Les produits structurés constituent une classe d’actifs qui a attiré plusieurs dizaines de milliards d’euros d’investissements, rien qu’en France en 2023, de la part d’épargnants individuels, d’investisseurs institutionnels ou encore de la part d’entreprises.
Ce qui attire ces investisseurs de toutes sortes est qu’un produit structuré combine des éléments de différents types d'investissements (obligations, actions, options, …) et est conçu pour offrir un profil de rendement spécifique.
Typiquement, un produit structuré est, d’un point de vue juridique, une obligation (une sorte de reconnaissance de dette), émise par une banque. Mais contrairement à une obligation classique, qui verse un coupon prédéfini, le rendement d’un produit structuré est défini par une formule. Celle-ci peut prendre une infinité de formes, et être référencée sur des actions individuelles, des paniers d’actions, des indices, des taux d’intérêt, des cours de change, …
Afin d’être le plus clair possible dans nos explications dans la suite de cet article, nous illustrons nos propos en utilisant un exemple réel d’un produit structuré, commercialisé par Cashbee, Onyx 5.
La popularité des produits structurés vient du fait qu’ils peuvent efficacement compléter un portefeuille de placement traditionnel, constitué d’actions et d’obligations classiques (et, souvent, une partie immobilière) par exemple.
Cette popularité est grandissante dans la mesure où ce type de placement est devenu beaucoup plus accessible au cours de ces dernières années. Il fut un temps où l’investissement minimal était de dizaines, voir de centaines de milliers d’euros, mais aujourd’hui des plateformes digitales (dont Cashbee) ont réussi à démocratiser la distribution de produits structurés, en :
Avant de passer en revue les caractéristiques spécifiques d’un produit structuré, revenons sur quelques composants qui méritent d’être étudiés de façon générale pour tout investissement potentiel.
Un produit structuré, une fois acheté, doit être logé sur un compte dédié aux investissements de ce type. Un simple compte bancaire ne suffira pas. Il vous faut donc disposer de ce qu’on appelle un support d’investissement, qui peut détenir un ou plusieurs produits structurés. Cela peut être un contrat assurance vie (en unités de compte), un Plan d’Épargne Retraite (PER) ou encore un compte titres, qui, tous les trois, peuvent accommoder des titres financiers obligataires, dont les produits structurés font partie.
Pour le contrat assurance vie, il faudra valider avec la compagnie d’assurance que le produit structuré spécifique auquel vous vous intéressez soit bien référencé chez aux.
Nous y avons fait allusion, mais renseignez-vous sur le montant minimal d’investissement requis, comme vous le feriez pour tout autre type d’investissement. Certaines parts de SCPI (Société Collective de Placement Immobilier) et d’OPC - pour Organisme de Placement Collectif, qu’on désigne souvent par le terme plus générique de fonds d’investissement - s’échangent pour des montants de 10 000 ou même 100 000 euros. Cent mille euros correspond aussi à la valeur nominale de nombreuses obligations.
Pour les produits structurés, la donne a changé, mais le montant minimal de placement n’est pas uniforme. Il y en a de plus en plus qui autorisent des placements à partir de 1 000 euros, mais il est bon de le vérifier, avant de consacrer trop de temps à l’analyse d’une opportunité de placement qui, par son seuil minimum d’investissement, ne serait pas réalisable par vous.
Nous rentrerons dans le détails des risques spécifiques associés aux produits structurés ci-dessous, mais comme pour tout investissement à long terme, il est important de vous assurer que le risque associé à un produit correspond à votre profil de risque et rentre dans vos paramètres personnels.
Il se trouve que la réglementation financière vous permet d’avoir un premier jugement très rapide sur ce sujet en un coup d'œil. Car celle-ci impose à tous les placements financiers d’afficher son Indicateur Synthétique du Risque. Le SRI est un chiffre allant de 1, pour les investissements sans risques, à 7, pour les placements les plus risqués.
Un investisseur prudent, et qui vise des rendements modestes, et ayant pour objectif principal de préserver son capital, pourra laisser des produits structurés dont le SRI est de 4 ou plus de côté.
De nombreux placements sont accessibles en permanence. Une action de LVMH peut s’acheter (ou se vendre) tous les jours à la bourse où cette action est cotée. Il en est de même pour les ETF (pour Exchange Traded Funds) ou encore les Obligations Assimilables du Trésor, représentant la dette de la France.
Mais en parallèle, il existe des investissements “à campagne”, qui sont accessibles pendant une durée déterminée. On peut penser à l’exemple d’une introduction en bourse, pour laquelle les titres de la société qui en fait l’objet sont disponibles à la vente à un prix (ou à une fourchette de prix) pendant une durée précise. Un investisseur peut évidemment acheter les actions de cette société après son introduction, mais le prix à payer dépendra alors de l’évolution du cours de l’action selon l’offre et la demande.
Il en est de même pour les produits structurés, qui sont typiquement proposés à la commercialisation pendant une période donnée, typiquement de quelques semaines.
Prenons l’exemple d’Onyx 5. Cashbee commercialise ce produit du 22 avril 2024 au 31 mai 2024. Les personnes intéressées ont donc environ 5 semaines pour exprimer leur intérêt. Cette période s’appelle la période de souscription.
À la fin de la période de souscription le ou les distributeur(s) agrègent les intérêts récoltés (aussi appelé “ordres”) auprès des investisseurs pour déterminer le volume d’une émission d’un produit structuré donné.
Une fois la période de souscription passée et le produit émis, il est quasiment impossible d’acquérir des produits structurés. Dit autrement, avant de consacrer trop de temps à l’analyse détaillée d’un produit structuré, vérifiez qu’il est encore en période de commercialisation.
En résumé, avant même de se plonger dans la documentation descriptive d’un produit structuré, vérifiez que :
Ces principes simples ayant été validés, passons à l’analyse des caractéristiques clés d’un produit structuré, afin de vérifier si cette opportunité est la bonne pour vous.
Il existe deux grandes catégories de produits structurés : ceux dont le capital est garanti à l’échéance et ceux pour lesquels le capital investi par les investisseurs est (partiellement ou totalement) à risque.
Onyx 5 fait partie de la première catégorie, car il s’agit d’un produit structuré à capital garantie. Il est important de comprendre que cette garantie ne s’applique qu’à l’échéance, c’est-à-dire à la date de remboursement final du produit. Ce qui implique que l’investisseur peut vendre son produit structuré avant cette échéance, mais que dans ce scénario, il n’est pas certain de récupérer la totalité de sa mise initiale.
Si la préservation du capital est un critère crucial pour vous, il est préférable de vous focaliser sur la catégorie des produits structurés à capital garanti. Tout en sachant bien sûr que cet avantage à un coût, et que les rendements visés par les produits structurés de cette catégorie sont - toutes choses étant égales par ailleurs - inférieurs à ceux proposés par les produits où le capital investi est (partiellement) à risque.
Comme évoqué ci-dessus, fondamentalement, le produit structuré est une obligation, émise par une banque. L’émission de produits structurés est un moyen pour la banque d’attirer des liquidités pour financer ses activités.
En tant qu’investisseur d’un produit structuré, vous dépendez donc, pour toucher les intérêts qui vous sont dus et pour le remboursement de votre capital, de la capacité de cette banque à vous les verser.
Les banques derrière les produits structurés se ressemblent, mais ne sont pas équivalentes. Il s’agit typiquement de grandes banques internationales, dont BNP, Goldman Sachs, Morgan Stanley ou Deutsche Bank.
Il est important de vérifier l’identité de la banque émettrice, tout simplement parce que certaines banques sont plus solides que d’autres. Car même si les défauts de banques sont rares, la crise financière de 2008 nous démontre que cela peut arriver.
Une manière simple de se faire une idée de la qualité de l’émetteur et de sa robustesse financière est de vérifier la notation financière de la banque en question. Les banques qui émettent le plus de produits structurés sont dans la catégorie des banques notées simple A avec quelques banques, plus solides, dans la catégorie des double A, mais aussi certains établissements dont les notes s’approchent de la zone des BBB (triple-B).
Dans le cas d’Onyx 5, l’émetteur est la Société Générale, qui jouit des notations suivantes : A1 (Moody’s), A (Standard & Poor’s) et A (Fitch).
Comme la très grande majorité des obligations, les produits structurés possèdent une date finale, à laquelle l’émetteur a l’obligation de rembourser les investisseurs et à laquelle le produit structuré - représentant la dette de la banque - s’éteint.
Cette maturité peut aller de quelques années à 15 ans. Ainsi, l’échéance finale d’Onyx 5 est de 12 ans.
Un très grand nombre de produits structurés, comme Onyx 5, comportent des clauses de remboursement anticipé qui peuvent conduire, sous certaines conditions, au remboursement par anticipation du produit structuré, bien avant sa maturité finale.
Mais un investisseur potentiel qui analyse un produit structuré doit s’assurer qu’il peut rester investi dans ce produit et le porter jusqu’à sa maturité contractuelle, le rappel par anticipation n’étant qu’une possibilité et pas un certitude.
C’est sans doute l’aspect potentiellement le plus complexe des produits structurés. Nous y consacrons donc logiquement tout un paragraphe, afin de pouvoir le décomposer en plusieurs parties digestes.
L’objectif d’un produit structuré est de viser un certain rendement donné, qui est connu au départ. Ainsi, dans la cas d’Onyx 5, l’investisseur sait que le produit versera des coupons annuels (un terme pour signifier des intérêts) de 7%, si certaines conditions sont respectées.
Ce 7% est le coupon brut, car il faut tenir compte du fait que ce produit sera logé au sein d’un contrat assurance vie. Cela procure un certain nombre d’avantages aux souscripteurs, mais est accompagné d’un coût, de 0,75% annuel. Le rendement net de frais de gestion du contrat d’assurance vie, visé par Onyx 5 est donc de 6,25% par an.
La rémunération d’un produit structuré dépend de l’évolution du sous-jacent, qui peut être un indice boursier, un taux de référence, la différence entre deux variables financières, le cours de bourse d’une action individuelle, etc.
Dans le cas d’Onyx 5, le sous-jacent est un taux d’intérêt de référence, qui est le CMS 10 ans en Euros. Il s’agit du taux auquel les grandes banques commerciales se prêtent de l’argent entre elles (on parle d’un taux interbancaire) à 10 ans et en Euros. Ce taux change continuellement, en fonction de l’offre et de la demande.
Typiquement, le versement du coupon va dépendre de l’évolution du sous-jacent par rapport à son niveau de départ ou par rapport à des niveaux pré-établis. Dans le premier cas, on parle souvent de niveau de constatation initial.
Et généralement, la rémunération des souscripteurs est due lorsque le sous-jacent est à un niveau supérieur à celle de la valeur observée à la date de constatation initiale (ou par rapport à la valeur de référence fixée au départ).
Mais pas toujours … Ainsi, dans la cas d’Onyx 5, le versement du coupon de 7% par l’émetteur aux investisseurs est dû lorsque le sous-jacent (le taux CMS à 10 ans et en Euros) est inférieur à 2,80%.
Là encore, l’éventail des possibles est large. Mais il existe deux grandes catégories de produits structurés.
Il y a des produits structurés qui versent la totalité de la rémunération (potentiellement) accumulée en une seule fois à la date de remboursement. Ils peuvent contenir des dates de constatation régulières (annuelles ou trimestrielles par exemple) auxquelles on observe la valeur du sous-jacent afin de déterminer s' il déclenche une rémunération. Dans ce scénario, le coupon n’est pas versé immédiatement mais “mis en mémoire” jusqu’à la date de remboursement final. À cette occasion, l’investisseur reçoit son capital et la totalité des coupons mis en mémoire précédemment, en une seule fois.
Il existe aussi des produits structurés qui, en cas d’observation positive à une date de constatation, versent le coupon dû dans la foulée. Onyx 5 fait partie de ceux-ci. À chaque date de constatation annuelle, si le taux CMS 10 ans EUR est inférieur à 2,80%, l’investisseur reçoit son coupon de 7%.
Nous précisons qu’il se trouve qu’Onyx 5 a été conçu pour (potentiellement) verser un coupon une fois par an, mais cette périodicité peut être trimestrielle, ou semi-annuelle.
Nous l’avons déjà évoqué, mais souhaitons maintenant aller dans le détail sur le mécanisme de remboursement par anticipation que de nombreux produits structurés contiennent. Les dates de remboursement par anticipation sont connues d’avance, et peuvent être annuelles, semi-annuelles, trimestrielles ou même quotidiennes.
Une fois encore, il existe plusieurs formats de remboursement par anticipation, qui peuvent être à la main de l’émetteur (on dit aussi “au gré de l'émetteur"), ou automatiques.
Dans le premier cas, c’est clair, c’est la banque émettrice qui peut décider d’exercer son droit contractuel de rembourser la note structurée avant son échéance finale, par anticipation. La banque le fera typiquement dans un scénario où elle peut se refinancer à un coût inférieur à ce moment précis.
Dans le cas d’un rappel automatique, on parle d’un produit structuré dit “auto-call”, l'abréviation de l’anglais “automatic call”. Le “call” dans cette phrase correspond au “rappel” du produit structuré.
Onyx 5 est un produit structuré auto-call. En effet, les titres seront automatiquement remboursés si, à une des dates de constatation annuelles pendant les onze premières années, le sous-jacent (le taux CMS 10 ans EUR) est inférieur à 2,00%.
En cas de remboursement par anticipation, que ce soit au gré de l’émetteur ou par déclenchement du mécanisme auto-call, l’émetteur rembourse l’intégralité du capital, ainsi que le ou les coupons dus.
Vous l’aurez compris, pour investir sereinement dans des produits structurés, il faut - comme pour tout investissement à long terme - prendre le temps de la réflexion et bien comprendre les avantages mais aussi les risques associés au placement.
Dans le cas des produits structurés, cette approche peut paraître particulièrement complexe. Car l’univers de ces produits est vaste, et les caractéristiques de chaque produit structuré à prendre en compte, nombreuses.
Mais en suivant les quelques étapes décrites ci-dessus de façon méthodique, l’épargnant peut comprendre et donc se faire une opinion raisonnée sur les différentes alternatives qui peuvent lui être proposées.
Enfin, en cas de doute, il est toujours possible de contacter un conseiller, afin de lui poser toutes les questions qui vous restent.
Il nous semble que cela vaut la peine d’y consacrer un peu de temps, car les produits structurés peuvent constituer une composante dynamique et pertinente dans la constitution d’un portefeuille d’investissement diversifié. Et cela, quel que soit votre profil de risque et l’importance de votre capital de départ … puisque des plateformes comme Cashbee y donnent accès à partir de montants relativement modestes !