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Acheter des obligations - le guide complet
12/8/2024
5 min

Acheter des obligations - le guide complet

En bref

  • Depuis la forte hausse des taux d'intérêt, les obligations ont naturellement gagné en popularité auprès des investisseurs, car elles offrent un couple risque / rendement attractif.
  • Ce n'est pas facile pour un épargnant individuel d'acheter des obligations "en direct", mais de nombreuses alternatives existent pour lui permettre d'investir dans cette classe d'actifs.
  • Avant de procéder à des placements obligataires encore faut-il en comprendre les caractéristiques principales, les risques et les différentes formes que les obligations peuvent prendre. C'est la raison pour laquelle nous avons rédigé ce guide complet.

Plan de l'article

Pourquoi acheter des obligations en 2024 ?

Avantages des obligations

Les obligations, contrairement aux actions, sont des titres de créances. C’est-à-dire qu’il s’agit de titres financiers échangeables représentatifs d’une dette, contractée par un pays, une institution financière ou une entreprise. À ce titre, les obligations présentent un certain nombre de caractéristiques communes qui sont avantageuses pour les investisseurs qui en détiennent dans leurs portefeuilles.

Le risque de défaut est plus faible que d’investir en actions

Ainsi, une obligation doit être remboursée par l’emprunteur (aussi appelé émetteur des obligations) à une date contractuellement déterminée et connue d’avance. Donc à la différence avec des actions, dont les cours vont fluctuer selon la santé financière de l’entreprise, une obligation doit être remboursée à son montant initial à l’échéance, tant que l’entité émettrice est en capacité de rembourser ses dettes. Pour être précis, tant qu'un émetteur d'obligations reste solvable, il doit rembourser ses dettes à la date d'échéance convenu.

Les défauts des entreprises, des banques et des pays étant relativement rares, le risque pris par un investisseur en achetant des obligations est structurellement plus faible qu’en plaçant son argent dans des actions.

Le défaut possible est un des principaux risques que prend un investisseur en allouant une part de son épargne à des obligations. Mais ce qu’il est important de comprendre est qu’un émetteur d’obligations peut être d’une grande solidité financière au départ, puis connaître une période difficile et donc s’affaiblir financièrement durant la vie de l'emprunt. Tant qu’il a les moyens pour rembourser, il sera légalement obligé de le faire. Et dans ce scénario, l’épargnant aura bien touché sa rémunération et récupéré l’intégralité de son capital investi. Alors qu'il est probable que dans le même temps, le cours de l'action de ce même émetteur ait dégringolé, reflétant les difficultés financières qu'il rencontre.

Des revenus réguliers, connus d’avance

Par ailleurs, les obligations se distinguent par un taux de rémunération fixé à son émission. L’intérêt versé peut être fixe (comme par exemple 5% par an) ou variable (comme par exemple le taux Eonia + 1,50% par semestre), mais les détenteurs d’obligations savent à quel revenu ils peuvent s’attendre et à quelle périodicité. Le taux d’intérêt versé sur une obligation s’appelle son coupon. Une obligation procure donc des revenus réguliers et connus d’avance.

Là aussi, c’est une différence avec les actions dont certaines, mais pas toutes, versent des dividendes, dont la valeur peut fluctuer à la hausse comme à la baisse, typiquement selon l’évolution de la profitabilité de l’entreprise cotée.

Il faut bien comprendre que la rémunération perçue sur une obligation est plafonnée. Par contraste, les gains sur un investissement en actions sont potentiellement illimitées, les cours de bourse pouvant, théoriquement, monter à l'infini.

Une échéance précise

Enfin, la très grande majorité des obligations doivent être remboursées à une date précise et convenu d’avance. Cette date de remboursement, aussi appelée l’échéance ou la maturité d’une obligation, est typiquement exprimée en nombre d’années depuis la date d’émission. Ainsi une obligation à 10 ans émise le 10 janvier 2023 par EDF devra être remboursée par le fournisseur d’électricité le 10 janvier 2033.

Nous précisons qu’il s’agit-là d’une caractéristique propre à la quasi-totalité des obligations dans le monde, car il existe un petit segment de dette sans échéance, c’est-à-dire d’obligations dites perpétuelles. Nous laisserons ce segment de côté pour la suite de cet article.

Tableau comparatif obligations vs actions

Comparatif historique des rendements : actions vs obligations

Pour illustrer la différence entre les deux classes d'actifs, penchons nous sur le rendement historique délivré aux investisseurs. Le graph ci-dessous compare un placement initial de 1 000 Dollars en actions américaines et canadiennes avec un investissement de même montant en instruments obligataires, sur une période de 100 ans, de 1920 à 2019. Ajusté pour les effets de l'inflation, le premier placement se serait transformé en 2,2 million de Dollars, avec de réelles périodes de baisse intermédiaires. Le placement en titres obligataires vaut 9 000 Dollars à la fin de cette longue période.

Taux d’intérêt et tendances actuelles

La rémunération sur les obligations dépend de l’environnement général des taux d’intérêt. Cet environnement est dicté par les banques centrales, qui fixent le niveau des taux directeurs, en fonction de leurs politiques monétaires. 

En simplifiant, les banques centrales ont pour mission principale de faire en sorte que l’inflation soit d’environ 2%. Lorsque celle-ci est trop basse, les banques centrales auront tendance à baisser les taux directeurs, pour stimuler l’activité économique (les banques commerciales pouvant alors se financer à un coût très bas et donc prêter à des tarifs tout aussi attractifs). Mais quand l’inflation monte, les banques centrales la combattront en relevant leurs taux directeurs, afin de freiner la croissance économique. 

Or depuis le début de 2022, l’inflation s’est envolée. Et l’ensemble des banques centrales, de la Federal Reserve aux États-Unis à la Banque d’Angleterre en passant par la Banque Centrale Européenne, ont massivement relevé les taux directeurs, qui étaient à des niveaux historiquement bas et même négatifs en Europe.

Logiquement, dans un contexte de taux plus élevés, le coût d'endettement des nations, des entreprises et des institutions financières a augmenté. 

Des entités qui pouvaient auparavant s’endetter à des taux proches de zéro versent à nouveau des intérêts appréciables. Pour certains crédits moins solides et des emprunteurs représentant un risque de défaut plus important, les intérêts versés sur leurs obligations s’approchent des 10%.

Les rémunérations plus élevés versés par tout type d'emprunteur, des plus robustes aux plus risqués, stimulent la demande des épargnants pour les produits de dette. Dans un contexte de taux plus élevés, les obligations ont le vent en poupe.

Les différentes façons d'acheter des obligations

Investissement en direct

En théorie, une personne peut acquérir des obligations directement, en plaçant un ordre d’achat auprès d’un courtier (typiquement sa banque), si elle dispose d’un compte titres, un contrat assurance vie en unités de compte ou encore d’un Plan Épargne Retraite (PER) dans lequel elle peut loger cet actif financier.

Mais l’achat en direct comporte plusieurs inconvénients. Le premier est que certaines obligations s’échangent pour des valeurs nominales de 100 000 euros par titre. Il faut donc un budget considérable et une épargne importante pour se constituer un portefeuille diversifié d’obligations.

Il existe bien des obligations dont les valeurs nominales sont plus accessibles, comme les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) émises par le Trésor pour le compte de l’État français, typiquement émises pour une valeur de 1 000 ou de 10 000 euros. Mais même pour celles-ci, les opérations d’achat ou de vente de petits lots (une ou une poignée d’obligations) vont se faire à des prix de marché moins favorables, les traders tenant compte du caractère fragmentaire de l’ordre.

Enfin pour procéder en toute sérénité à des investissements en direct, il faut une certaine connaissance du secteur. En effet, il ne faut pas oublier qu’un émetteur d’obligations peut avoir des dizaines et parfois des centaines d’émissions obligataires en cours de vie, à des échéances et dans des devises différentes. Ce qui implique qu’il existe des dizaines de milliers de lignes obligataires parmi lesquelles il est compliqué de se retrouver, surtout pour un épargnant dont ce n’est pas le métier.

L'investissement via des fonds ou des ETF dédiés 

Alternativement, Il est simple d’investir dans des paniers d’obligations à travers des fonds spécialisés. Ainsi il existe de nombreux fonds obligataires dont les gérants n’investissent qu’en titres obligataires. Au sein de ce secteur, l’investisseur prudent peut même sélectionner des fonds uniquement constitués de titres obligataires étatiques. Ce fonds prudent contiendra des obligations émises par des États comme les USA, l'Allemagne, le Japon ou encore la France.

Par contraste, un investisseur au profil plus dynamique peut se focaliser sur des fonds qui visent des rendements plus élevés en investissant dans des obligations “high yield”, émises par des entités dont le risque de crédit est plus élevé. À titre d'illustration, un fonds high yield pourrait contenir des obligations émises par Pemex (la société pétrolière Mexicaine), ou encore Altice, l'opérateur télécom propriétaire de SFR.

De façon similaire aux marchés actions, un investisseur pourra également s’exposer au secteur obligataire en achetant des ETF (pour Exchange Traded Fund), dont l’objectif est de délivrer une performance égale à un indice obligataire donné. Tout comme pour les fonds dédiés, certains ETF trackeront des indices obligataires étatiques d’un pays donné, comme par exemple l’indice des US Treasuries, ou celui relatif aux OATs françaises, alors que d’autres répliquent des indices crédit, uniquement exposés aux émetteurs corporate.

Un des avantages d’investir dans des fonds ou ETFs obligataires est que ces placements sont accessibles pour des montants relativement faibles et qu’en se procurant une ou plusieurs parts d’un fonds obligataire ou d’un ETF dédié, vous vous exposez instantanément à un panier diversifié de multiples lignes obligataires. 

Au-delà de la diversification qu’un tel placement vous procure, il sera beaucoup plus simple d'en suivre la performance dans le temps, dans la mesure où il suffira de suivre le cours de bourse de celui-ci pour le faire. 

Enfin, la liquidité d’un ETF ou d'un fonds est typiquement assurée par le gestionnaire, permettant aux détenteurs de parts de les vendre rapidement et facilement, lorsqu’ils souhaitent le faire.

Les fonds obligataires datés

Un fonds obligataire à échéance, aussi appelé un fonds daté, est un certain type de fonds obligataire qui se distingue par le fait que sa durée de vie est déterminée à l’avance. 

Typiquement, les nombreuses obligations (émises par un grand nombre d’entités émettrices distinctes) qui composent le portefeuille du fonds obligataire daté ont une date d’échéance proche de la date de dissolution du fonds.

Un investisseur pourra souscrire à un fonds obligataire daté durant sa période de souscription, et savoir que, s'il continue de détenir les parts du fonds daté jusqu’à sa maturité, il sera remboursé de son capital à la date finale. Nous précisons que le contrat d'un fonds daté prévoit généralement que son gérant peut exceptionnellement prolonger de quelques mois la durée de vie du fonds, si à l’approche de la maturité prévue les conditions de marché sont si volatiles que pour liquider les positions du fonds, il vaut mieux attendre des conditions plus stables.


Plateformes de financement participatif

Mentionnons enfin le financement participatif, qui a pris de l’ampleur et qui permet aux épargnants d’investir dans des projets spécifiques, souvent immobiliers ou d’énergies renouvelables, en passant par des plateformes digitales dédiées à cette activité. Ces placements se font typiquement sous forme obligataire, afin de permettre à de nombreux épargnants de mettre en commun leurs placements pour atteindre une somme cible.

Contrairement aux émissions traditionnelles, qui se font typiquement pour des centaines de millions d’euros, ou même plusieurs milliards d’euros, les financements participatifs ciblent des sommes plus modestes, aux alentours de 10 millions d’euros. Ce qui limite, voire élimine toute liquidité des titres. C’est-à-dire que les obligations représentatives de votre placement dans un projet financé par du crowdfunding ne sont pas cessibles ou facilement échangeables si vous souhaitez les vendre.

C’est une différence de taille avec les obligations traditionnelles, qui sont cotées en bourse, et dont les cours s’affichent quotidiennement (et en temps réel). 

Types d’obligations : lequel choisir ?

Obligations “Investment Grade” vs “High Yield”

Pardonnez-nous l’abus d'anglicismes, mais dans ce cas précis il nous permet d’illustrer les différents niveaux de risque auxquels un investisseur peut s’exposer au sein de cette classe d'actifs. 

Comme évoqué précédemment, le risque de défaut est un risque majeur pour l’épargnant qui investit en obligations. C’est le scénario catastrophe, dans lequel il perdra selon toute probabilité une partie de son capital (c’est-à-dire de sa mise initiale).

C’est pour aider les épargnants dans leurs choix que des sociétés spécialisées, appelées agences de notation, se sont développées, en proposant des systèmes de classification de ce risque de défaut. Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch sont les agences de notation les plus connues au monde, et elles notent les obligations sur une échelle allant de AAA (triple A), pour les emprunteurs de la toute meilleur qualité, à CCC (triple C), pour les émetteurs en grande fragilité financière, et dont les obligations n’ont que peu de chances de se faire rembourser.

Logiquement, les obligations bénéficiant des meilleures notations (typiquement émises par des pays occidentaux, comme la France, l’Allemagne, la Suisse etc, mais aussi par les sociétés les plus robustes comme Nestlé, Johnson&Johnson ou Microsoft) offrent les rémunérations les plus basses. Les meilleurs crédits peuvent s’endetter aux coûts les plus bas.

Inversement, des entreprises très endettées ou des pays fragilisés (comme ce fut le cas de la Grèce lors de la crise financière) auront plus de mal à se financer sur les marchés financiers, et devront verser des intérêts bien plus importants sur leurs obligations.

Sans rentrer dans les détails, le monde des émetteurs se sépare en deux : ceux qui jouissent d’une notation de BBB ou mieux d’une part, et ceux notés BB ou moins bien d’autre part. Les premiers sont désignés “investment grade” (simplement traduit, comme “investissables”), les seconds s’appellent “high yield” (ou obligations à haut rendement, en français). Pour bien dénoter le caractère plus risqué de la seconde catégorie, celle-ci est aussi parfois appelée le secteur des “junk bonds”, ou “obligations poubelles”.

Pour les investisseurs, la clé est d’être conscient de la corrélation directe entre le rendement d’un titre obligataire et son risque de défaut. 

Obligations à taux fixe ou à taux variable

La rémunération versée est contractuellement définie à l’émission. Il peut être à taux fixe ou à taux variable.

Une obligation à taux fixe verse un coupon périodique (annuellement, semi-annuellement ou trimestriellement) égal à un certain pourcentage donné. L’État français émet des OAT à taux fixe, qui versent, par exemple, 2,50% tous les ans.

Une obligation à taux variable verse une rémunération qui varie dans le temps. Ainsi, l’État français a aussi émis des OATi, indexés sur l’inflation. En simplifiant un peu, cette OATi verse l’équivalent du taux d’inflation constaté en France. Lorsque l’inflation monte, le détenteur des OATi verra sa rémunération s’accroître.

Toujours dans le secteur des obligations à taux variable, de nombreux émetteurs bancaires émettent régulièrement des obligations dont le coupon se calcule en ajoutant un certain pourcentage donné (par exemple 0,50%) à un taux de référence (comme par exemple l’EONIA). 

Autres types d’obligations

L’univers des possibles dans le monde obligataire est très vaste, et nous ne pouvons être exhaustifs, mais il existe quelques catégories spécifiques qui méritent d’être brièvement décrites.

Obligations subordonnées

Il s’agit d’une catégorie d’obligations émises notamment par les institutions financières, et plus spécifiquement les banques. Une obligation subordonnée se distingue par le fait qu’en cas de défaut de l’émetteur, ces obligations ne seront remboursées qu'une fois que les autres créditeurs de l’entité émettrice (dont notamment les propriétaires des obligations traditionnelles) ont été remboursés. Le risque de perte en cas de défaut de l’émetteur pour l’investisseur en dette subordonnée est donc plus important. En conséquence, le coupon versé par une banque sur ses titres subordonnées sera plus élevé que sur ses obligations classiques (aussi appelées “dette senior”, par opposition à la dette subordonnée).

Obligations convertibles

Certaines obligations comportent un mécanisme permettant à son propriétaire de les convertir en actions de l’émetteur, à un prix donné. Une entreprise cotée dont l’action s’échange à 100 euros en bourse peut par exemple émettre une obligation dite convertible, qui verse un coupon à taux fixe de 2% pendant 5 ans, donnant droit aux investisseurs de convertir cette obligation en une action de la société à un cours de 120 euros. Pour que cela soit intéressant pour l’investisseur d’actionner son option de conversion il faut donc que l’action s’apprécie d’au moins 20% avant la date de remboursement de l’obligation. En contrepartie de cette option, à la main de l’investisseur, celui-ci acceptera une rémunération moins élevée.

Produits structurés

Les produits structurés sont des instruments financiers qui combinent plusieurs classes d’actifs (actions, obligations, options, …) afin de délivrer une rémunération attractive aux investisseurs, si certaines conditions prédéfinies sont respectées. Par exemple, un produit structuré peut procurer un rendement annuel de 10% par an, tant qu’un indice boursier reste au-dessus d’un certain niveau.

Ces produits structurés ont la forme juridique d’une émission obligataire, typiquement réalisée par une banque. Donc il s’agit d’une obligation dont le coupon se calcule selon une formule plus ou moins complexe.


Risques et précautions de l’investissement en obligations

Les risques associés aux obligations

Les risques principaux associés à l’investissement en obligations sont le risque de crédit (l’émetteur est-il capable de payer les coupons et de rembourser le montant qu’il a emprunté ?) et le risque de taux (quand les taux d’intérêt montent, le cours de l’obligation baisse).

Le risque de crédit

Sur le risque de crédit, ce qu’il faut bien comprendre est que si la santé financière de l’émetteur se détériore, mais qu’il reste en capacité de payer les intérêts et de rembourser sa dette, l’investisseur qui garde l’obligation acquise jusqu’à son échéance, réalisera le rendement initialement calculé à la date d’achat.

Le risque de taux

Le même principe s’applique au risque de taux. Si un épargnant achète un titre à 5 ans à un rendement de 4% et qu’il la garde jusqu’à maturité, il réalisera le rendement visé, même si durant cette période les taux d’intérêt montent.

Dans les deux cas (une détérioration de la qualité du crédit de l’émetteur et/ou une hausse des taux), le cours de bourse de l’obligation baissera. En cas de vente de cette obligation avant son terme, l’investisseur peut donc réaliser une perte en capital. 

Le risque de réinvestissement

Il se rapproche du risque de taux. Il s’agit du risque d’une baisse des taux durant la vie des obligations que vous détenez. Au départ, c’est une bonne nouvelle, car lorsque les taux baissent, le prix des obligations montent. Mais si vous avez acheté une obligation avec un coupon de 5,50% par an pour une durée de 7 ans, à l’échéance, quelque soit les variations de prix de l’obligation durant les 7 années, vous ne récupérez “que” le principal, initialement investi. Qu’il s’agit de remettre au travail. Si entre temps l’environnement de taux a changé et que les taux d’intérêts ont chuté, alors pour un risque de crédit et une durée de placement similaire, votre rendement sera moindre. 

Comment limiter les risques ?

La diversification

C’est un principe universel et puissant dans le monde de l’investissement pour gérer son épargne : ne pas mettre tous ses œufs dans un même panier. Il est valable pour la portion de vos placements dédiée à l’investissement en obligations. Et c’est là où les fonds et ETF peuvent grandement vous faciliter la vie, car ils vous permettent de vous exposer à un très grand nombre de lignes obligataires, émises par un grand nombre d’émetteurs distincts. Ce qui vous protège en très grande partie contre le défaut d’un ou deux d’entre eux. 

Choisir la qualité de crédit qui correspond à votre profil de risque

Si vous êtes un investisseur prudent, peu à l’aise en finance et qui privilégie avant tout la préservation de son patrimoine, dirigez vous vers les obligations de la plus grande qualité. En sélectionnant des fonds ou des ETF dédiés aux obligations étatiques et jouissant de notations très élevées par exemple.

Inversement, si votre objectif est de générer un rendement plus élevé avec vos investissements, vous pouvez vous tourner vers des fonds (ou ETF) focalisés sur le crédit. Sachant que dans ce secteur il est possible d’affiner le niveau de risque que l’on est prêt à accepter, pour différents niveaux de rendements espérés.

Ainsi les plus aventureux pourront se tourner vers des fonds dédiés aux obligations à haut rendement, ou encore focalisés sur la dette de pays émergents. Alors que des fonds ciblant le crédit noté “investment grade” s’offrent à des épargnants moins agressifs.

Il faut simplement garder en tête que comme pour d’autres classes d’actifs, le couple risque / rendement est indissociable. 

Conseils pratiques pour les investisseurs

Quand investir ? 

En théorie, il faudrait investir dans des obligations quand les taux sont au plus haut. Mais il est impossible de timer le marché à la perfection.

En revanche, nous pouvons constater que l’environnement est devenu beaucoup plus propice à ce type de placement, les niveaux des taux d’intérêts ayant fortement monté depuis 2022.

Pour un risque crédit donné, à une maturité donnée, la rémunération versée sur les obligations a significativement augmenté.

Par ailleurs, après un très long cycle de baisse des taux, il semblerait que nous soyons désormais dans un environnement où les taux d’intérêt resteront à des niveaux plus élevés pendant un certain temps. Car les banques centrales continuent de vouloir combattre l’inflation. Même si cette dernière est redescendu et se rapproche à nouveau des 2% aux USA et en Europe, elle subit des pressions haussières macro-économiques fondamentales, sous l’effet de la re-localisation de certaines activités de production et le basculement de notre économie vers des sources d’énergie moins polluantes, mais plus coûteuses.

En bref, les conditions de marché sont aujourd’hui favorables aux placements obligataires et ces conditions pourraient encore perdurer quelques temps.

Boostez votre épargne

Dans un contexte inflationniste, le pouvoir d’achat des épargnants se fait ronger si leur épargne n’est pas mise au travail. Dans le contexte actuel, l’investissement en obligations permet de générer des revenus stables, et un rendement connu d’avance pour non seulement préserver le pouvoir d’achat des épargnants, mais aussi pour accroître la valeur de leur patrimoine.

Et cela en prenant des risques mesurés, qui, en moyenne, sont inférieurs à ceux que l’on prend en achetant des actions.

La partie obligataire d’un portefeuille diversifié peut donc contribuer à sa performance financière globale, tout en pondérant son niveau de risque moyen.

Conclusion et perspectives pour l’avenir

Nous ne disposons malheureusement pas d’une boule de cristal. Mais il nous paraît sain et opportun de s’intéresser aux obligations dans le contexte de marché actuel. En effet, il est à nouveau possible de viser des rendements appréciables, selon votre appétence au risque, en investissant dans cette classe d’actifs. 

Au sein de laquelle il s’agit d’adopter une approche basée sur la diversification, afin de minimiser le risque de crédit (c'est-à-dire le risque que l'émetteur obligataire fasse défaut) inhérent à toute obligation. Ce qui est un objectif facilement atteignable pour l’épargnant individuel à travers des placements en fonds (ou ETF) obligataires, sans que l’investissement ne requiert nécessairement un énorme montant, ni des connaissances très fines de ce secteur. 

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