Un investissement vert, souvent associé à l'ISR (Investissement Socialement Responsable), implique de placer son argent dans des projets ou des entreprises qui soutiennent activement la transition écologique. Ces investissements visent à générer un impact positif sur l'environnement, tout en offrant un rendement potentiel à l’investisseur. En France comme ailleurs, de plus en plus d'investisseurs se tournent vers ces placements verts, attirés par l'idée de contribuer au développement durable, tout en faisant fructifier son épargne.
Les projets écologiques couvrent un large éventail de domaines, et incluent notamment les énergies renouvelables, comme le solaire ou l'éolien, et les initiatives de conservation de l'environnement. Investir dans l'écologie peut signifier financer des entreprises qui adoptent des pratiques durables ou des projets innovants qui cherchent à réduire l'impact environnemental.
Le label Greenfin, reconnu en France, est un indicateur pertinent pour identifier les investissements véritablement écologiques. Ce label assure que les fonds investis respectent des critères environnementaux stricts et contribuent réellement à la transition énergétique. De tels investissements ne se limitent pas seulement à un impact positif sur l'environnement mais visent également à intégrer des pratiques éthiques et socialement responsables dans la gestion des entreprises.
Investir dans l'écologie implique de sélectionner ses placements non seulement en fonction de leur seul rendement financier espéré, mais aussi en fonction de leurs impacts sur l'environnement. Passons alors plusieurs alternatives d’investissement éco-responsables et disponibles en France en revue.
L'assurance-vie est un véhicule d'investissement très populaire en France. Cette enveloppe fiscale est notamment appréciée pour la grande flexibilité qu’elle offre en termes de diversité de classes d’actifs que le souscripteur peut y loger, ainsi que ses avantages fiscaux. Par ailleurs, il est plutôt facile de souscrire à un contrat assurance vie, et on peut le faire à partir de sommes relativement modestes (typiquement à partir de 1 000 euros).
Pour investir de façon éco-responsable, optez pour un contrat d'assurance-vie en unités de compte, dans le but d’intégrer des fonds labellisés ISR (Investissement Socialement Responsable). Les gestionnaires de ces fonds sélectionnent des entreprises selon des critères stricts de durabilité et d'impact environnemental. Ils font cela selon deux approches distinctes : la sélection par exclusion ou encore via une stratégie “best-in-class” (les meilleurs élèves de la classe).
Dans le premier cas, les gestionnaires chercheront tout simplement à exclure toutes les entreprises actives dans des secteurs polluants (comme l’extraction minière, l’aviation, ou l’industrie pétrolière) ou avec un impact social négatif (le textile, l’armement, le tabac …). À titre d’illustration, un fonds ISR qui procède par exclusion peut focaliser ses investissements dans des sociétés qui développent des technologies propres ou qui ont un bilan carbone particulièrement faible.
Dans le second cas, selon la technique du “best-in-class”, les gestionnaires vont tâcher d’identifier les entreprises les plus engagées dans le domaine de la transition énergétique, quel que soit leurs secteurs d’activité. Ils peuvent ainsi choisir d’inclure dans leurs portefeuilles d’investissement telle ou telle société pétrolière, qui cherche à réduire ses activités dans les énergies fossiles, pour pivoter vers les énergies renouvelables. Ou encore une société d’aviation qui déploie des efforts sans égal pour réduire l’empreinte carbone des vols qu’elle opère.
Le Plan d'Épargne Retraite (PER) est une autre enveloppe fiscale qui donne une grande flexibilité à ses souscripteurs en termes d’investissement. Ainsi, le PER permet aux investisseurs de préparer leur retraite tout en soutenant des projets écologiques. Certains PER sont d’ailleurs spécifiquement conçus pour investir dans des entreprises respectant les critères ESG (pour Environnement, Social et Gouvernance). Ces fonds vont, par définition, s’orienter vers des actions de sociétés qui œuvrent dans le domaine des énergies renouvelables, qui favorisent l’économie circulaire, et/ou qui adoptent des pratiques de gestion durable.
Vous pouvez également choisir d’investir directement dans des actions (que vous pourrez loger dans votre contrat assurance vie en unités de compte ou au sein de votre PER d’ailleurs). Attention, cela peut s’avérer être plus risqué que d’investir dans des fonds diversifiés, puisque vous vous exposez directement au risque d’une entreprise spécifique. Autrement dit, en achetant une action, l’investisseur prend un risque concentré.
Mais cette approche vous offre la possibilité de choisir précisément dans quelles entreprises ou projets écologiques vous souhaitez investir. Vous pouvez sélectionner des actions de sociétés reconnues pour leurs initiatives écologiques, telles que des développeurs de parcs solaires, des fabricants de voitures électriques ou des entreprises de recyclage innovantes.
Si vous estimez que l’achat d’actions en direct est trop risqué, vous pouvez considérer d’investir dans des ETF écologiques. Ces ETFs (pour Exchange Traded Fund) ont pour objectif de répliquer les indices composés de sociétés écoresponsables. Ils offrent par construction une exposition diversifiée à un ensemble de sociétés éco-responsables. Par exemple, un ETF qui suit un indice de sociétés d'énergies renouvelables vous permet d'investir dans un large éventail de sociétés dans ce secteur, répartissant ainsi le risque, tout en soutenant la transition énergétique.
L'investissement écologique repose sur quelques principes fondamentaux qui orientent les choix et les stratégies des investisseurs éco-responsables, qui se soucient autant de l’impact sur l'environnement que du rendement de leurs placements.
Il existe des fonds conçus spécifiquement pour cette catégorie grandissante d’investisseurs. On les appelle les fonds verts. Les gérants de ces fonds verts se concentrent uniquement sur des entreprises et des projets qui favorisent la durabilité environnementale. Leurs fonds n’allouent l’argent des investisseurs qu’aux secteurs éco-responsables, tels que les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, la gestion durable des déchets et de l'eau, et la conservation de la biodiversité.
Ces fonds sont souvent gérés par des experts en finance durable, qui analysent et sélectionnent les entreprises non seulement pour leur potentiel de rendement mais aussi pour leur impact positif sur l'environnement. L’impact environnement d’une entreprise s’évalue à trois niveaux : l’empreinte carbone de son activité propre (le scope 1), l’empreinte carbone de ses fournisseurs (le scope 2) et l’impact environnemental de ses produits, une fois vendus.
Prenons le cas d’un fabricant automobile traditionnel, produisant des véhicules à essence et au diesel. Cette entreprise pourrait avoir adopté un processus de fabrication éco-responsable, à base d’énergies renouvelables. Et donc se targuer d’un bilan carbone très favorable sur son scope 1. Imaginons que les fournisseurs de ce fabricant de voitures soient tout autant engagés dans le domaine. Son scope 2 serait alors tout aussi favorable. Mais le fabricant de voitures à essence ne pourra échapper à l’empreinte carbone significative de ses voitures, une fois vendues à leurs conducteurs. Et il ne passerait donc pas la barrière imposée par les analystes et gérants de fonds verts.
Les obligations vertes, ou "Green Bonds", sont des instruments de financement émis par des entreprises, des banques ou des gouvernements pour financer des projets spécifiquement identifiés ayant un impact environnemental positif. Ils peuvent inclure des initiatives d'énergie renouvelable, de construction écologique, de transport durable, ou d'autres efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les investisseurs qui achètent ces obligations savent que leur argent est directement et exclusivement alloué à des projets ayant un effet positif sur l'environnement. Les obligations vertes sont évaluées et notées par des agences spécialisées, qui vérifient au cours de la vie de ces instruments de dette que les émetteurs obligataires respectent bien leurs engagements en termes d’allocation des fonds. Elles assurent ainsi aux investisseurs que leur argent contribue effectivement à des projets écologiques.
Il est crucial de s'assurer que les placements “verts” respectent réellement les principes de l'investissement écologique. Car l’expérience prouve que cela n’a pas toujours été le cas. Certaines entreprises, sous pression de leurs actionnaires et/ou des pouvoirs publics, se sont affichées comme étant éco-responsables, sans véritablement changer leurs pratiques polluantes. On appelle cela le “greenwashing”.
Pour identifier les investissements véritablement écologiques, les investisseurs peuvent se référer à divers labels et certifications. En France, le label Greenfin et le label ISR constituent des exemples de certification reconnue, garantissant que les fonds portant ces labels respectent des critères environnementaux stricts. Les labels, sans être parfaits, aident à distinguer les opportunités d'investissement écologique des simples opérations de communication et de greenwashing.
Bien que les labels soient utiles, ils ne sont pas infaillibles. Le greenwashing, ou l'utilisation de pratiques marketing pour donner une image écologiquement responsable à des entreprises ou des produits qui ne le sont pas réellement, est un risque à considérer. Il est donc pertinent de faire vos propres analyses, de se renseigner sur les pratiques réelles des entreprises et de comprendre précisément comment leurs fonds sont employés.
Si commencer à investir est principalement un choix financier, investir dans l'écologie n'est pas seulement un choix financier, c'est aussi un engagement envers un avenir plus durable. En privilégiant des placements écologiques, vous contribuez à la transition énergétique et environnementale, sans que cela ne vous empêche de viser un rendement financier. Que ce soit à travers des contrats d'assurance-vie ou des PER durables, ou en investissant directement en bourse dans des entreprises et fonds verts, les alternatives pour un investissement responsable et écologique sont nombreuses.
Cependant, il est essentiel de rester vigilant et informé. Les labels comme Greenfin et ISR peuvent servir de guides, mais ils ne remplacent pas une analyse approfondie. En tant qu'investisseur, prendre le temps de comprendre où et comment votre argent est investi est crucial pour garantir que votre portefeuille reflète réellement vos valeurs en matière de durabilité et d'écologie.
En fin de compte, l'investissement écologique n'est pas seulement une question d'argent, mais un pas vers un futur où finance et environnement vont de pair. C'est une démarche responsable qui, au fil du temps, peut faire une différence significative pour notre planète et pour les générations futures.