Vous êtes plutôt sucré ou salé ? de Funès ou Bourvil ? PSG ou l’OM ? Contrairement à de nombreuses rivalités, réelles ou imagées, quand il s’agit d’actions et d’obligations, la bonne réponse, pour un portefeuille d’investissement équilibré, est : “les deux, Mon Colonel”. Parce que leurs caractéristiques sont différentes et complémentaires et peuvent créer, en combinaison, le portefeuille d’investissement optimal.
Les actions représentent une part dans une entreprise. Donc quand vous achetez une action d’une société, vous devenez, en tant qu'investisseur particulier ou personne morale, le propriétaire partiel de celle-ci. Cela s'appelle d'ailleurs devenir actionnaire de l'entreprise.
Concrètement, 4,276 milliards d’actions d’Apple sont aujourd’hui en circulation. Donc en achetant une action, vous devenez propriétaire de la marque à la pomme pour 1 / 4,276 milliardième ! ET vous pourrez fièrement dire que vous êtes devenu actionnaire d'Apple.
La valeur de ces titres fluctue. Leurs prix montent et baissent en fonction de la santé financière et la performance de la société, ou, pour être plus précis, en fonction de la perception que s’en font les investisseurs. Dit autrement, ils peuvent flamber, et vous délivrer des gains importants, ou baisser et ainsi générer des pertes. À titre d’exemple, si vous aviez acheté des actions Apple il y a 5 ans (au prix de 50 dollars l’unité environ), votre investissement a – sur papier - été multiplié par plus de quatre, chaque titre valant aujourd’hui plus de 200 dollars.
La bonne nouvelle est que les gains sont théoriquement illimités (un cours de bourse peut doubler, tripler, décupler, ... bref, vous avez compris) alors que la perte maximale est connue d’avance. Vous ne pouvez jamais perdre plus que la totalité de votre mise ! Typiquement, ce scénario catastrophe se produit en cas de faillite de l'entreprise dont vous avez acheté les actions.
Sachez qu’un portefeuille entièrement dédié aux actions américaines aurait généré un rendement de 10,3 % par an de 1926 à 2017, selon les données collectées par le gestionnaire d’actifs Vanguard. Mais avec de grandes variations d’une année à l’autre, allant d’une chute de 43 % en 1931, à un gain de 54 % en 1933.
En bref, investir en bourse et en actions comporte du risque, mais peut être très profitable sur des longues durées.
Dans la pratique, quand vous placez votre épargne dans une obligation, vous prêtez votre argent à une personne morale, qui est l'émetteur des obligations. Et l’entreprise, le gouvernement ou toute autre entité à qui vous faites votre prêt s’engage à vous rembourser à une date précise, et à vous verser des intérêts régulièrement, avant la date d’échéance. Le taux d'intérêt est aussi appelé le "coupon" de l'obligation. Contrairement à une action, dont le cours peut, en théorie, monter à l'infini, la rémunération maximale qu'un investisseur peut espérer recevoir sur un investissement obligataire est l'ensemble des coupons promis.
Investir dans des obligations constitue un placement relativement sûr : tant que l’emprunteur reste solvable, et ne fait pas défaut, il vous verse des intérêts et vous rembourse à la fin. Le taux d'intérêt que les investisseurs reçoivent de la part de l'entité émettrice dépend de sa robustesse financière. Plus elle est financièrement solide et plus la rémunération versé sur ses obligations sera modeste. C'est logique, car les émetteurs de la meilleure qualité représentent un risque de faillite plus faible.
Mais cette plus grande sécurité a un coût. Durant la même période de 1926 à 2017, la rentabilité moyenne d’un portefeuille purement obligataire n’était que de 5,4% par an, soit approximativement la moitié du portefeuille composé entièrement d'actions. Sa pire performance a été enregistrée en 1968, quand il a perdu 8%, à comparer avec un gain de presque 33 % en 1982.
Une obligation se distinguent également d'une action par sa maturité. Une obligation a dans la très grande majorité des cas une durée de vie, exprimé en années, connue d'avance. Il s'agit de la durée de l'emprunt, à la fin de laquelle l'émetteur doit contractuellement rembourser sa dette et de retourner le capital emprunté aux détenteurs des titre de créance. À la différence des actions, qui ne possèdent pas de maturité.
En bref, les placements obligataires sont ainsi moins risqués, mais offrent des espérances de gains plafonnées et plus modestes que les investissements en actions.
Les actions et les obligations sont des titres financiers qui s'échangeant en bourse. Les plus importants marchés pour les deux classes d'actifs se situent aux États-Unis et en Europe. Les volumes d'échanges y sont les plus importants, avec une mention spéciale pour les obligations d'État, dont les volumes de trading quotidiens dépassent les milliards de Dollars (pour les Treasuries américaines) et d'Euros (pour les Bunds allemands et les OAT françaises).
Notons aussi que le nombre de particuliers qui investissent directement en titres obligataires est relativement faible, et bien inférieur au nombre de particuliers qui investissent en actions, qui est en hausse régulière. C'est notamment la conséquence de la valeur minimale en euros des obligations, qui s'échangent typiquement pour des multiples de 100 000 euros. Mais les épargnants particuliers détiennent énormément d'obligations indirectement, notamment à travers les contrats assurance vie en euros, dont une très grande proportion est placée en obligations étatiques. Par ailleurs, un particulier peut aisément effectuer un placement en instruments de dette pour des sommes modestes, à travers des ETF ou fonds dédiés à cette classe d'actifs.
Hmmm. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple que cela. En effet, certaines obligations peuvent être très risquées, notamment lorsqu’elles sont émises par des emprunteurs moins solides, et dont la capacité de remboursement peut être mise en doute. Il existe d’ailleurs tout un segment de marché dédié à ces emprunteurs moins robustes, qu’on appelle des émetteurs de “junk bonds” ou “obligations poubelles”. Ces obligations versent des intérêts bien plus élevés, reflétant le risque statistiquement bien réel d'une faillite possible de l’emprunteur. Au sein du marché obligataire, la corrélation entre rendement et risque est donc bien respectée.
Inversement, il existe des entreprises cotées, financièrement très solides, qui produisent des revenus très stables dans le temps, comme Coca Cola par exemple. Leurs actions sont très prisées des épargnants conservateurs, friands des dividendes réguliers que ces sociétés versent. Ces actions sont probablement moins risquées que certaines obligations “poubelles” et génèrent - grâce aux dividendes réguliers - des revenus relativement stables dans la durée. Attention, une entreprise peut décider de changer de politique et stopper le versement des dividendes si elle en resent le besoin. Cette mesure ne sera pas nécessairement perçue positivement par ses actionnaires, mais si un risque dont il faut tenir compte, car cela peut arriver.
Pour juger du niveau de risque d’une obligation donnée, nous sommes aidés par des agences de notation, dont la mission est d’évaluer la capacité d’un emprunteur à respecter ses engagements, c’est-à-dire payer les intérêts sur sa dette et la rembourser à son échéance. Les plus connues sont les agences Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch, qui attribuent des notes allant de AAA (pour les obligations les plus sûres, typiquement celles émises par des États riches) à D, indiquant une société en défaut de paiements.
Pour estimer le niveau de risque d’une action donnée, c’est plus compliqué. Les jeunes entreprises sont souvent décrites comme étant plus risquées que les sociétés établies de longue date. D’autres distinguent celles qui versent des dividendes (autrement dit qui distribuent une partie de leurs profits annuels aux actionnaires) de celles qui n’en versent pas.
Enfin, de nombreuses banques et autres gestionnaires d’actifs publient des notes d’analyse pour mettre en avant leurs opinions “d’experts” sur telle ou telle entreprise, recommandant à l’achat (et plus rarement, à la vente) les actions de celles-ci. Mais il n’est pas prouvé statistiquement que le suivi de ces recommandations délivre une sur-performance par rapport au marché dans son ensemble. Jusqu’à la veille de sa mise en liquidation forcée, plusieurs analystes “experts” continuaient à recommander les actions de la société Wirecard à l’achat !
Malgré toutes ces subtilités, il n’en reste pas moins que – de façon générale – les actions constituent des placements plus agressifs, là où les titres obligataires sont des supports plus conservateurs, appréciés pour leur rendement certes plus modestes, mais plus sûrs.
Comme nous le répétons souvent, le placement de votre épargne dépend de vous : combien pensez-vous pouvoir mettre de côté ? Pour financer quels projets ? Quel est votre appétit pour le risque et pendant combien de temps souhaitez-vous placer votre épargne ? Les réponses à l’ensemble de ces questions vous permettent d'appréhender votre profil de risque. Dont il s'agira de tenir compte afin de définir la combinaison d’actions et d’obligations qui convient le mieux au type d'investisseur que vous êtes (prudent, dynamique, agressif, ...) et des objectifs financiers que vous vous fixez.
Si vous venez de débuter votre carrière professionnelle et que vous mettez de côté régulièrement pour constituer votre retraite par exemple, vous n’aurez a priori pas besoin de votre épargne durant plusieurs décennies. Vous pouvez donc vous permettre d’adopter une stratégie de placement relativement agressive, car vous avez le temps de vous remettre d’éventuelles corrections de marché, qui arriveront sans doute en cours de route. Un portefeuille majoritairement alloué à des actions (jusqu’à 80 %) pourrait alors convenir.
Si l’idée de voir baisser la valeur de votre portefeuille vous empêche de dormir, ou à l’approche de la date de votre départ à la retraite, un portefeuille plus défensif est plus approprié. Cela ne veut pas dire qu’il faut s’écarter des actions, mais plutôt que la part que celles-ci représentent dans votre portefeuille diminue et devient minoritaire, pour ne plus représenter que 20 % du total par exemple.
Quels que soient vos objectifs financiers, il sera très difficile de les atteindre si vous laissez dormir votre épargne sur un compte bancaire à 0 %, ou même sur le livret A, qui verse aujourd’hui un intérêt de 3 %. Une combinaison réfléchie d’actions (diversifiées) et d’obligations (diversifiées), adaptée à votre profil, constitue une bien meilleure solution pour faire travailler votre argent pour vous, sur le long terme.
Ensuite il s'agira d'identifier le ou les enveloppes fiscales dans laquelle loger vos placements. Les actions, tout comme les obligations, peuvent être logées dans un contrat assurance vie ou un plan d'épargne retraite (PER). En revanche, il faut savoir que le plan d'épargne actions (PEA) ne peut contenir que des actions de sociétés européennes. Pas possible d'inclure des obligations dans le PEA.
Les actions, représentant une part du capital d'une entreprise, sont des titres de propriété qui peuvent octroyer des dividendes à leurs détenteurs. Elles sont idéales pour les investissements à long terme, en raison de leur nature volatile, offrant des opportunités de gains significatifs sur une période étendue (la performance financière espérée trouvant typiquement sa source dans l'appréciation des cours de bourse).
D'autre part, les obligations, correspondant à une part de la dette d'une entreprise ou d'un État, sont des titres de créance. Elles génèrent des revenus réguliers sous forme d'intérêts réguliers. En raison de leur stabilité relative, les obligations sont préférables pour des investissements à court ou moyen terme, offrant une sécurité accrue et des rendements prévisibles. Mais il faut bien comprendre que les obligations ne sont pas sans risques, dont notamment le risque de défaut, et que leur rendement est plafonné.
En résumé, tandis que les actions offrent une part dans la propriété et le potentiel de croissance d'une entreprise avec un risque plus élevé, les obligations représentent un prêt à l'entreprise ou à l'État, offrant une sécurité et des revenus plus stables, mais avec des rendements généralement plus faibles.