Revenons d'abord sur la raison d'être de la bourse, ce lieu où s'échangent toutes sortes d'actifs financiers, comme les actions et les obligations
Définissons ensuite les étapes clés successives qui vous permettent de vous préparer au mieux à faire vos premiers pas en bourse, de façon sereine et en adéquation avec votre profil d'investisseur
Parmi ces étapes, le choix de l'enveloppe fiscale au sein de laquelle vous logerez vos placements est crucial. Nous y consacrons donc une analyse détaillée.
Sans nécessairement devoir s’intéresser à la finance, nous avons tous entendu parler de la bourse. Elle monte, s’oriente à la baisse, décolle ou encore s’effondre, et peut ainsi causer le bonheur ou le malheur des investisseurs. De quoi s’agit-il exactement ? Nos explications, sans jargon.
Investir en bourse revient à placer une partie de son épargne dans des titres cotés, dont l’épargnant espère tirer un revenu et/ou un gain en capital. L’investissement en bourse est une alternative parmi de nombreuses autres formes de placement pour essayer de faire fructifier son épargne.
Il s’agit typiquement de placements qui comportent un certain risque de perte en capital. En contrepartie, l’investissement en bourse vise logiquement un rendement plus élevé que celui que l’épargnant peut obtenir en plaçant ses économies sur des supports sûrs, sans risques de perte en capital, comme par exemple le Livret A ou un livret bancaire.
L’investissement en bourse se distingue, et nous y reviendrons, par le fait que les actifs financiers qu’on peut y trouver s’échangent de façon régulière, à des prix affichés publiquement.
En bref, l’investissement en bourse a pour but de générer des gains financiers appréciables sur une période plus ou moins longue pour les investisseurs, qui acceptent de prendre des risques plus ou moins importants pour y parvenir.
Quand on parle d’investissement en bourse, la plupart du temps on fait allusion aux placements dans des actions cotées. D’autres types de titres financiers y sont échangés également, mais dans l’imaginaire collectif, la bourse est associée aux échanges d’actions.
Pour faire simple, une action est un titre de propriété d’une entreprise. Un épargnant qui achète une action d’une société donnée se retrouve donc partiellement propriétaire de celle-ci. Cela lui donne le droit de proposer et de participer aux décisions stratégiques et de percevoir une partie des gains de la société, si celle-ci en génère et en distribue.
Une société peut n’avoir que quelques actionnaires (où même un seul), ou encore des milliers, voire des centaines de milliers pour les entreprises les plus importantes. Ainsi, il y a aujourd’hui plus de 15 milliards d’actions d’Apple en circulation, qui sont détenues par un très grand nombre d’investisseurs à travers le monde.
Une petite partie des entreprises ont choisi de coter leurs actions en bourse, permettant aux épargnants d’acheter ou de vendre leurs actions dans un même lieu, à des prix, aussi appelés cours de bourse, publiquement affichés. Il s’agit notamment des sociétés les plus importantes et connues. En France, nous pourrions citer LVMH, TotalEnergies, L’Oréal, et BNPParibas par exemple. À l’étranger, des mastodontes comme Amazon, Nestlé, Shell, Mercedes, ou Alibaba viennent à l’esprit.
La cotation en bourse de ces entreprises permet aussi à leurs actionnaires de suivre l’évolution de leurs placements.
Notons enfin que ce n’est pas parce qu’une entreprise est très connue et/ou très grande qu’elle est forcément cotée en bourse. Les actions de la SNCF par exemple sont toutes détenues par l’État français par exemple. La totalité des actions d’IKEA sont contrôlés par la famille du fondateur du fabricant de meubles.
Au-delà des actions, d’autres titres financiers peuvent s’échanger en bourse. Les obligations en font partie. En termes simples, un titre obligataire est une sorte de reconnaissance de dette. L’emprunteur doit verser des intérêts aux propriétaires des obligations avec régularité et, à l’échéance de l’obligation, également leur rembourser le capital initialement prêté.
Une émission obligataire est donc une dette contractée par un emprunteur (aussi appelé émetteur des obligations), qui a été découpée en de nombreuses parts aux mêmes caractéristiques, en terme de taille (chaque obligation peut par exemple représenter une valeur initiale de 100 000 euros), de rémunération (typiquement un intérêt annuel fixe, aussi appelé coupon) et de maturité, généralement de plusieurs années.
Par exemple, TotalEnergies peut lever 2 milliards d’euros de dette à 10 ans, en versant un coupon de 5% par an, à travers une émission obligataire de 20 000 obligations d’une valeur nominale de 100 000 euros chacune. Ce qui veut dire que TotalEnergies s’endette pour 2 milliards d’euros, qu’elle s’engage à rembourser dans 10 ans, tout en versant des intérêts de 5% par an, tous les ans.
C’est cette standardisation des obligations qui les rend facilement échangeables à la bourse.
La bourse est un marché où les “biens” échangés sont des actifs financiers, selon la loi de l’offre et de la demande. Il y a quelques décennies, il s’agissait de places de marché physiques et tangibles, c’est-à-dire des bâtiments spécifiquement construits pour permettre aux investisseurs, ou les représentants de ceux-ci, d’acheter ou de vendre des actions, des obligations, des matières premières ou des devises. Ce bâtiment s’appelait d’ailleurs la Bourse.
Aujourd’hui, l’”endroit” où l’offre et la demande se rencontrent est virtuel, et des intermédiaires spécialistes assurent que les ordres d’achat des uns rencontrent les ordres de vente des autres, de façon dématérialisée et digitale.
Mais le principe de fonctionnement reste le même. Si certains investisseurs anticipent une baisse du cours d’une action, ils peuvent décider de la vendre. À l’inverse, si d’autres investisseurs s’attendent à une hausse du prix de la même action, ils peuvent décider de l’acheter. Lorsque le prix auquel un vendeur est prêt à vendre correspond au prix auquel un autre investisseur est d’accord pour l’acquérir, alors la transaction se fait. Le prix auquel cette transaction vient de se conclure constitue alors le cours de bourse de l’action sous-jacente. Logiquement, les cours de bourse varient en temps réel, et en continu, en fonction du volume d’intérêts à l’achat et à la vente.
Si les intérêts à l’achat dépassent les intérêts à la vente, le prix de l’actif financier coté en bourse aura tendance à monter. Et vice versa évidemment.
Le cours de bourse est donc le reflet, à un instant précis, du prix auquel une action, une obligation ou un autre actif financier coté en bourse se sont échangés pour la dernière fois.
Mais ce prix varie en continu, en fonction de l’offre et de la demande. Et ces variations peuvent se faire de façon graduelle, comme elles peuvent parfois se produire de façon brutale. Par exemple, le nombre de vendeurs peut augmenter très rapidement, en réaction à une mauvaise nouvelle pour les actionnaires, qui a pour effet de simultanément faire fuir les acheteurs potentiels. Dans ce cas là, un chute brutale du prix de l’action est à anticiper.
Par ailleurs, une seule transaction, si elle est de taille conséquente, peut faire décaler le cours de bourse d’un titre. Le cours de bourse de l’action Hermès peut être affiché à 1850 euros par action. Mais si un investisseur essayait de vendre ou d’acheter un très grand nombre d’actions en une seule fois, il est probable que l’exécution de son ordre exigerait un ajustement du cours de bourse, soit à la hausse (si l’investisseur essaie d’acheter un grand nombre d’actions), ou encore à la baisse (dans le cas d’une grosse vente).
Le cours de bourse donne aussi la valeur de l’entreprise à un moment précis dans le temps. Prenons le cas d’une société qui a 100 000 actions en circulation : si l’action est cotée 200 euros, alors la valorisation boursière (ou capitalisation boursière) de cette société est égale à 100 000 x 200, soit 20 millions d’euros.
Avant de vous lancer dans l’investissement en bourse, il convient d’identifier les placements pertinents pour vous. Pour cela, il est recommandé d’abord définir votre profil de risque, c’est-à-dire d’analyser le type d'investisseur que vous êtes.
Cela s’évalue typiquement sur la base de trois critères distincts :
Plus vous êtes confiant en finance, disposé à prendre des risques, pour faire des placements à long terme, et plus vous devriez vous intéresser à la bourse et envisager d’y placer une partie conséquente de votre épargne.
Mais même pour quelqu’un au profil très prudent et peu confiant en finance, l’investissement en bourse peut être pertinent, pour une partie, probablement modeste, de son épargne. Car comme évoqué précédemment, certains titres cotés en bourse, comme par exemple des obligations d’État, sont relativement peu risqués.
Votre profil de risque va donc vous permettre de sélectionner parmi les multiples classes d’actifs (et dont de nombreuses s’échangent en bourse) celles qui conviennent le mieux à votre personnalité financière.
Quel que soit l’actif que vous achèterez en bourse, il faut pouvoir le loger sur un support convenable. On parle souvent d’enveloppe fiscale, car du choix de votre support découlera le traitement fiscal qui sera appliqué à vos investissements et aux revenus et gains qu’ils pourraient générer.
Le contrat assurance vie est une enveloppe fiscale très populaire pour les épargnants qui investissent en bourse. En effet, il est relativement facile à ouvrir (chez Cashbee il peut s’ouvrir de façon totalement digitale, sans paperasse et en quelques minutes), et il permet d'accueillir de nombreuses classes d’actifs, allant des actions individuelles - qu’on désigne aussi par le terme “titres vifs” - et d’obligations de toutes sortes, aux placements en pierre papier (SCPI, OPCI, etc.) en passant par les fonds (ETF ou Organismes de Placement Collectifs en Valeurs Mobilières - OPCVM) et les produits structurés. Ces placements divers et variés sont logés dans un contrat assurance vie en unités de compte.
Car l’assurance vie offre aussi la possibilité d’investir une partie de vos économies en contrats en euros, une forme d’assurance vie où votre capital investi est garanti par la compagnie d’assurance. Sur cette proportion de votre placement, vous ne pouvez donc pas perdre de l’argent (tant que la société d’assurances est solvable bien sûr). En contrepartie de cette protection du capital, la rémunération sur les contrats assurance vie en euros est relativement faible, mais avec la hausse des taux d’intérêts, elle génère quand même un revenu appréciable.
L’assurance vie offre donc une grande flexibilité pour vous permettre de constituer votre portefeuille de placements, et de diversifier vos investissements. Par ailleurs, et contrairement à ce que pensent certains, vous pouvez retirer tout ou une partie de votre épargne à tout moment, vos économies ne sont pas bloquées.
En revanche, il est vrai que pour bénéficier de certains avantages fiscaux et notamment de l’exonération d’impôts sur une partie de vos plus values potentielles, il faudra laisser votre argent investi en assurance vie pendant une période de huit ans au moins.
Plus spécifiquement, depuis le 1er janvier 2018, au bout de cette période de 8 ans, les gains éventuels réalisés par l’assuré ne sont plus imposés à la flat tax (de 30%), mais ne subissent que le prélèvement libératoire de 7,5 % (ou au choix son taux d’imposition s’il est plus favorable). En outre, cette taxe de 7,5% n’est appliquée qu’après un abattement de 4 600 euros pour une personne seule, qui monte à 9 200 euros pour un couple marié ou pacsé soumis à imposition commune.
L’assurance vie est aussi un très bon outil de transmission. En cas de décès, les versements effectués par le souscripteur du contrat avant ses 70 ans bénéficient d’un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire. Au-delà de cette somme, les montants transmis sont soumis à une taxation de 20 % jusqu’à 700 000 euros, puis 31,25 %.
Pour les versements effectués après les 70 ans du souscripteur, les bénéficiaires bénéficient d’un abattement de 30 500 euros. Au-delà de cette limite, les sommes transmises sont ajoutées à l’actif successoral. Elles sont donc soumises aux droits de succession, les gains étant exonérés d’impôt.
Le Plan Épargne en Actions ou PEA est un produit d’épargne qui permet aux personnes adultes et résidant fiscalement en France d’investir dans les actions d’entreprises françaises ou européennes, et de bénéficier d’un traitement fiscal avantageux.
En contrepartie de l’avantage fiscal, le PEA est plafonné. Ainsi, le PEA classique (bancaire ou assurance) est plafonné à 150 000 euros, alors que le PEA PME, dédié aux placements dans les actions de petites et moyennes entreprises, est soumis à un plafond de 225 000 euros.
Un PEA est composé de deux comptes :
Pendant les cinq premières années du PEA, il est possible d'effectuer un retrait. Mais cela déclenche alors la clôture du plan. Aussi, les gains nets réalisés depuis l'ouverture du PEA sont imposés.
Après cinq ans d’existence, un retrait ne se traduit pas automatiquement par la clôture du compte et vous donne un avantage fiscal considérable. Car dans ce scénario les gains éventuels de votre PEA sont exonérés d'impôt sur le revenu.
Le compte-titres est un compte bancaire spécifique, conçu pour accueillir des valeurs mobilières.
C’est donc un compte ouvert auprès d’un établissement bancaire sur lequel sont conservés les titres que vous achetez, comme par exemple des actions, des obligations, des OPCVM, ou encore des ETFs.
Tout comme un PEA, un compte titre est systématiquement associé à un compte espèces ; les instruments financiers sont logés sur le premier, le second reçoit les liquidités qui permettent de les acheter ainsi que les dividendes ou intérêts versés par les titres déposés sur le compte titres. Donc dans la pratique, quand vous ouvrez un compte titres, vous ouvrez deux comptes : un compte titres et un compte espèces.
Contrairement au PEA, le compte titre n’est pas plafonné, et permet d’accueillir des titres (actions ou obligations) de sociétés étrangères, établies en dehors de l’Europe. Il offre donc une plus grande flexibilité que le PEA, mais ne fait pas bénéficier son propriétaire d’avantages fiscaux particuliers.
Enfin, notons que les entreprises peuvent également ouvrir des compte titres, afin d’y loger des titres et actifs financiers dans lesquels ces personnes morales pourraient vouloir investir une partie de leurs liquidités.
Tout comme le PEA, le Plan Épargne Retraite individuel est une enveloppe destinée à l'épargne à long terme. Le PER vous permet de mettre de côté pendant votre vie active pour recevoir, à l'âge de la retraite, un capital, c’est-à-dire une somme d’argent en une seule fois, ou une rente, c’est-à-dire une versement périodique pendant une durée déterminée, ou jusqu’à votre décès.
Dans le pratique, il s’agit d’ouvrir un compte titres dans une banque (de type PER) ou de souscrire à un contrat d'assurance de groupe (toujours de type PER) auprès d’une société d’assurance.
Le PER individuel est ouvert à tous. Il n'y a pas de condition liée à la situation professionnelle (demandeur d'emploi, salarié, travailleur non salarié) ou à l'âge.
Sauf exception et à la demande expresse de l’investisseur, les sommes versées sur le PER seront gérées par des experts tiers, selon le modèle de la gestion pilotée. Ces gérants investissent pour le compte du propriétaire du PER, en tenant notamment compte de son âge. Pour un investisseur dont le départ en retraite est encore loin, l'épargne confiée peut être investie sur des actifs plus risqués visant des rendements plus élevés. À l'approche de l'âge de la retraite, cette épargne est progressivement réorientée vers des placements moins risqués.
Au moment de l’ouverture du PER, le gestionnaire vous fournit obligatoirement une information sur les caractéristiques du plan, son mode de gestion et sa fiscalité.
Ensuite, il doit vous donner plusieurs informations sur une base annuelle :
Lorsque vous avez atteint l'âge de la retraite et que vous n'avez pas choisi la rente viagère, vous pouvez demander que l'épargne accumulée dans votre PER individuel soit versée :
Attention, l’argent versé sur un PER est à priori bloqué. Dans certains cas particuliers, il est néanmoins possible de le récupérer de façon anticipée :
L’enveloppe est fiscalement avantageuse car les sommes versées sur un PER individuel au cours d'une année sont déductibles des revenus imposables de cette année, dans la limite d'un plafond. Ce plafond est égal au plus élevé des 2 montants suivants :
Notez que qu’au moment du déblocage du PER, la rente est imposable à l'impôt sur le revenu, selon le régime applicable aux pensions de retraite, après un abattement de 10%.
Par ailleurs, des prélèvements sociaux s'appliquent également sur la quote-part de la rente correspondant aux versements volontaires.
Enfin, la quote-part de la rente correspondant aux versements volontaires est imposable aux prélèvements sociaux après déduction d'un abattement fixé en fonction de votre âge :
Vous l’aurez compris, il existe plusieurs enveloppes pour loger vos investissements. Certaines (l’assurance vie, le PEA et le PER) offrent des avantages fiscaux à leurs détenteurs, mais qui sont assortis de conditions.
En effet, la réglementation fiscale vise à encourager les investissements à long terme (5 ans de détention minimale pour le PEA, 8 ans minimum pour l’assurance vie, jusqu’au départ à la retraite pour le PER), et impose aussi des plafonds et/ou des restrictions sur la nature des actifs que vous pouvez loger dans une enveloppe donnée (actions françaises ou européennes uniquement pour le PEA par exemple).
Chacun des supports décrits ci-dessus présente donc ses avantages et inconvénients spécifiques. Il n’est donc pas rare de sélectionner plusieurs supports pour la constitution de votre patrimoine. Par exemple : un PEA pour vos investissements en actions européennes, un contrat assurance vie (car il offre la possibilité d’investir dans un large éventail de produits financiers, qui restent accessibles en cas de besoin, tout en offrant des grands avantages fiscaux en termes de transmission) et un PER pour la poche de l’épargne spécifiquement dédiée à la préparation de la retraite.
Il n’y a malheureusement pas de recette magique. La sélection des meilleurs placements pour vous dépend directement de votre profil de risque et de vos objectifs financiers. Et le choix des investissements est donc par nécessité une affaire très personnelle. Nous pouvons néanmoins rappeler quelques principes fondamentaux, utiles à la constitution du portefeuille d’investissement optimal.
Plus vous êtes jeune et plus votre horizon de placement est long, plus vous pouvez vous permettre de prendre de risques. Car vous pouvez accepter de subir les fluctuations parfois brutales de la valeur de vos investissements, laisser passer l’orage, et bénéficier de la tendance à la hausse sur le très long terme qui caractérise historiquement les marchés actions.
Diversifiez vos investissements en bourse. Vous pouvez avoir une très grosse conviction personnelle sur une valeur particulière, cela reste dangereux de mettre tous ses œufs dans un même panier. Quand vous investissez en bourse, pensez à diversifier vos placements, soit en sélectionnant vous-même plusieurs valeurs (idéalement des entreprises cotées qui n'opèrent pas toutes dans un même secteur industriel, ou dans le même pays, afin d’assurer une diversification sectorielle ainsi que géographique), ou en achetant des ETF ou des fonds, qui, par construction, vous exposeront à un panier très large de sociétés cotées.
Combinez différentes classes d’actifs et différents types d’instruments financiers. Un portefeuille d’investissement classique contient typiquement une proportion investie en action et une part placée en obligations. La première, plus risquée, vise un rendement important, mais est susceptible d’être volatile. La seconde, moins risquée, est conçue pour délivrer une rémunération peut-être moins importante, mais régulière dans le temps. La composante action pourrait être plus importante en début de carrière, pour graduellement être réduite en faveur de la partie obligataire, au fur et à mesure que l’épargnant se rapproche de l’âge de la retraite. Une fois à la retraite, cet investisseur aurait alors un portefeuille peu risqué, délivrant des revenus réguliers, mais ayant bénéficié de l’appréciation des actions qui faisaient partie du portefeuille au départ.
Pensez à la gestion pilotée. Si vous n’êtes pas à l’aise en finance, cela ne vous exclut pas de la bourse, et des placements que vous pouvez y faire. En effet, il est possible de sous-traiter cette activité, et de confier la constitution de votre portefeuille et la gestion de votre patrimoine à des experts. Sans perdre le contrôle sur votre argent, car ces investisseurs professionnels sont obligés de tenir compte de votre profil de risque et des objectifs que vous leur fixez. Cela s’appelle la gestion pilotée. Il est à noter qu’en toute logique les gérants de fonds qui se chargent de gérer votre épargne doivent être rémunérés, et que leurs commissions réduisent le rendement net que vos investissements pourront générer.
Pour investir en bourse, quel que soit l’instrument financier sélectionné, en tant qu’épargnant individuel, il vous faudra passer par un intermédiaire accrédité et spécialisé, appelé courtier. En France, il en existe de différentes sortes, comme par exemple les courtiers en assurances, les courtiers en opérations de banque etc.
Parmi eux, certains courtiers sont accrédités pour exécuter les ordres d’achat et de vente de titres pour le compte des investisseurs.
Dans le passé, les épargnants souhaitant investir en bourse ne pouvaient se tourner que vers un nombre relativement limité de maisons de courtage. Aujourd’hui, grâce à l’essor de l’Internet, les services de courtage sont proposés par un grand nombre d’acteurs digitaux, à des tarifs d’intermédiation bien plus attractifs.
Seul conseil important : méfiez-vous des arnaques, et ne transmettez jamais de l’argent avant d’avoir bien validé le sérieux du courtier en ligne.
Avant de se mettre à investir en bourse, il est important de se constituer une poche d’économies permettant de faire face à un coup dur et une dépense significative inattendue. Cela s’appelle l’épargne de précaution. Celle-ci doit être accessible en permanence et ne pas être à risque, puisque par définition on ne sait pas quand on en aura besoin.
Typiquement, l’épargne de précaution doit être égale à 3 à 6 mois de salaire, en fonction de votre situation personnelle. Et les livrets réglementés, comme par exemple le Livret A, ou les super livrets d’épargne que certaines banques proposent, sont des supports pertinents pour cette somme, qui ainsi, travaille pour vous, tout en étant en lieu sûr et parfaitement disponible.
Maintenant que votre poche d’épargne de secours existe, vous pouvez vous concentrer sur les alternatives d’investissement à plus long terme, et viser des rendements plus élevés. En respectant deux principes fondamentaux.
Tout d'abord, en tenant compte de la durée probable de votre placement. Si vous épargnez pour constituer un apport pour un achat immobilier, votre horizon de placement se compte typiquement en quelques années. Il est alors prudent de concentrer ses investissements sur des actifs relativement peu risqués, comme les fonds obligataires, ou des produits structurés à capital garanti. À l’inverse, si vous êtes en début de carrière et que vous investissez pour préparer votre retraite, vous pouvez vous permettre de prendre plus de risques et d’investir plus agressivement en bourse, en achetant des actions. Par exemple en investissant dans des fonds actions ou des ETF traquant des indices boursiers.
Tant que cela correspond à votre tolérance au risque ! Si vous ne supportez pas l’idée de voir la valeur de votre portefeuille fluctuer brutalement à la hausse comme à la baisse, et que vous craigniez prendre de mauvaises décisions sous l’effet du stress quand les marchés tanguent, alors une trop grande exposition à la bourse n’est probablement pas pour vous. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut rester totalement à l’écart de la bourse et des marchés actions. Car cela pourrait vous faire passer à côté d’une hausse des cours de bourse qui peut avoir un effet positif significatif sur le rendement moyen de votre portefeuille de placements financiers. Tout est une histoire de dosage.
Il est très difficile - certains diraient impossible - de timer le marché et d’acheter au plus bas, pour vendre au plus haut. Alors quand investir en bourse ? Une stratégie pertinente, et historiquement puissante est d’investir avec régularité. Ainsi, vous moyennez vos points d’entrée. Les fois où vous investissez à des instants où les valorisations sont élevées seront statistiquement compensées par les moments où vos achats se feront à des niveaux de valorisations bas. Et comme, sur des durées très longues, les marchés actions sont tendanciellement orientés à la hausse, votre performance, sur le long terme, devrait être positive.
Cette technique est connue sous le nom du Dollar Cost Averaging. Son avantage supplémentaire est qu’il est facile à automatiser par un virement automatique mensuel d’une somme donnée. Ce qui rend votre effort d’épargne indolore et beaucoup moins chronophage et anxiogène.
La diversification des placements est un de nos chevaux de bataille. Surtout pour les épargnants qui débutent en finance, il nous semble très dangereux de mettre tous ses œufs dans un même panier. Nous préconisons donc de diversifier vos placements, selon plusieurs axes.
Premièrement, diversifiez les classes d’actifs auxquels vous vous exposez. Pour faire simple, investissez dans des actions, mais aussi dans des obligations. Souvent (mais pas toujours), quand ça tangue côté actions, parce que les intervenants de marché craignent une récession économique par exemple, les marchés obligataires sont en hausse (car les investisseurs vendent des actions pour mettre leur argent à l’abri … en achetant des obligations). D’autres classes d’actifs, comme la pierre papier, le capital risque, ou encore les commodités et les pierres précieuses, peuvent évoluer à contre-courant des valorisations boursières, et délivrer de la performance positive à des moments où les cours de bourse corrigent.
Deuxièmement, pensez à la diversification sectorielle. Constituer un portefeuille d’actions uniquement composé d’entreprises d’institutions financières cotées en bourse ne vous protège pas contre une crise financière, comme celle que nous avons pu connaître en 2008. De la même façon, un portefeuille composé uniquement des grandes valeurs technologiques, comme Apple, Amazon, Microsoft, Google, Alibaba etc vous expose au risque d’un retournement du sentiment de marché sur ces valeurs, très populaires par moment.
Troisièmement, considérez votre diversification géographique. En achetant uniquement des valeurs chinoises, vous vous exposez au risque politique et de possibles interventions étatiques dont le gouvernement chinois a pu faire preuve dans le passé. Et qui peuvent violemment impacter les cours de bourse. De la même façon un portefeuille constitué principalement de valeurs américaines vous expose à un ralentissement de l’économie américaine ou à la baisse du dollar face à l’euro.
Vous avez probablement déjà remarqué les warnings des courtiers et autres intermédiaires financiers, qui précisent systématiquement que la performance passée d’un instrument financier n’est pas un indicateur de sa performance future.
Pourtant c’est très tentant de se laisser influencer par la performance historique d’une action, ou d’un fonds. Mais la réalité est bien que ce n’est pas parce que le prix d’une action donnée a monté, parfois de beaucoup, tous les ans depuis plus de dix ans qu’il faut en conclure que cette hausse va se matérialiser dans les années à venir.
La décision d’investissement doit donc se faire sur la base des informations dont vous pouvez disposer au moment de l’achat, et de la meilleure estimation de la performance future que ces informations à un instant T vous permettent de faire.
C’est compliqué d’investir de façon complètement rationnelle et dépassionnée. C’est encore plus complexe à faire lorsque la bourse s’écroule, les cours baissent et la presse ne fait que souligner l’effondrement des marchés financiers (ce qu’ils ont tendance à faire de façon régulière).
Pourtant, historiquement, les grosses corrections de marché ont toujours été suivies par des longues périodes de hausse des cours. Permettant d’effacer les fortes chutes et même de retrouver les performances positives, parfois très rapidement. Après la forte baisse des indices boursiers en mars 2020 (l’indice S&P500 perd plus de 30% en quelques semaines), ils retrouvent leurs niveaux de départ au mois d’août de la même année.
Plus facile à écrire qu’à faire, mais essayez de rester calme quand d’autres paniquent, afin d’éviter de vendre au plus bas, juste avant que les cours de bourse ne repartent à la hausse.
Quand faut-il réaliser ses gains ? Là aussi, c’est tentant de prendre ses gains lorsque le cours de bourse d’une action s’est apprécié en quelques jours de 10% ou plus. Et ce n’est pas systématiquement une mauvaise décision à prendre. Mais l’investissement est une activité à long terme et se distingue ainsi du trading, où il s’agit de prendre des positions dont on souhaite se sortir très rapidement, parfois le même jour.
Donc si la valeur de votre investissement s’est significativement appréciée en peu de temps, avant de vendre cette position, revenez à votre thèse d’investissement de départ. Si celle-ci demeure pertinente, des gains plus importants sont potentiellement encore à venir, et il serait dommage de passer à côté.
Surtout que chaque opération d’achat ou de vente entraîne des commissions de transactions. Celles-ci sont faibles, mais en les multipliant, elles finissent par peser sur votre rendement net, après frais.
Cette recommandation rejoint celle qui précède. Quand les marchés financiers sont volatils et les cours de bourse fluctuent, la tendance naturelle humaine est de vouloir agir. Il s’agit d’un biais cognitif, par lequel on se rassure en agissant. Mais souvent la bonne décision est de ne rien faire.
Les ajustements répétés et fréquents coûtent chers en frais de trading et peuvent aussi causer un coût d’opportunité important, lorsqu’une vente trop hâtive d’une position donnée vous fait manquer sa performance positive.
Ce n’est pas en contradiction avec ce qui précède. Les ajustements périodiques et calmement réfléchis de votre portefeuille sont tout à fait logiques et même recommandés. Soulignons deux cas qui peuvent conduire à des ajustements de votre portefeuille.
Premièrement, si votre thèse d’investissement sur une ligne de votre portefeuille a changé. Prenons un exemple. Vous aviez correctement identifié que l’industrie du luxe allait sortir son épingle du jeu pendant la crise du Covid et vous avez décidé d’acheter des actions LVMH, Hermès et L’Oréal (afin de diversifier un peu votre exposition sur cette thématique). Quelques années plus tard, vous considérez que le ralentissement économique en Chine est tel que la demande pour des produits de luxe risque de fortement chuter. Vous pouvez parfaitement conclure qu’il s’agit donc de réduire (ou d’éliminer) votre exposition à ce secteur.
Deuxièmement, votre horizon de placement s’est réduit. Illustrons ce point. Imaginons que vous avez commencé à investir en bourse pendant vos études, avec pour objectif de vous constituer un patrimoine pour agrémenter votre retraite. Étant donné un horizon de placement de plusieurs décennies vous avez logiquement décidé d’investir très majoritairement en actions, afin de viser un rendement élevé. Trente ans après, le départ à la retraite se rapproche. Le patrimoine constitué avec tant de soin durant les décennies précédentes ne devrait plus être exposé à autant de risques de perte en capital, et vous décidez d’allouer une proportion beaucoup plus importante de votre épargne aux classes d’actifs moins risqués, comme les fonds obligataires.
Jusqu’à alors, nous nous sommes focalisés sur les critères purement financiers et de risque pour vous assister dans la sélection de vos placements. Mais investir en bourse peut aussi vous permettre d’exprimer vos convictions personnelles extra-financières. Car l’allocation de l’épargne et les placements que nous faisons peuvent délibérément être tournés vers des alternatives qui tiennent compte de critères extra-financiers, dont notamment la protection de l’environnement et la transition énergétique, l’inclusion sociale ou encore la bonne gouvernance.
Ces trois critères ont été regroupés dans le label de l’investissement socialement responsable (ISR), qui distingue les actifs financiers (actions individuelles ou fonds typiquement) qui prennent en compte un ou plusieurs de ces trois critères ESG : Environnement, Social et Gouvernance.
Le secteur de l’investissement responsable a explosé depuis quelques années, notamment sous l’effet de l’accroissement de la demande des épargnants pour des produits de placement qui tout en visant des rendements financiers appréciables, soient également respectueux de la protection de la planète, de l’équité sociale et de la gouvernance transparente et juste.
Le problème avec l’investissement socialement responsable est que le secteur a cru tellement vite, qu’il est difficile de distinguer les entreprises et les actifs financiers qui œuvrent véritablement en faveur de l’environnement de ceux qui font semblant, dans le but d’attirer la demande pour ces instruments financiers labellisés. Cela s’appelle le greenwashing, et c’est un phénomène qui prend de l’ampleur.
Une alternative pour les investisseurs désireux d’avoir un impact positif sur la planète à travers la façon dont ils placent leur épargne serait de considérer les investissements dans des entreprises à mission.
Pour être reconnue comme telle, une société doit faire des efforts importants pour mesurer (et minimiser) son empreinte carbone, directe et indirecte. Elle doit accepter de se faire contrôler sur l’efficacité des mesures qu’elle a mise en place pour respecter les critères s’appliquant aux entreprises à mission. Bref cela représente un réel coût pour l’entreprise.
La problématique pour un investisseur est qu’il existe aujourd’hui peu d’entreprises a mission cotées en bourse. Mais c’est sans doute une tendance à suivre.