Le livret A est la solution d’épargne la plus populaire en France. Mais à côté de ses nombreuses qualités, il possède des limites. En effet, le montant d’argent qu’on peut y déposer est limité, et son rendement, fixé par l’État reste modeste.
Il est donc pertinent de réfléchir aux placements financiers alternatifs qui s’offrent à vous, pour faire travailler votre argent sur d’autres supports que le Livret A. Quels sont les livrets et autres placements alternatifs vers lesquels vous pouvez vous tourner ?
Créé en 1818, le livret A est vieux de plus de deux siècles. Initialement distribué uniquement par les Caisses d'Épargne, il est proposé aujourd'hui par la plupart des grandes banques de détail. Le fait que toute personne, majeure ou mineure, peut être titulaire d'un livret A explique sans doute une partie de sa popularité. Notons cependant qu’une personne ne peut en détenir qu'un seul, et qu’il est soumis à un plafond de 22 950 euros.
Le livret A présente plusieurs atouts de taille. Tout d’abord, il s’agit d’un livret garanti par l’État, ce qui en fait un placement parfaitement sécurisé. En outre, les intérêts perçus sur un Livret A sont exonérés d'impôt et de prélèvements sociaux. Ce qui veut dire que les intérêts bruts échappent à toute imposition. Les intérêts bruts sont également les intérêts nets d'impôts, tout simplement. Enfin, l'épargne reste disponible à tout moment. Pour l’ensemble de ces raisons, le livret A est très populaire parmi les épargnants : 55 millions de Français en détiennent un, soit plus de 4 Français sur 5.
Sa rémunération n'a cessé de baisser ces dernières décennies, avant d'être augmentée pour passer de 0,5% (son plus bas historique) à 1,0% à partir de février 2022, puis 2,00% à partir du 1er août 2022 et enfin 3% à partir du 1er février 2023. Dans le contexte actuel de forte inflation, l'argent déposé sur le Livret A travaille pour vous, alors que celui qui dort sur le compte courant voit son pouvoir d'achat rongé par l'inflation.
Le Livret A constitue donc sans surprise une solution d'épargne très populaire, car facile à ouvrir, sans risques, toujours accessible et relativement rentable. Mais son plafond conduit de nombreux épargnants et investisseurs à chercher des alternatives à ce livret réglementé.
Au-delà du livret A, il existe d'autres livrets d'épargne réglementés qui permettent de constituer une épargne de précaution en toute sécurité, tout en bénéficiant d’une rémunération (plutôt modeste). Ces produits d'épargne alternatifs rémunèrent les fonds placés à des taux garantis par l'Etat. Tout comme pour le Livret A, ces intérêts sont typiquement défiscalisés et exonérés de prélèvements sociaux. Toujours en ligne avec le Livret A, il s’agit de solutions d’épargne plafonnées et liquides, c’est-à-dire où l’épargne reste disponible à tout moment.
Anciennement connu comme le CODEVI, le LDDS est un premier livret alternatif à considérer. Il a pour vocation de contribuer au financement des PME, aux économies d'énergie dans les habitations et, de façon plus générale, à l'économie sociale et solidaire. Plafonné à 12 000 €, il est rémunéré au même taux que le livret A, soit 3,00 %. La fiscalité s'appliquant au LDDS est tout aussi avantageuse que celle du Livret A, puisque les intérêts perçus échappent à l'impôt. Autrement dit, le taux d'intérêt brut est égal au taux d'intérêt net. Toute personne majeure et résidant fiscalement en France peut ouvrir un livret de développement durable et solidaire (LDDS). Comme pour le livret A, une personne ne peut en ouvrir qu’un seul. Alors LDDS ou Livret A?
Le livret jeune est un autre livret alternatif possible. Il est réservé aux jeunes, âgés de 12 à 25 ans, résidant en France. Par ailleurs, il est plafonné à 1 600 € (et exige un dépôt minimal de 10 euros). Son taux d’intérêt est fixé par les banques, et varie donc d’un établissement bancaire à un autre, mais il ne peut pas être inférieur à 2,00 %.
La liste des livrets alternatifs est longue. Passons au Livret d'épargne Populaire. Destiné aux épargnants aux revenus modestes (pour pouvoir l’ouvrir, il ne faut pas dépasser certains seuils de revenus), le montant maximal qu’un détenteur d’un livret d'épargne populaire (LEP) peut y déposer est de 7 700 euros. Son taux d'intérêt annuel est fixé à 6,00% à partir du 1er février 2023 (il était de 4,60% à partir d'août 2022 et de 2,20% avant cette date).
Le Plan épargne logement (PEL) constitue un livret alternatif de plus. Il a pour objectif de permettre à son détenteur de constituer une épargne en vue d'un achat immobilier. On ne peut en détenir qu'un par personne. Contrairement aux différents livrets décrits ci-dessus, sur un PEL l'épargne est bloquée pendant 4 ans. En contrepartie de quoi, son titulaire peut obtenir un prêt immobilier à un taux privilégié et une prime d'État (sous certaines conditions). Toutefois pour les PEL ouverts à partir de 2018, la prime est supprimée et les intérêts perçus imposables. Ils sont en effet soumis, lors de leur paiement, à la flat tax, soit un prélèvement forfaitaire unique de 30 % (composé de 12,80 % d'impôts et 17,20 % de prélèvements sociaux).
Le PEL est soumis à un plafond de 61 200 euros et ne peut être alimenté que pendant 10 ans. Par la suite, il continuera de générer des intérêts pendant 5 ans. Le taux est fixé à l'ouverture du PEL. Il s'élève à 3,20% pour les PEL ouverts depuis le 1er janvier 2023 (en hausse de 1 % qui lui était appliqué depuis le 1er août 2016.)
Le compte épargne logement (CEL) est un autre produit d'épargne liquide : les fonds qui y sont déposés restent à tout moment disponibles. Comme pour le PEL, le CEL donne droit, sous conditions, à l'obtention d'un prêt immobilier et d'une prime d'État. Comme pour le PEL, les intérêts des CEL ouverts depuis 2018 ne sont plus exonérés d'impôt sur le revenu et ne bénéficient plus de la prime d'État.
Limité à 15 300 €, le CEL doit présenter un solde minimum de 300 €. Son taux d'intérêt est de 2,00%. S’il n'est pas possible de détenir plusieurs CEL, on peut cumuler un CEL et un plan d'épargne logement (PEL), dès lors que les 2 comptes sont ouverts dans la même banque.
Il existe également des livrets non réglementés que l’on désigne souvent par le terme de super livrets. Ils ont leur place dans la liste des livrets alternatifs au Livret A. Proposés par les banques traditionnelles, les banques en ligne, et certaines banques spécialisées, ces livrets sont soumis à l’impôt ainsi qu’aux prélèvements sociaux. Leur rendement, fixé par les banques, présente l'avantage d'être supérieur à celui des livrets réglementés. Les banques spécialisées proposent notamment des taux boostés, pendant de courtes périodes de promotion (typiquement de 2 à 5 mois).
De même, leurs plafonds sont généralement beaucoup plus élevés. Pour prendre un exemple concret, la banque partenaire de Cashbee, My Money Bank, verse un intérêt de 4% pendant quelques mois, dans la limite de 150 000 euros, suivi de 3,00% sur son livret rémunéré. Le dépôt maximum que le compte d’épargne à vue peut recevoir est d’un million d’euros, sachant que dans la limite de 100 000 euros, les dépôts tombent sous la garantie du Fonds de Garantie des Dépôts. L’ouverture de ce compte se fait, sans frais, via une procédure entièrement mobile (ou digitale), sans qu'il soit nécessaire d'y avoir un compte courant.
Dans le prolongement des super livrets, et toujours dans la catégorie des livrets alternatifs, il est également possible d’aller chercher du rendement, sans trop prendre de risques en plaçant vos économies sur des Comptes à Terme. Comme leur nom l’indique, il s’agit de comptes bancaires, mais qui possèdent la particularité d’avoir une échéance, allant typiquement de quelques mois à plusieurs années.
En contrepartie de la volonté des déposants de faire des dépôts sur des durées plus longues, les banques tendent à mieux rémunérer les Comptes à Terme que les livrets bancaires traditionnels.
Cela ne veut pas pour autant dire que les fonds y sont bloqués. Il est possible, en France, de “casser” un Compte à Terme, auquel cas le déposant récupère son dépôt 32 jours plus tard, typiquement en recevant aussi des intérêts, dont le taux aura été minoré par rapport au taux initial (puisque les fonds ont été retirés par anticipation).
À l’exception du PEL, les livrets, réglementés ou non, sont avant tout destinés à se constituer une épargne de précaution. Il s’agit de solutions qui favorisent la sécurité et la liquidité de l’épargne à la rémunération et au rendement. D'autres placements peuvent offrir un rendement supérieur. Mais cela s’accompagne, en contrepartie, d’une prise de risque, elle aussi, plus importante.
À côté du livret A, l'assurance-vie en euros est l'autre placement favori des épargnants français, en raison de sa fiscalité avantageuse, le fait que le capital est garanti et de son rendement. Mais les rendements sur ces contrats sont en baisse régulière depuis des années. Les fonds en euros ont rapporté environ 3,0% en 2023 (contre 2,0% en 2022, 1,20% en 2021, 1,28% en 2020 et 1,46 % en 2019). Sa rémunération brute est donc à peu près équivalente à celle du Livret A (3,00 %).
Notons que les compagnies d’assurance proposent et stimulent les placements en unités de compte, plus risqués (car le capital investi est à risque) mais visant des rémunérations plus importantes.
Les contrats d’assurance vie en unités de compte permettent aux épargnants d’investir dans une très grande diversité de classes d’actifs, des plus risqués, comme les actions cotées en bourse, les fonds d’actions ou les obligations à haut rendement, aux plus liquides et sûres, comme les obligations d’état. Cela permet de viser des rendements plus importants, en correspondance avec votre profil de risque (appétence pour le risque, connaissances en finance et horizon de placement).
Au sein d’un contrat assurance vie en unités de compte vous pouvez choisir seul les actifs précis dans lesquels vous souhaitez placer votre épargne. Mais il est également possible de déléguer une partie ou la totalité de cette gestion des investissements à des spécialistes des sociétés de gestion. Dont le métier consiste à concevoir des portefeuilles de placements diversifiés, pour le compte de leurs clients.
Dans ce second cas, on parle de “gestion pilotée”, c’est-à-dire que la société de gestion nommée par l’épargnant se chargera de placer les fonds que l’épargnant lui aura confié, selon des critères stricts définis avec lui en amont. Ces critères peuvent par exemple être de limiter l’exposition du portefeuille aux classes d’actifs les plus risqués, ou encore de tenir compte des convictions personnelles du souscripteur. Ainsi, les contrats d’assurance vie Cashbee+ permettent aux épargnants qui y souscrivent de choisir leurs thèmes d’investissement, comme par exemple la lutte contre le réchauffement climatique, les nouvelles technologies, ou encore l’inclusion sociale.
9. Le Plan d'Épargne Retraite (PER)
Le Plan d'Épargne Retraite (PER) est mentionné parmi les dernières alternatives, car, contrairement aux options précédentes, l'argent qui y est investit est bloqué jusqu'à la retraite (sauf dans certains cas précis, comme l'achat de la résidence principale par exemple). Ce qui constitue une très grande différence avec le Livret A, dont un des avantages principaux est justement l'accessibilité permanente des fonds. En contrepartie de ce blocage des fonds, le souscripteur d'un PER jouit d'un avantage fiscal, car il peut, dans une certaine limite, déduire les sommes investis sur le PER de son impôt sur le revenu.
Tout comme l'assurance vie, le PER est par ailleurs une enveloppe fiscale très souple pour son propriétaire, dans la mesure où celui-ci peut loger une très grande diversité d'actifs au sein de son PER. Ces actifs peuvent notamment inclure des actions, des obligations, des fonds d'investissement de tout types, des ETFs, des parts de SCPI ou encore des fonds euros (à capital garantie). Ainsi, l'épargnant qui souscrit à un PER peut y loger des placements qui correspondent à son profil de risque. L'investisseur prudent privilégiera des fond en euro, des fonds monétaires et d'autres placements prudents, alors que l'épargnant plus agressif se tournera plus naturellement vers des actions et des fonds plus risqués (et potentiellement plus rentables).
Pour en savoir plus sur les avantages, mais aussi les inconvénients du PER, nous avons rédigé un article qui compare le PER au contrat assurance vie.
Pour ceux qui aiment la pierre, comme on appelle communément les investissements immobiliers, il est possible de souscrire à des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Cela évite de devoir s’occuper soi-même de la gestion administrative des investissements immobiliers, qui peuvent être très consommatrices de temps. La pierre-papier présente notamment les atouts suivants : facilité d'accès aux placements immobiliers grâce (y compris pour ceux qui n’ont pas les moyens pour acheter un bien immobilier), diversification des risques (car on investit dans un portefeuille de biens immobiliers), revenus réguliers, et rendements visés plus élevés. Mais attention, il s’agit d’un placement peu liquide. D’ailleurs on conseille typiquement de n’y placer que l'épargne dont on n'aura pas besoin dans les 10 ans à venir.
Comme les SCPI, les organismes de placement collectif immobilier (OPCI) achètent des biens immobiliers, dont ils assurent la mise en location et la gestion. Ce qui les distingue des SCPI? Ils doivent obligatoirement placer une partie de l’épargne d'actifs financiers (OPCVM) et de trésorerie. Cela permet aux OPCI d’offrir une meilleure liquidité que les SCPI.