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Comment épargner ?
6/12/2024
5 min

Comment épargner ?

En bref

Voici cinq étapes clés pour se mettre à épargner et investir, pour ceux qui débutent en finance

Conseils pratiques pour (1) définir ses objectifs, (2) calculer sa capacité d'épargne, (3) comprendre le risque, (4) investir et (5) automatiser

Une méthode applicable pour tout type d'épargnant, et adaptable au profil et à la situation financière de chacun

Plan de l'article

Vaste question, mais que l’on se pose tous. Voici cinq étapes simples, qui résument les conseils pratiques vous permettant d’épargner de façon optimale et d’établir un plan cohérent.

1. Définir ses objectifs d’épargne, selon leurs horizons

Identifier ses objectifs d’épargne, en les classant par durée

Premier conseil pratique : soyons clairs sur les raisons pour lesquelles vous épargnez (ou souhaitez vous y mettre). Ça peut aller de l’achat d’un appartement, au voyage en Inde l’été prochain, en passant par cette belle voile de kite surf que vous souhaitez vous offrir, et le pactole que vous souhaitez constituer pour vos enfants. Il est parfaitement normal de vouloir économiser avec plusieurs objectifs en tête, à plus ou moins long terme.

Le budget vacances pour le voyage de rêve de l’été prochain est sans doute un objectif à plus court terme que l’achat de votre maison, pour lequel vous risquez de devoir faire des économies et mettre de côté pendant plusieurs années.

Distinguer les objectifs d’épargne à court, moyen et long terme 

Le secret est de bien identifier vos objectifs, et de les chiffrer. Cette exercice vous donne alors la possibilité de classer vos objectifs d’épargne en trois paniers distincts : 

  • Les projets à court terme (3 mois à 2 ans)
  • Les projets à moyen terme (2 ans à 10 ans)
  • Les objectifs à long terme (10 ans et plus, typiquement le financement des études des enfants, ou encore la préparation de la retraite).

Dernière étape, prioriser ces objectifs financiers selon leur importance à vos yeux, en comprenant qu’il est généralement impossible de tous les atteindre rapidement et en même temps (à moins de gagner à la loterie, évidemment…). Le tout est de savoir dans quel ordre vous souhaitez y parvenir.

2. Calculer sa capacité d’épargne

Connaître son budget

Maintenant que vous savez pourquoi vous épargnez, il s’agit d’identifier combien d’argent vous pouvez épargner tous les mois. Il s’agit d’analyser vos finances personnelles et d’identifier son budget, en comparant vos revenus avec vos dépenses.

Typiquement ce calcul se fait sur une base mensuelle, dans la mesure où dans la grande majorité des cas, nos revenus (salaire, allocations diverses…) sont reçus tous les mois. 

Attention, dans nos calculs il s’agira aussi de prendre en compte toutes les rentrées d’argent, y compris des revenus moins fréquents, typiquement annuels, comme par exemple des dividendes sur actions, des primes annuelles, ou encore les intérêts versés sur des comptes bancaires. 

De la même façon, dans le calcul de nos dépenses, il ne faudra pas oublier les dépenses annuelles, comme la taxe d’habitation ou encore les achats de cadeaux de Noël.

Bref, notez d’un côté tous vos revenus, et de l’autre toutes vos dépenses, sans oublier les abonnements mensuels qui sont automatiquement prélevés sur votre compte bancaire. Cet exercice de budgétisation vous permettra d’ailleurs peut-être d’identifier des dépenses inutiles et d’éliminer certains abonnements mensuels pour des services que vous n’utilisez plus !

En soustrayant vos dépenses de vos revenus vous obtenez ce qu’on appelle votre capacité d’épargne. C’est la somme d’argent que vous pourrez investir tous les mois.

La règle des 50 / 30 / 20

Il n’y a pas de formules précises sur le sujet, et évidemment plus vos revenus sont importants, plus la somme que vous pourrez épargner sera importante. Mais pour vous donner une idée, de nombreux économistes préconisent de respecter la règle des 50/30/20, où : 

  • Vos dépenses incompressibles (alimentation, loyer, chauffage, électricité, habits …) ne devraient pas dépasser 50% de vos revenus ;
  • Vos achats plaisir (sorties, vacances, voyages, activités sportives, abonnement Netflix, …) ne représentent pas plus de 30% de vos revenus ; 
  • Vous laissant ainsi la possibilité d’épargner 20% au moins de vos revenus mensuels, afin de consacrer cet argent aux investissements.

Quel que soit votre montant d’épargne mensuelle cible, il est naturel de l’aborder avec un peu de flexibilité. Mais il est important de compenser un mois où les dépenses ont débordé, par un ou plusieurs mois de dépenses plus restreintes, pour respecter son objectif d’épargne annuel.

Étape intermédiaire : Constituer son épargne de précaution

La constitution de l’épargne de précaution ne fait pas partie des 5 étapes pour réussir à épargner. Il s’agit d’une étape intermédiaire avant de passer aux choses sérieuses. En effet, maintenant que vous avez une idée précise de vos projets d’épargne, et de la somme d’argent que vous pouvez économiser pour les atteindre, encore faut-il - dans un premier temps - se mettre à l’abri du coup dur inattendu.

C’est à cela que sert l’épargne de précaution, qui comme son nom l’indique a pour objectif de pouvoir vous servir à faire face à une mauvaise surprise, comme un réfrigérateur qui tombe en panne, la voiture qui nécessite des réparations, ou encore des dépenses médicales inattendues.

Les spécialistes financiers estiment que son montant devrait avoisiner 3 à 6 mois de salaire, notamment en fonction de votre situation familiale. Pour une personne célibataire, une épargne de précaution représentant 3 mois de salaire devrait suffire, là où une personne en charge d’un foyer familial souhaitera sans doute se constituer un matelas de sécurité un peu plus épais.

Cet argent doit être toujours disponible, et être placé sans risques. Le livret A, ou un super livret bancaire rémunéré comme celui que Cashbee propose, feront très bien l’affaire.

Nous fermons la parenthèse sur l’épargne de précaution, importante à constituer lorsqu'on commence à épargner. 

3. Comprendre son appétence au risque

Le couple rendement risque est indissociable

Maintenant que la capacité d’épargne a été calculée (et que votre épargne de précaution a été constituée et déposée sur un livret bancaire), passons aux choses sérieuses. Car il s’agit de mettre votre épargne au travail.

Épargner est une activité sérieuse — car, souvenez-vous, vous avez de nombreux objectifs à atteindre ! — et hautement personnelle. Il n’y a pas de guide universel pour investir efficacement et le nombre de produits est quasiment infini, allant des investissements en bourse aux achats d’actifs immobiliers. Comment choisir ses placements ? Quel taux de rentabilité viser ?

Les réponses à ces questions dépendent notamment de votre personnalité et de votre goût pour le risque. Êtes-vous plutôt du genre à rechercher des sensations fortes ou préférez-vous la tranquillité absolue ? En termes financiers, on appelle cela l'appétence au risque. Avec un principe fondamental, qui est que plus vous acceptez un niveau de risque élevé, plus le taux de rendement visé et les gains potentiels seront importants.

Bien que l’investissement de votre épargne ne soit pas un jeu, c’est un peu comme parier à la roulette. Si vous misez sur une couleur, vous avez un peu moins d’une chance sur deux de tomber juste. Et de récupérer deux fois votre mise. La probabilité que la boule tombe sur un chiffre précis parmi les 37 numéros possibles est beaucoup plus faible. Mais si vous avez vu juste, vous récupérez 36 fois votre mise !

Définir votre profil de risque

En finance, les conseillers en investissement financiers sont obligés de tenir compte de votre appétence pour le risque. Pour cela, ils définissent votre profil de risque, typiquement en fonction de vos réponses à un questionnaire.

Les épargnants sont ainsi catégorisés, selon leur expertise en finance, l’horizon de placement visé (sur lequel nous reviendrons) et leur goût pour le risque, dans des catégories précises, allant de Prudent à Agressif. 

Et selon la catégorie dans laquelle vous vous trouvez, il s’agira d’orienter votre épargne vers des investissements dont le niveau de risque correspond à votre profil. 

Ainsi, un épargnant prudent aura sans doute intérêt à placer une partie de ses économies dans un contrat assurance vie en euros, dont l’avantage principal est qu’il est à capital garantie. Ce qui veut dire que vous ne pouvez pas subir de pertes sur l’argent initialement placé sur ce type de contrat assurance vie. Mais attention, car le taux d’intérêt versé sur l’assurance vie en euros sera relativement faible, reflétant le caractère très prudent des placements effectués par les compagnies d’assurance qui la propose.


L’échelle de risque de 1 à 7 à l’aide de l’épargnant

Là aussi, la réglementation est stricte et au service de l’épargnant. En effet, les fonds (OPCVM) proposés par les spécialistes bénéficient tous d’une notation du risque appelée SRRI (Synthetic Risk and Reward Indicator), allant de 1, pour le risque le plus faible, à 7, pour le risque le plus élevé.

Attention, même pour les fonds les moins risqués (y compris les contrats d’assurance vie en euros), notés 1 sur cette échelle, le risque n’est pas forcément nul. Enfin, il faut savoir que cette notation découle de la performance passée des actifs contenus dans le fonds, le futur étant impossible à prédire.

4. Investir à moyen et long terme

Investir sur plusieurs années

Ça y est, vous êtes prêts pour commencer à placer et gérer votre épargne, c’est-à-dire à investir et effectuer vos premiers achats. Et comme vous connaissez votre goût pour le risque, l’univers des investissements possibles s’est déjà considérablement réduit. 

Au début, il s’agira (typiquement) de souscrire à un contrat assurance vie, ou un Plan d’Épargne Retraite (PER), afin d’avoir une enveloppe flexible dans laquelle vous pourrez loger vos différents investissements. Vous constituez ainsi votre portefeuille de placements, avec différentes lignes.

Pour affiner votre sélection de produits, il faut maintenant tenir compte de votre horizon de placement, c’est-à-dire le temps pendant lequel vous êtes confortable pour immobiliser votre argent. Cette période se compte typiquement en années.

Alors, l’idée d’investir en bourse peut faire peur. Car instinctivement, nous aimons tous “garder la main” sur notre épargne, et pouvoir y accéder en cas de besoin. Mais n’oubliez pas que c’est pour cela que vous avez constitué votre épargne de précaution, placée sur un livret bancaire, accessible en permanence. Donc vous pouvez vous permettre de placer votre épargne long terme …. à plus long terme !

Le principe est simple : plus vous investissez à long terme, plus vous pouvez vous permettre de prendre des risques. Ainsi, il est recommandé de considérer un placement en bourse, plutôt risqué, que si vous êtes disposé à laisser votre argent investi pendant plus de cinq, voire plus de 10 ans. 

Car statistiquement la bourse, sur des durées très longues, a tendance à monter. Mais sur des intervalles plus courts, les cours de bourse fluctuent, parfois violemment, à la hausse comme à la baisse. Cela s’appelle la volatilité, et plus un placement est risqué, plus il risque d’être volatil.

C’est là même chose pour des investissements en actifs immobiliers. L’immobilier locatif peut générer des revenus stables (tant que les locataires versent leurs loyers), mais la valeur du bien immobilier peut fluctuer à la hausse comme à la baisse. Donc acheter un bien immobilier pour jouir des loyers doit être considéré comme un placement à (très) long terme, et ne convient pas si vous pensez pouvoir avoir besoin de l’argent ayant servi à l’achat du bien à moyen terme.

Distinguer entre le moyen et le long terme

Il résulte de ce qui précède que même si vous êtes un investisseur prudent et débutant, vous pouvez vous permettre de prendre (un peu) de risques avec vos placements à long terme, dans le but de viser un taux de rendement moyen plus élevé que l’inflation.

Mais quel que soit votre profil de risque, il s’agit de prendre relativement moins de risque pour vos placements à moyen terme (2 à 8 ans), que pour vos placements à long terme (plus de 8 ans).

Donc même pour un profil de risque agressif, il n’est pas recommandable d’investir en bourse et en d’autres actifs risqués, si votre horizon d’épargne pour un projet donné est à 5 ans.

La diversification

Ne pas mettre tous ses oeufs dans un même panier. Nous aimons beaucoup ce vieil adage, facile à comprendre. Une saine gestion de vos économies exige que vous placiez votre argent sur différents supports, afin d’éviter qu’un seul mauvais placement puisse matériellement affecter la performance de votre portefeuille, et réduire vos chances d’atteindre vos objectifs d’épargne. Votre contrat assurance vie en unités de compte, ou votre Plan d’Épargne Retraite s’y prêtent bien, ils peuvent accueillir énormément de classes d’actifs différents, comme les actions, les fonds, les obligations ou encore les investissements en immobilier, via la pierre-papier (comme les parts de SCPI, de SCI ou encore d’OPCI).

Par ailleurs, sachez que vous pouvez très facilement diversifier vos investissements en optant pour plusieurs types de classes d’actifs, proposés sur notre plateforme et automatiquement logés sur un contrat assurance vie..

Attention, la diversification des investissements n’est pas synonyme d’un changement constant de vos placements, et des opérations de vente et d’achat incessants. Au contraire, la gestion de votre patrimoine doit se fonder sur une surveillance régulière de vos investissements, afin de vérifier que leurs performances respectives (mesurées sur des durées longues) sont en ligne avec les taux de rendement attendus. S’il est judicieux d’ajuster votre portefeuille si cette analyse identifie des déviations significatives par rapport à vos attentes, la gestion de votre portefeuille ne devrait pas donner lieu à des mouvements d’achats ou de vente intempestifs et très réguliers.  

5. Automatiser son effort d’épargne sur le contrat assurance vie

Investir avec régularité et de façon indolore

Bravo, si vous avez complété l’étape précédente, vous avez fait le plus dur. Mais pour vraiment booster votre effort d’épargne et maximiser les chances d’atteindre vos objectifs, nous vous conseillons vivement d’automatiser vos placements.

Et de le faire sans trop y penser et en minimisant le temps consacré à la gestion de votre portefeuille. Ce qui est aujourd’hui facilement atteignable en automatisant vos contributions à votre épargne. Via des versements programmés vers votre contrat assurance vie et/ou votre plan d’épargne retraite par exemple, qui assurent un prélèvement d’un même montant tous les mois. 

Votre effort d’épargne est ainsi devenu indolore, et vos économies vont croître sous le double effet du taux de rendement que génèrent vos investissements, ainsi que les versements mensuels réguliers. Avec pour seule mission d’ajuster votre versement mensuel à la hausse à chaque fois que vos revenus augmentent !

Impossible de timer le marché

La régularité des versements possède d’autres vertus

En effet, les plus grands investisseurs institutionnels et les Conseillers en Gestion de Patrimoine chevronnés s’accordent pour reconnaître que même pour eux il est complexe, voire impossible, de déterminer le moment optimal pour investir (tout comme il est impossible de prédire le meilleur moment pour vendre).

Pour les épargnants et investisseurs amateurs, c’est encore plus difficile de prédire les fluctuations des marchés. La meilleure façon de ne pas louper des périodes de forte hausse (et de compenser pour les moments de baisse) est alors d’investir avec régularité.

En suivant ce conseil, vous n'achèterez pas au plus haut, ni au plus bas, mais vous serez constamment en train de moyenner vos points d’entrée, sans compromettre votre capacité à profiter de la hausse des marchés sur le très long terme. Cette technique s’appelle le Dollar Cost Averaging.

Bonus : laisser faire le temps. La puissance des intérêts composés

Voilà, vous êtes désormais un épargnant et un investisseur averti, qui a mis en place une stratégie adaptée à vos objectifs financiers, votre budget, votre horizon de placement et votre goût pour le risque.

Maintenant, il n’y a plus que quelques conseils à garder en tête, pour éviter de casser la dynamique que vous avez mis en place : 

  1. Ne pas céder à la panique. Les marchés financiers fluctuent à la hausse comme à la baisse. Parfois avec brutalité. Mais la tendance long terme est, historiquement, toujours haussière sur des longues périodes. Vendre quand ça tangue serait néfaste pour la performance, à long terme, de votre portefeuille
  2. Laissez faire le temps. Car votre épargne placée génère des gains au fil du temps, sous forme d’intérêts ou de dividendes par exemple. Et ces gains généreront à leur tour des revenus. C’est un effet boule de neige qu’on appelle l’effet des intérêts composés (des intérêts versés sur les intérêts des années précédentes). Et les intérêts composés sont tellement puissants que la légende urbaine veut qu’Einstein les aurait qualifiés de huitième merveille du monde.

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