Épargner consiste à mettre de côté de l'argent pour une utilisation future. En épargnant, on renonce à une consommation immédiate, afin d’avoir des ressources financières pour des besoins ultérieurs. Dans la pratique, nous épargnons pour des raisons très différentes, comme la constitution d’une poche d’argent pour les dépenses imprévues (qu’on appelle aussi l’épargne de précaution), un projet à long terme, comme l’achat d’une maison ou d’un appartement, les grosses dépenses à venir, comme l’achat d’un lave-linge ou les vacances d’été, ou encore pour se constituer un pactole pour la retraite. Enfin, certaines personnes mettent de côté pour constituer un patrimoine à transmettre à leurs enfants.
On voit bien comment les différents objectifs associés à l’épargne peuvent influer sur le support à choisir pour celle-ci. Mais dans une très grande majorité des cas, lorsqu’on fait ses premiers pas en épargne et que l’on constitue ses premières économies, on commence par les mettre sur un compte rémunéré, au sein d’une banque. Et cela par contraste au compte courant, sur lequel votre argent ne fait que dormir.
Oui, mais lequel choisir ? Cet article a pour but de vous aider à comprendre le monde de l’épargne bancaire et la myriade de livrets bancaires, afin de vous donner les outils nécessaires pour sélectionner le ou les meilleurs comptes d’épargne, correspondant à vos besoins, vos objectifs financiers et votre capacité d’épargne.
Dans le langage courant, on confond régulièrement les termes de compte d’épargne, d’une part, et de livret d’épargne, d’autre part. Et c’est normal. Car ce terme peut s’appliquer de façon indifférente aux comptes rémunérés que les banques proposent.
Par ailleurs, les deux sont bien des comptes bancaires dédiés à l’épargne, dans le sens ou les deux versent des intérêts.
Mais pour certains types de supports d’épargne, la terminologie est plus stricte. Il en est ainsi pour le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire, aussi connu sous son acronyme LDDS.
En résumé, certains types de comptes bancaires sont désignés juridiquement par le terme “livret”, mais la finalité des comptes et des livrets d’épargne est bien la même.
Cela ne veut pas dire que tous les comptes et livrets d’épargne fonctionnent de la même façon. Plongeons nous dans l’univers de ces comptes et distinguons les différents formats disponibles en France.
Une distinction importante sépare les produits d’épargne bancaire réglementés des autres comptes d’épargne, non-réglementés. Les comptes et livrets réglementés se caractérisent par le fait qu'ils sont soumis à des règles spécifiques, définies par l'État.
Les comptes et livrets réglementés les plus courants sont les suivants :
Pour résumer, les livrets réglementés offrent généralement des avantages fiscaux et des taux d'intérêt attractifs (typiquement déterminés par le gouvernement). Ils ont été conçus pour promouvoir l'épargne, stimuler l’accession à la propriété et financer des projets spécifiques tels que le logement social et le développement durable. Les conditions précises et les plafonds de ces produits sont sujets à des ajustements périodiques, typiquement dictés par les autorités publiques.
La liste des alternatives non réglementées est plus courte. Les banques commerciales proposent des comptes d’épargne et des comptes à terme. Dans le premier cas, il s’agit d’un compte bancaire qui verse des intérêts (imposables), tout en permettant au déposant de retirer (ou d’abonder) les sommes d’argent qui se trouvent sur le compte en permanence. L’épargne sur un compte d’épargne bancaire reste donc parfaitement accessible.
Le compte à terme peut prendre différentes formes, mais il se distingue du compte d’épargne traditionnel par le fait qu’il est associé à une échéance. En ouvrant un compte à terme, l’épargnant dépose son argent sur un compte bancaire rémunéré pour une durée précise. Typiquement, les banques proposent différentes échéances, allant de 3 mois jusqu’à 5 ans, en associant un taux d’intérêt à chaque maturité.
Contrairement aux livrets et comptes d’épargne, le compte à terme ne peut pas accepter des virements entrants (au-delà du versement initial), ni des retraits partiels. Un compte à terme ne connaît que deux flux financiers : le dépôt initial et le remboursement final de la somme déposée avec les intérêts perçus.
En France, si le propriétaire d’un compte à terme souhaite récupérer son dépôt avant l’échéance finale (le “terme” du contrat), c’est possible. Pour cela, il faut qu’il “casse” son dépôt à terme, en le signalant à la banque. Il recevra alors la totalité de son dépôt initial, et potentiellement des intérêts 31 jours après avoir déclenché son remboursement par anticipation. Les intérêts sont alors typiquement minorés par rapport au taux initialement fixé, pour prendre en compte la réduction de la durée de vie du contrat à terme. Comme pour les comptes d’épargne bancaires, les intérêts versés sur un compte à terme sont imposables.
Avant de poursuivre notre analyse des différents comptes d’épargne, notons qu’il existe beaucoup d’autres supports d’épargne. Nous n’allons pas les décrire de façon détaillée ici, mais il est pertinent de citer le contrat assurance vie, le plan d’épargne en actions (PEA), le compte-titres et le plan d’épargne retraite (PER) comme des enveloppes fiscales dédiées à l’épargne et à l’investissement.
Contrairement aux livrets d’épargne, ces alternatives ont en commun qu’elles sont conçues pour les placements à risque et les investissements à plus long terme.
Dans la suite de l’article, nous ne nous focaliserons que sur les comptes et livrets d’épargne, tout en reconnaissant que dans l’idéal et pour se constituer un patrimoine financier performant et diversifié, ces solutions d’épargne bancaires se combinent avec un ou plusieurs produits d’épargne dédiés aux investissements à plus long terme.
Maintenant que nous avons décrit la large palette des différents types de comptes et livrets rémunérés, penchons-nous sur les critères qui permettent de choisir les meilleures solutions dans ce domaine.
Un premier critère est sans doute le niveau du taux d’intérêt proposé par les différents comptes d’épargne considérés. En règle générale, et sans surprise, il est recommandé de se focaliser sur les comptes qui offrent le meilleur rendement, c’est-à-dire le taux d’intérêt le plus élevé.
Mais une fois que l’on a dit ça, plusieurs subtilités doivent être prises en compte.
Premièrement, la rémunération doit être comparée en tenant compte de la fiscalité. Nous y reviendrons, mais les intérêts versés sur certains comptes d’épargne réglementés ne sont pas imposés, alors que ceux versés sur les comptes d’épargne bancaires traditionnels le sont.
Deuxièmement, les banques ne versent pas toutes le même taux d’intérêt. Le marché du dépôt est soumis à la loi de l’offre et de la demande. Une banque qui a besoin de liquidités (et qui souhaite donc attirer les dépôts) aura tendance à proposer des taux d’intérêt plus élevés qu’une autre, qui dispose de beaucoup de cash.
Troisièmement, il ne faut pas oublier que les taux d’intérêt peuvent être ajustés, à la hausse comme à la baisse, par une banque (ou par le gouvernement, pour certains livrets réglementés), à tout instant. Par conséquent, le classement des livrets les mieux rémunérés change régulièrement.
Un autre critère, tout aussi important, dans l’évaluation des différents comptes d’épargne est l’accessibilité à cette épargne mise de côté. Dit autrement, l’épargnant peut-il retirer son argent quand il veut (et sans frais) ?
Bonne nouvelle, il s’agit là d’une caractéristique fondamentale de la très grande majorité des livrets et des comptes d'épargne. À condition de laisser un montant minimal sur le compte (typiquement quelques dizaines d’euros) après le ou les retrait(s). À quelques exceptions près !
En ce qui concerne les livrets réglementés, les fonds versés sur un PEL sont bloqués pendant au moins quatre années (afin de pouvoir bénéficier des avantages sur l'emprunt immobilier par la suite), ce qui correspond à la date d’échéance initiale du plan. Après le 4ème anniversaire, l’épargnant peut retirer de l'argent de son PEL.
Et du côté des comptes d’épargne bancaire non-réglementés, souvenez-vous que le dépôt effectué sur un compte à terme peut être débloqué à tout moment, avant l’échéance du contrat à terme, mais qu’il faut alors attendre 31 jours avant d’être remboursé.
Le troisième critère fondamental des comptes d’épargne, est le fait qu’il s’agit de produits d’épargne (quasiment) sans risques. Ce qui veut dire que vous êtes (presque) certain de retrouver les économies que vous avez déposées sur un support de ce type.
On considère souvent que les comptes et livrets d’épargne constituent des placements sans risque, mais il est pertinent de bien comprendre les différents mécanismes qui justifient cette affirmation.
Dans le cas des livrets réglementés (Livret A, LDDS, ..) la sécurité du capital placé vient de la garantie de l'État français. L’argent versé sur ces livrets est déployé par l’État, et c’est lui qui est ultimement responsable de vous le rendre à votre demande.
Dans le cas des comptes d’épargne classiques, proposés par les banques, ce sont ces institutions financières qui sont responsables de vos dépôts. Tout en sachant que dans la limite de 100 000 euros par personne et par banque, vos dépôts tombent sous la garantie du Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR). Ce qui veut dire que dans le cas, hautement improbable mais pas impossible, où votre banque fasse défaut, vos dépôts seront intégralement remboursés et en quelques jours, par le fonds de garantie.
Par construction, toute somme supérieure à 100 000 euros déposée sur un compte d’épargne bancaire est exposée au risque de défaut de celle-ci. Soyez rassurés, le défaut d’une banque est un phénomène extrêmement rare en Europe, l’industrie étant très lourdement régulée et supervisée de près. Mais lors de la crise financière de 2008, ce risque était réel, ce qui explique pourquoi, à cette époque, de nombreux épargnants ont basculé leurs dépôts vers les banques perçues comme étant les plus solides (dont notamment La Banque Postale, indirectement contrôlée par l’État français).
En résumé, placer (une partie) de votre épargne sur un ou plusieurs comptes d’épargne est un placement très prudent et sûr. En contrepartie d’un rendement typiquement relativement modeste, les comptes d’épargne offrent, dans l’ensemble, trois avantages importants :
Ils sont :
Nous l’avons évoqué, les livrets réglementés présentent l’avantage de verser des intérêts nets d’impôts, alors que les intérêts perçus sur les livrets bancaires traditionnels sont soumis à l’impôt sur le revenu.
Cet avantage fiscal fait sans aucun doute partie des raisons qui expliquent l'engouement des Français pour les livrets réglementés.
Il est compensé par les limitations sur les montants qu’une personne peut faire fructifier sur les livrets de ce type. Nous explicitons les différents plafonds qui s’appliquent aux livrets réglementés ci-dessous.
Les livrets d’épargne, qu’ils soient réglementés ou non, se distinguent favorablement des autres types de placements (assurance vie, PER, PEA etc.) par leur grande flexibilité. Cette flexibilité se retrouve à l’ouverture - un livret bancaire rémunéré peut s’ouvrir en quelques minutes à distance, par exemple en utilisant l’application d’épargne Cashbee - comme à l’usage.
À l’ouverture, les sommes minimales requises sont faibles (typiquement 10 euros) et la procédure relativement simple, même s’il faut bien évidemment respecter la réglementation bancaire. Ce qui implique le devoir pour les banques et établissements de crédit de s’assurer que le déposant est bien celui qu’il dit être. Par conséquent, l’ouverture d’un compte d’épargne peut se réduire à quelques minutes, si le demandeur se munit de sa pièce d’identité valide (et, parfois, d’une preuve de résidence récente).
Les versements entrants ou retraits sont tout aussi simples à initier. Et, à la différence de certains contrats assurance vie, PEA ou encore compte titres, le mouvement des fonds n’est pas facturé.
Certaines banques recherchent plus activement à collecter des dépôts que d’autres. Pour les attirer, certaines d’entre elles proposent des livrets bancaires qui bénéficient soit d’un taux boosté et/ou d’une prime d’ouverture.
Pour illustrer ce propos, prenons le cas du livret que propose Cashbee. Il s’agit d’un livret bancaire proposé par une banque partenaire française qui verse un taux boosté (par exemple 4% ou 5% annuel) pendant plusieurs mois suivant l’ouverture du compte, dans la limite de 200 000 euros. Au-delà de cette limite, les dépôts sont rémunérés au taux standard (par exemple 2,50% annuel). Ce taux standard s’applique également aux dépôts après la fin de la période du taux boosté.
D’autres banques proposent de verser une somme fixe (par exemple 50 euros), pour toute ouverture d’un compte d’épargne, à condition que la somme d’argent qui y est déposée dépasse un seuil minimum.
Quelque soit la formule, il est important de prendre en compte le taux boosté et/ou le bonus de bienvenue dans vos calculs de rendement. Car ils peuvent faire une réelle différence positive.
Enfin, notons que les banques qui proposent des livrets assortis d’un taux boosté et/ou d’un bonus de bienvenue sont typiquement celles qui sont les plus friandes de dépôts. Pour les garder, le taux standard qu’elles versent sur leurs livrets, bien qu’inférieur au taux boosté, est généralement supérieur au taux d’intérêt moyen que versent les grandes enseignes bancaires.
C’est la raison pour laquelle les livrets rémunérés de ces banques sont souvent désignés par le terme de “super livrets”.
Les limites en montant des livrets d’épargne traditionnels, proposés par les banques commerciales sont généralement très élevées. Elles existent pour éviter le risque de concentration, par lequel un seul déposant pourrait impacter la situation de liquidité d’une banque entière, rien qu’en retirant son dépôt.
À titre illustratif, la limite qui s’applique au Livret Cashbee ouvert auprès de son partenaire bancaire la CFCAL (une filiale du Crédit Mutuel Arkéa) est fixée à dix millions d’euros. Dans la pratique, ce seuil n’est que très rarement limitant !
À l’inverse, les plafonds qui s’appliquent aux livrets réglementés sont beaucoup plus contraignants. Ainsi, une personne n’est autorisée à déposer que jusqu’à 22 850 euros sur son Livret A. Et le plafond est de 12 000 euros pour le LDDS. Il tombe à 10 000 euros pour le LEP.
Donc l’avantage fiscal des livrets réglementés est contrebalancé par les limites de montants que les épargnants peuvent déposer sur ces supports.
Sur la base de tout ce qui précède, quelle est alors la meilleure stratégie pour faire fructifier votre épargne ? Quelle utilisation faire des différents comptes et livrets d’épargne ?
Il nous semble que la réponse à cette question se décline comme suit :
Les livrets réglementés, par leur facilité d’usage, leur sécurité et leur traitement fiscal favorable, sont de très bons supports pour tout épargnant qui débute. Ces supports (Livret A, LDDS, ..) permettent de faire fructifier l’épargne sans prendre de risque et en la gardant toujours disponible. Ce sont donc de très bons supports pour constituer son épargne de précaution, cette fameuse poche d’argent de secours, nous permettant de faire face aux dépenses imprévues.
Leurs plafonds relativement bas conduiront les épargnants à considérer des alternatives à ces supports réglementés. Et c’est là où il s’avère payant de bien comparer les différents comptes d’épargne proposés par les banques. Car selon leurs besoins, les taux d’intérêt (assortis d’un taux boosté et/ou d’un bonus de bienvenue) peuvent significativement varier. Il sera particulièrement pertinent de prendre en compte les super livrets, comme celui que Cashbee propose, dans votre étude de marché.
La combinaison d’un livret A et d’un super livret devrait suffire pour faire travailler votre épargne de précaution. Ensuite, cela devient une question d'appétence au risque et d’objectif financier.
Si votre épargne doit pouvoir être mobilisée rapidement (par exemple parce que vous cherchez activement à acheter un bien immobilier), alors il serait inopportun de la placer sur des supports moins liquides ou plus risqués.
Si, à l’inverse, vous souhaitez vous constituer un portefeuille d’investissement, en prenant quelques risques, afin de viser des rendements potentiellement (beaucoup) plus élevés, alors vous pouvez considérer différents types de placements via un contrat assurance vie, un PEA ou encore un PER. C’est-à-dire de commencer à véritablement investir. Mais uniquement pour la partie de votre épargne qui dépasse votre épargne de précaution.
Si vous ne savez pas comment passer de l’épargne bancaire aux investissements plus risqués et à plus long terme, n’hésitez pas à nous contacter !