Vous l’attendiez, nous l’avons fait. Une fois de plus, nous nous prêtons au jeu de vous proposer 10 investissements pour l’année à venir, en tâchant de prendre en compte les leçons apprises des années précédentes. Ces placements vont d’alternatives très prudentes (et donc forcément peu rentables), à des propositions bien plus risquées.
Attention, il ne s’agit que de recommandations et tout investissement comporte un risque de perte en capital. Notre promesse reste la même : dans 12 mois, nous ferons une analyse critique des résultats obtenus.
C’est parti, bonne lecture et … rendez-vous dans 12 mois.
Remarque préliminaire : 2025, une année bull ou bear ?
Contrairement aux années précédentes, nous avons eu beaucoup de mal à nous forger une idée sur la direction générale du marché.
La quasi-totalité des analyses que nous avons pu lire, publiées par les grandes banques et gestionnaires d’actifs, prévoient :
- un atterrissage en douceur (soft landing) de l’économie américaine. Après une période de forte hausse, l’inflation est considérée comme ayant été vaincue par la Fed, le tout, sans étrangler la croissance économique ;
- une politique économique sous le président-élu Trump qui devrait être favorable à Wall Street et aux marchés financiers américains (sans disrupter le marché obligataire) ;
- une absence de récession forte en Europe ; et
- un contexte géopolitique qui reste tendu, mais sans escalades majeures.
Nous nous méfions toujours quand un consensus trop uniforme émerge. Et si le scénario rose ci-dessus ne se déroulait pas comme prévu ? Selon nous, de nombreuses classes d’actifs - aujourd’hui proches ou à des niveaux records historiques - pourraient alors corriger, potentiellement de façon marquée.
Donc nous avons sélectionné quelques placements qui devraient bénéficier du scénario favorable (bull), pour les combiner avec d’autres placements qui devraient résister, voire sur-performer, en cas de tourmente (bear).
1. Le fonds euro Netissima - Risque quasi-nul
Quand il s’agit de l’épargne au quotidien, nous sommes nombreux à penser Livret A et/ou livret bancaire. Et c’est logique. D’ailleurs, dans le domaine des livrets bancaires, n’oubliez pas de faire votre analyse comparative et trouvez celui qui verse le meilleur taux, car les différences peuvent être considérables. Side note : le nôtre, distribué en partenariat avec CFCAL-Banque, se situe historiquement parmi les plus rémunérateurs.
Mais nous craignons qu’en Europe, les taux d’intérêt sur les livrets bancaires et réglementés (comme le Livret A) pourraient baisser en 2025. Et que parmi les placements sûrs et sans risques, le fonds euro - à capital garanti - pourrait tirer son épingle du jeu et se comparer favorablement aux alternatives bancaires en termes de rendement net, après la prise en compte des frais de gestion du contrat.
Or, la liquidité sur un fonds euro est bonne. Chez Cashbee, un rachat partiel sur le fonds euro Netissima, géré par Generali, peut être exécuté à tout instant et sans frais, avec un retour des fonds en 3 jours ouvrés. C’est donc le choix que nous faisons pour l’épargne qui doit rester disponible et avec laquelle vous ne souhaitez pas prendre de risques.
2. Fonds obligataire daté - Risque Faible
Dans le monde obligataire aussi, les cours des titres ont aussi (en moyenne) beaucoup monté. Cela veut dire que les spreads de crédit (l’écart de taux par rapport aux obligations d’État que versent les emprunteurs corporate) sont à des niveaux historiquement serrés.
Est-il encore opportun d’investir dans des obligations ? Nous pensons que certains fonds obligataires datés, investissant dans le “crédit” (par opposition aux obligations d’État, typiquement plus sûres, mais versant des intérêts plus bas) méritent considération.
Pour rappel, le risque fondamental d’une obligation est que son émetteur cesse de payer les intérêts dus sur sa dette, ou pire, ne soit plus en capacité de rembourser le capital emprunté.
En 2024 nous avions suggéré le fonds obligataire daté Carmignac 2027, qui avait très bien fonctionné. Cette fois-ci, nous nous concentrons sur le fonds Mandarine Global Target 2030, qui se concentre sur des obligations de type High Yield (haut rendement). Il est investi dans un portefeuille diversifié d’obligations, émises par 132 émetteurs différents, libellées en EUR mais aussi en USD et GBP. Sur l’échelle de risque allant de 1 à 7, le fonds Mandarine Global Target 2030 jouit d’une notation de 3/7.
Le rendement annuel brut du fonds est aujourd’hui de 6,08%.
3. Le produit structuré Pyrite 5 - Risque Moyen
Nous vous en avons déjà parlé, et nous continuons de croire à la thématique : dans un contexte de taux positifs et de valorisations actions élevées, il peut être pertinent d’inclure des produits structurés dans un portefeuille d’investissement. Car les produits structurés sont conçus pour viser des rendements relativement élevés - selon une formule définie au départ -, tout en protégeant partiellement ou totalement le capital investi.
Nous suggérons de considérer Pyrite 5, dont l’objectif est de verser un coupon annuel brut de 10%, en fonction de l’évolution de l’indice Morningstar Eurozone 50 Décrément 50 points, qui regroupe les 50 plus grosses entreprises européennes par capitalisation boursière.
En l’occurrence, si cet indice est en hausse à une des dates de constatations trimestrielles qui débutent un an après le lancement, Pyrite 5 est remboursé et l’investisseur touche l’ensemble des coupons dus (soit 2,50% brut par trimestre écoulé).
À l’échéance, dans 10 ans, si l’indice est en hausse ou accuse une baisse inférieure à 20% par rapport à son niveau de départ, alors l’investisseur est remboursé et touche l’ensemble des coupons. Il doublerait donc sa mise.
Toujours à l’échéance, si l’indice baisse de plus de 20% mais de moins de 50%, l’investisseur jouit de la garantie en capital : son capital investi est remboursé.
Enfin, si à cette date finale, l’indice sous-jacent est en baisse de plus de 50%, alors il subit une perte en capital égale au pourcentage de baisse de l’indice.
Il nous semble que cet indice procure aux investisseurs une exposition à un panel diversifié de grandes entreprises européennes, allant du secteur bancaire (BNPParibas, Santander), à la construction automobile (Stellantis, Mercedes, Ferrari), en passant par l’industrie (Air Liquide, Schneider, Siemens) et le luxe (Hermes, LVMH). Tout en offrant une protection significative dans un scénario défavorable.
Pyrite 5 est accessible dès 1 000 euros depuis l’application Cashbee jusqu’au 15 février prochain.
4. SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) - Risque Moyen
2024 fut compliqué dans le domaine de l’immobilier, et notamment dans le secteur de l’immobilier de bureaux. Mais certaines SCPI ont tiré leur épingle du jeu, notamment en se constituant des portefeuilles diversifiés, tant par segment - commerces, stockage, EPHAD, bureaux, …) que par géographie, en achetant des immeubles dans plusieurs pays européens afin d’éviter un risque concentré sur la France.
Nous pensons que certaines de ces SCPI, et notamment celles qui disposent de liquidités importantes à déployer, pourraient délivrer des performances appréciables en 2025. En effet, elles pourraient bénéficier des opportunités d’achat qui viendront quand d’autres acteurs, sous pression, chercheront à liquider des actifs immobiliers à prix cassés.
Pour jouer la thématique, nous retenons Transition Europe, géré par les équipes d’Arkéa dont la part vaut 200 euros. Si vous souhaitez explorer plus d’alternatives dans le domaine, n’hésitez pas à jeter un œil à notre sélection plus large de SCPI.
Besoin de conseils avant d'investir ?
Nos experts en patrimoine vous répondent. Réservez gratuitement un rendez-vous téléphonique.
Prendre rendez-vous5. Le marché US, version défensive - Risque Moyen
Voici notre problématique. Historiquement, le marché US a surperformé les autres marchés actions, sur des durées longues. Par ailleurs, aujourd’hui la bourse américaine représente plus de 70% de la capitalisation boursière mondiale. Enfin, selon le sondage entrepris mensuellement par Bank of America auprès des gestionnaires de fonds, 43% d’entre eux estiment que les actions américaines seront la classe d’actifs la plus performante en 2025.
Donc rester à l’écart du marché américain pourrait représenter un énorme manque à gagner.
Mais dans le même temps, les valorisations y sont au plus haut. Et si les investisseurs américains ont salué l’élection de Donald Trump, nous ne sommes pas à l’abri de revirement de bord brutal si ce dernier adopte des mesures radicales, inflationnistes et défavorables aux marchés financiers.
Comment concilier les deux ?
Nous pensons avoir trouvé la réponse à travers le fonds Longchamp Trocadéro Equity Defensive fund dont l’objectif est justement de participer et de bénéficier de la hausse des valeurs américaines (sur des longues durées), tout en se protégeant un maximum contre les corrections, parfois violentes, qui peuvent arriver.
Magique ? Pas nécessairement. Le gestionnaire explique combiner une exposition aux indices américains (S&P 500) avec des stratégies de “hedging” qui délivrent une performance positive justement quand ça tangue sur le marché actions. Cette stratégie aurait été payante en 2022, quand le S&P 500 avait perdu plus de 25% en une année, ou encore en 2008, lors de la crise financière.
Nous pensons que le risque d’une importante correction aux US est aujourd’hui sous-estimé. Nous suggérons de jouer cette thématique à travers ce fonds, dont la part vaut € 1081 aujourd’hui.
6. L’armement et la défense - Risque Élevé
L’argumentation derrière cette idée de placement est simple : nous vivons dans un monde fragmenté, dans lequel les conflits existants s’enlisent (Moyen-Orient, Ukraine) et les conflits potentiels sont nombreux (Taiwan, Iran, …). Par ailleurs, le Président-élu Trump a clairement indiqué qu’il ne souhaite pas que son pays continue d’assumer le rôle de gendarme du monde et qu’il a des doutes au sujet de l’appartenance des États-Unis à l’OTAN.
Dans un tel contexte, il est impératif que l’Europe et certains pays asiatiques deviennent plus indépendants dans le domaine de la défense. Cela passe sans doute par la constitution de réserves de munitions et des investissements (encore plus) massifs dans l’équipement militaire.
Les entreprises d’armement et de défense devraient bénéficier de cette demande accrue pour leurs produits.
Nous reconnaissons que les valorisations au sein de ce secteur ont déjà bien progressé, et que tout investissement en actions est nécessairement risqué. Mais nous croyons qu’il y a encore un potentiel d’appréciation. Par ailleurs, si la bourse devait subir une correction, à cause d’une détérioration de l’environnement géopolitique, ce secteur pourrait résister.
Notre suggestion est l’ETF “Future of Defence”, proposé par la société HanETF, dont la part vaut actuellement 12,51 dollars.
7. L’Inde - Risque élevé
Les dernières années, nous avons mis en avant le Japon comme une opportunité à saisir, et nous avions eu raison. Pour 2025, nous changeons notre fusil d’épaule et recommandons de considérer le marché indien comme placement.
La thématique a déjà été identifiée par de nombreux investisseurs institutionnels internationaux, qui misent sur le fort taux de croissance du sous-continent. Quelques chiffres soulignent le potentiel économique du pays (résumés dans l’excellent papier de Thomas Friedberger de Tikehau) : L’Inde est aujourd’hui le pays le plus peuplé du monde avec 1,45 milliard d’habitants. L'espérance de vie y augmente très vite et est passée de 58,7 ans en 1990 à 70,6 ans aujourd’hui. Le taux d'alphabétisation atteint 78 %. Enfin, l’âge médian de la population n’était que de 27,3 ans en 2020. Par construction, la population active va significativement s’accroître.
En outre, la classe moyenne émergente se tourne progressivement vers l’épargne et l’investissement en bourse. Elle constitue un acteur de plus en plus important à la bourse locale.
L’ensemble de ces facteurs nous font penser que, malgré de très bonnes performances récentes, les actions d’entreprises indiennes pourraient continuer de s’apprécier. Pour jouer la thématique, nous suggérons une approche via le fonds diversifié Longchamp Dalton India, dont la part vaut 2 394 euros.
8. L’or - risque élevé
Warren Buffett, investisseur légendaire, déteste le métal jaune et adore rappeler que cette classe d’actifs ne rapporte rien. Nous sommes des grands fans du “Sage d’Omaha” …
Pourtant, nous faisons une place à l’or dans cette liste. Et cela, même après une année où le cours de l’once d’or a beaucoup progressé.
En effet, il nous semble que les dynamiques qui ont soutenu le cours de l’once d’or en 2024 pourraient bien perdurer l’année prochaine :
- Certaines grandes banques centrales continuent de vouloir désensibiliser leurs réserves du Dollar américain et investissent massivement en or ;
- De nombreux investisseurs craignent une augmentation de la volatilité et une correction possible des marchés actions. L’or prend typiquement de la valeur dans la tourmente, et joue le rôle d’une valeur refuge ;
- Les épargnants chinois se sont (partiellement) détournés des placements immobiliers, pour se tourner vers l’or.
En outre, le cours de l’once d’or a récemment baissé, en réaction à l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Les investisseurs, qui pouvaient craindre une période d’incertitude en cas d’élections indécises, ont été rassurés. Certains ont débouclé les positions défensives prises sur l’or pour réinvestir en actions.
Il nous semble que cela crée un point d’entrée intéressant pour ceux qui soupçonnent que le sentiment d’exubérance actuel pourrait s’atténuer dans les mois à venir.
Pour jouer la thématique, nous recommandons le fonds Ixios Gold (accessible via l’application Cashbee), dont le cours actuel est à 2499 Dollars.
9. HA Sustainable Infrastructure - Risque très élevé
Rendons à César ce qui lui appartient, cette idée nous a été soufflée par JP Morgan, la banque d’affaires américaine. Et il s’agit d’un pari à contre-courant. L’entreprise américaine cotée HA Sustainable Infrastructure est une société de financement qui ne finance que des projets dans la transition énergétique. Elle fait cela depuis 35 ans et a ainsi investi $ 6,3 Mrds dans des projets de génération et de stockage d’énergies renouvelables, de décarbonation ou encore d’efficacité énergétique.
Dans la foulée de l’élection de Donald Trump, l’action a perdu plus de 20% de sa valeur. Pourtant, les analystes de JP Morgan estiment que les activités plutôt mûres de la société, ne sont pas très exposées aux changements politiques à craindre dans le domaine.
Versant depuis longue date des dividendes attractifs, l’action pourrait tout à fait rebondir. C’est une thèse à laquelle nous adhérons. Pour rappel, il s’agit d’un achat d’une action spécifique, ce qui représente un risque concentré.
L’action vaut aujourd’hui 30,20 dollars.
10. Fannie Mae / Freddie Mac - Risque très élevé
Aux États-Unis, deux entités, la Federal National Mortgage Association (aussi appelée Fannie Mae) et la Federal Home Loan Mortgage Corporation (aussi connue sous le nom de Freddie Mac) jouent un rôle crucial dans le financement hypothécaire aux États-Unis. Elles n'émettent pas directement de prêts hypothécaires et ne prêtent pas d'argent aux emprunteurs. Au lieu de cela, elles achètent des prêts hypothécaires auprès des prêteurs, les banques commerciales notamment. Cela permet à ces dernières de libérer des fonds pour offrir davantage de prêts hypothécaires à d'autres emprunteurs.
En septembre 2008, pendant la crise financière, Fannie Mae et Freddie Mac ont été placées sous la tutelle du gouvernement. Cette action a suspendu les paiements de dividendes sur les actions de préférence (sorte d’obligations très subordonnées et perpétuelles) qu’elles avaient émises.
Depuis la crise financière, les deux sociétés vont beaucoup mieux. Elles ont versé énormément de dividendes au Trésor américain, et génèrent tellement de bénéfices que depuis septembre 2019 elles sont autorisées à en conserver une partie pour renforcer leurs capitaux.
Mais elles n’ont toujours pas le droit de verser le moindre centime sur les actions de préférence. Qui continuent pourtant de s’échanger librement en bourse. Car certains investisseurs parient qu’un jour, les deux entités seront privatisées à nouveau. Et qu’elles reprendront alors les versements des intérêts.
Donald Trump est en faveur de leurs privatisations, en phase avec son souhait général de réduire le rôle de l’État et de déréguler. Ce qui a fait bondir le cours de ces actions de préférence, à l’annonce de son élection.
La thèse d’investissement est simple. Les actions de préférence ont un prix nominal de 25 Dollars. Si - et nous insistons sur le conditionnel - si Fannie Mae était privatisée, et reprenait les versements de coupons sur ses actions de préférence, les cours de ces dernières devraient tendre vers le pair, c’est-à-dire 25 Dollars pièce (ou même le dépasser).
Prenons la série S des actions de préférence de Fannie Mae en référence, dont l’évolution du cours est illustrée ci-dessus. L’action de préférence vaut 11,20 Dollars. Si notre raisonnement est bon, ce titre devrait plus que doubler de valeur, en cas de privatisation. Dans le cas contraire, il n’y a aucune raison que le cours actuel se maintienne. Il devrait donc retomber significativement. C’est ce qu’on appelle une position digitale, par définition très risquée.
Conclusion
Nous avons rarement eu aussi peu de convictions sur la direction que pourraient prendre les marchés dans les 12 mois à venir. Nous avons essayé de tenir compte de nos propres doutes dans la sélection des idées que nous vous soumettons, en privilégiant des placements dans des classes d’actifs très variées, et dont les performances devraient être relativement dé-corrélées, parfois même être négativement corrélées avec l’évolution du marché actions aux États-Unis.
Nous avons longuement hésité sur l’inclusion ou non du Bitcoin dans notre liste de recommandations. Mais nous avouons ne pas suffisamment maîtriser les dynamiques qui affectent cette classe d’actifs, et restons donc - une année de plus - à l’écart de la crypto-devise, dont le cours peut varier avec énormément de volatilité.
Enfin, nous soulignons à nouveau qu’il ne s’agit que de suggestions, en vous rappelant que nous avons pu faire de nombreuses erreurs dans le passé. Tout investissement comporte un risque de perte en capital.
Rendez-vous dans 12 mois pour faire le bilan !
Mettez votre épargne en mouvement
Cashbee, les meilleurs placements dans une application mobile.
Découvrir l'appM’Abonner
Une sélection de nos meilleurs articles chaque mois, et un briefing hebdomadaire sur les marchés