Les bons conseils du légendaire Warren Buffett

La légende Warren Buffett

Le GOAT de l’investissement

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Warren Buffett est un peu à l’investissement ce que Taylor Swift est à la musique (si vous ne savez pas qui est Taylor Swift, nous craignons ne rien pouvoir faire pour vous …). Une légende absolue pour ses fans, auprès desquels il jouit d’une popularité sans faille.

Le nonagénaire est le fondateur et l’actionnaire principal du conglomérat Berkshire Hathaway, dédié aux investissements. Cette société procède soit par rachat total d’entreprises, soit en prenant des participations dans des sociétés cotées en bourse. Berkshire Hathaway détient ainsi des sociétés d’assurance, de transport ferroviaire ou encore de construction immobilière. Mais c’est aussi un actionnaire de référence dans Apple, Coca Cola et Bank of America.

Pour souligner la capacité inégalée de Warren Buffett à identifier les bons placements, sachez que depuis 1964, le prix des actions de Berkshire Hathaway s’est accru de 4,4 millions de pourcents. Ce qui dépasse de beaucoup les quelque 31 000% d’appréciation qu’affiche le S&P 500, l’indice boursier américain qui regroupe les 500 plus grosses sociétés cotées Outre-Atlantique. 

Si vous aviez eu la bonne idée d’en acheter pour mille euros il y a 60 ans, ce placement vaudrait aujourd’hui 44 millions d’euros !

La capitalisation boursière de Berkshire Hathaway dépasse aujourd’hui les 900 milliards de Dollars. Ce qui fait de Warren Buffett un des hommes les plus riches du monde.

Des méthodes simples, expliquées sans jargon

Vous l’aurez compris, nous sommes des fans inconditionnels de Warren Buffett, et de son acolyte de longue date, Charlie Munger, décédé en 2023. Mais nous sommes loin d’être les seuls. L’assemblée générale de Berkshire Hathaway qu’il préside est l’occasion pour des dizaines de milliers de personnes de se rendre dans la petite ville d’Omaha, dans l’État du Nebraska, pour écouter ses paroles.

Car en plus de son expertise indéniable en finance, Warren Buffett aime décrire et commenter ses activités d’investisseur en termes simples, sans jargon et saupoudrés d’un brin d’humour cynique. 

Pour ceux qui ne peuvent se déplacer, il utilise le même ton et la même simplicité lorsqu’il rédige sa lettre annuelle aux actionnaires, pour expliquer les résultats annuels de sa société. Il y expose ses convictions, ses choix judicieux, mais aussi les erreurs qu’il estime avoir faites.  Sans surprise, elle est toujours lue avec attention par des centaines de milliers d’investisseurs amateurs à travers le monde. 

Comme ses conseils pratiques sont applicables quelque soit la taille de votre portefeuille de placements, il nous semble pertinent de vous livrer ici ce que nous avons retenu de la dernière lettre annuelle, publiée à l’occasion des résultats 2023.

Faire travailler son cash

Attendre la bonne opportunité, tout en la faisant travailler (sans risques)

Quand on réalise des investissements rentables, ils génèrent du cash. C’est un bon problème à avoir. Et c’est un vrai sujet pour Buffett. 

Car à force de faire des bons investissements, sa société empile des liquidités. Ainsi, fin 2023, Berkshire Hathaway disposait de 168 milliards de Dollars de cash. Warren Buffett s’interdit d’investir pour investir et ne le fait que lorsqu’il estime avoir identifié une bonne opportunité. Dans son jargon, il cherche des entreprises exceptionnelles à un prix raisonnable.

En attendant (car il reconnaît que les opportunités qui répondent à ses critères sont rares),  sa société gère ses liquidités de 2 façons. 

Tout d’abord, faute d’opportunités d'investissement, il en reverse une petite partie à ses actionnaires. Notamment sous forme de rachat d’actions. Mais sans en faire trop.

Car grâce à la hausse des taux, les liquidités génèrent des intérêts. Faire travailler l’argent qui dort, cela peut rapporter, sans prendre de risques. Dans son cas, certes exceptionnel, cela rapporte 115 millions de Dollars par semaine pour être exact.

Et en gérant les liquidités de la sorte, il peut déployer des sommes importantes de façon ultra-rapide, pour acheter des entreprises, même de taille significative, en payant cash.

Les super livrets ou le contrat d’assurance vie en euros

Vous nous voyez venir. Appliquez ce que Buffett fait de ses milliards de cash à votre situation personnelle. Faites travailler l’argent qui dort pour profiter de la hausse des taux, en attendant le placement.

Si vous mettez de côté pour acheter votre résidence principale, essayez de maximiser le rendement sur cette épargne, sans prendre de risques. Par exemple, en faisant travailler cette somme d’argent sur un super livret bancaire, susceptible de vous rapporter plusieurs pourcents d’intérêts. Ou en souscrivant à un contrat assurance vie en euros (qui bénéficie de la garantie en capital de l’assureur).

Éviter les mauvais placements

Dans sa dernière lettre aux actionnaires, Buffett revient aussi sur l’un des principes fondamentaux auxquels il tient : ne jamais investir dans un placement où le capital est à risque d’être complètement effacé. Ou, en langage cru, tout faire pour éviter les investissements potentiellement désastreux. 

Cela peut ressembler à enfoncer une porte ouverte. Mais ce principe est plus subtil qu’il ne semble. Nous sommes nombreux à avoir investi dans des projets que nous savions à très haut risques, dans l’espoir de gains substantiels. Que ce soit dans la prise de participations dans des start-ups, ou l’investissement en crypto-devises, c’est l’attrait d’une possible multiplication de la mise initiale qui motive la décision d’y aller.

Buffett évite de faire ce type de placement, hautement spéculatif. Il souligne qu’il suffit qu’un ou deux placements de ce type aillent au tapis pour que la performance financière d’un portefeuille d’investissement soit sévèrement affectée dans son ensemble. 

Il reconnaît que son approche prudente lui fait passer à côté de nombreuses opportunités. Mais si cela lui permet d’éviter les mines, et de bien dormir la nuit, cela lui convient. 

Connaître et limiter son exposition au risque

Si vous êtes de nature joueur, ou que vous êtes passionné par les projets entrepreneuriaux, rien (ni même Warren Buffett) ne vous interdit de consacrer une partie de votre épargne à des placements à hauts risques. Le tout est de reconnaître que pour cette partie de votre portefeuille, un effacement total de votre mise est possible. Et donc probablement de limiter cette exposition aux actifs hautement volatils.

Se méfier des valorisations élevées en bourse

Prise de gains, dans un marché euphorique

Il semblerait que Buffett se méfie des cours de bourse actuels. 

Sur les cinq derniers trimestres, son conglomérat a vendu plus d’actions qu’il n’en a acheté. Au total et en net, Buffett a réduit la taille de son portefeuille d’actions de 24 milliards de Dollars. 

‍

Source : Financial Times

‍

Ce qui lui laisse un portefeuille de plus de 350 milliards de Dollars tout de même. Il a allégé son portefeuille et pris quelques bénéfices, qui, dans son cas, se comptent en milliards.

Pourtant, Buffett avait agressivement augmenté ses investissements en actions en 2022. En pleine tourmente boursière, et lorsque les cours de bourse dévissaient, sa société avait déployé 50 milliards de Dollars.

Ce comportement ne fait que traduire dans les faits, un autre principe d’investissement auquel Buffet adhère depuis des décennies. Dans le langage de Shakespeare, “Be greedy when others are fearful, be fearful when other are greedy”. Ou, soyez cupide quand les autres ont peur, mais prenez garde quand les autres sont cupides. 

En 2022, il a donc ramassé des actions de sociétés performantes et solides à des prix décotés, profitant de la panique générale. Mais ses ventes récentes démontrent qu’il estime que la cupidité retrouvée pousse les cours de bourse à des niveaux où il est heureux de réaliser quelques gains.

Faut-il suivre son exemple et essayer de timer le marché ?

C’est sur ce point que les choses se compliquent. Car Buffett a très régulièrement rappelé que la stratégie qui consiste à essayer d’identifier les creux du marché (pour trouver un point d’entrée attractif), ainsi que ses sommets (afin de vendre au plus haut) n’est pas appropriée pour l’investisseur amateur.

Pire, il a souligné que même les investisseurs professionnels ont énormément de mal à bien timer le marché. En adoptant cette tactique, on risque non seulement de passer à côté de belles performances (en vendant trop tôt, ou en achetant trop tard), mais on a forcément plus de frais de transaction, qui pèseront sur la performance financière nette du portefeuille. 

En outre, il ne faut pas oublier que la période d’investissement idéale selon Buffett est … pour l’éternité. C’est-à-dire que lorsqu’il identifie une belle entreprise qu’il peut acheter à un prix honnête, il souhaite la détenir à jamais. L’achat d’entreprises pour ensuite en stimuler le développement au cours du temps est son cœur de métier. La gestion de son portefeuille d’actions est une activité gigantesque, mais annexe !

Donc, non, ce n’est pas parce que Buffett prend quelques bénéfices et vend moins de 10% de son portefeuille d’actions, qu’il faut en conclure : 

‍

(1) qu’il estime qu’un krach boursier est proche, ce qui conduirait à vouloir tout vendre ; ou
‍

(2) qu’il faut adopter une stratégie de market timing, consistant à vouloir identifier les meilleurs points d’entrée et de sortie du marché.

‍

En revanche, il est sain de tenir compte de sa lecture du marché. Si, comme Buffett, vous estimez que les valorisations boursières sont plutôt élevées, alors vous pourriez : 

• Être encore plus sélectif et prudent dans vos investissements en actions, avant d’augmenter votre exposition à cette classe d’actifs à risque ;
   
• Par ailleurs, tout en reconnaissant que vos placements existants ont été fait dans une optique à (très) long terme, revoir la thèse d’investissement derrière chacun des investissements en actions en portefeuille ;
  ‍
• Considérer les produits structurés comme une alternative aux investissements en actions. Ces produits, qui combinent plusieurs types d’instruments financiers (obligations, actions, options), permettent de viser des rendements définis à l’avance, tout en se protégeant, partiellement ou totalement, contre les baisses de marché. En contrepartie d’une limitation de vos gains possibles, vous limitez aussi votre risque de perte en capital, en cas de retournement du marché. Si le sujet vous intéresse, nous avons rédigé un guide complet sur les produits structurés, pour plus d’explications.

La puissance des intérêts composés

Le réinvestissement des gains propulse l’investissement à long terme

Il n’y a pas de lettre annuelle de Buffett dans laquelle il ne fait pas allusion, de façon plus ou moins directe, à la puissance des intérêts composés. Il le fait à nouveau dans la version 2024.

Dans le langage courant, il s’agit de l’effet boule de neige qu’ont les intérêts sur le rendement d’une somme d’argent donnée sur des périodes longues.

Si je place 100 euros à 5% pendant un an, j’aurais 105 euros au bout d’une année. Mais si je ne touche pas à ces 5 euros d’intérêts et que le placement continue de générer 5% de rendement l’année suivante, je disposerais de 110,25 euros, car le 5% s’applique à la somme initiale, augmentée des intérêts de la première année.

Les 0,25 euros d’intérêts supplémentaires peuvent paraître dérisoires. Mais sur une période de 10 ans, un placement de 100 euros à 5% se transforme en 162 euros. Les intérêts sur les intérêts vous ont fait bénéficier de 12 euros de gains supplémentaires. 

Warren Buffett est un grand adepte des intérêts composés, et en souligne la puissance à chaque fois qu’il le peut. Les résultats extraordinaires qu’il a su délivrer témoignent de l’efficacité de la méthode.

Tout le monde peut bénéficier des intérêts composés

Un des attraits des intérêts composés est que tout le monde peut en profiter. En outre, avec la récente hausse des taux, son effet est devenu beaucoup plus puissant. 

Ainsi, l’augmentation de la rémunération du Livret A qui verse aujourd’hui 3% permet de générer des intérêts (un peu) plus importants que dans le passé, à partir de 10 euros d’épargne. C’est la même chose pour les super livrets bancaires que Cashbee propose dans son appli. Et ces intérêts généreront des intérêts à leur tour …

Si vous voulez aller chercher des rendements un peu plus élevés, pensez aux investissements obligataires. Aujourd’hui un certain nombre de fonds obligataires datés proposent des rendements d’environ 6%. À ce taux de rendement il faut 12 ans pour doubler votre capital initial !

Pour les plus ambitieux, sachez qu’à 10% par an, un placement dont le rendement est réinvesti doublera de valeur en un peu plus de 7 ans seulement.

(Pour savoir combien d’années il faut à un rendement donné pour doubler le montant investi au départ, référez-vous à la règle des 72. C’est utile, et cela vous permet de bluffer votre entourage, y compris votre banquier).  

L’importance de comprendre les fondamentaux de la finance

Pour conclure, Warren Buffett à consacré plus de 60 ans de sa vie à l’investissement. Cela lui a permis d’identifier quelques principes simples et efficaces qui, indépendamment des conditions de marché, permettent à chacun de mieux s’occuper de ses finances personnelles.

Vous n’avez pas besoin de consacrer tout votre temps à la finance, ni d’avoir des connaissances techniques poussées pour adopter ses principes. Même si vous êtes de nature prudente et averse au risque, et même si votre capital de départ est modeste, vous verrez qu’ils auront un impact significatif sur le rendement financier de votre portefeuille, si vous laissez faire le temps.

‍

Si vous ne savez pas par où commencer, et Warren Buffett n’étant pas facile à contacter, nous sommes là pour vous aider.