Épargne en France : Quantité record, Qualité faible

Oct 26, 2021

Les Français sont-ils de bons épargnants ?

Cela dépend de la définition de “bon”. Commençons par analyser la quantité d’argent que les Français mettent de côté. Sur ce plan, rien à dire, oui, nous sommes parmi les meilleurs élèves.

Taux d’épargne des ménages
(en % du revenu disponible)


Le critère le plus utilisé pour mesurer la constitution de l’épargne est celui du taux d’épargne. C’est le rapport entre l’épargne d’une part, et le revenu disponible d’autre part. Ce taux a atteint 21% en 2020, en hausse de 6 points par rapport à 2019. Ce qui nous classe second au palmarès, derrière nos voisins Allemands. Mais devant les États-Unis, l’Italie et l’Espagne.

Sans surprise, ce taux a fortement progressé l’année dernière un peu partout dans le monde, sous l’effet de la crise sanitaire, et dans des proportions parfois plus fortes qu’en France. Au Royaume-Uni par exemple, le taux d’épargne a plus que doublé, passant d’à peine 6% à plus de 14%.

Une épargne supplémentaire de 111 milliards

L’excédent d’épargne, parfois appelé la “sur-épargne” de l’année dernière  représente 111 milliards d’euros, rien qu’en France. Ces milliards se sont ajoutés au stock déjà important d’épargne constituée auparavant, pour atteindre un total mirobolant de 5 665 milliards d’euros. C’est ce qu’on appelle le patrimoine financier des ménages.

On ne peut donc pas reprocher aux Français de ne pas épargner. La vraie question est plutôt : où les Français mettent-ils cet argent ? Quelle partie est simplement préservée, en toute sécurité — mais sans rendement — et quelle partie est investie ? Cette allocation de l’épargne nationale est-elle optimale ?

La sécurité avant tout

Et c’est là que le tableau est moins reluisant. Car la très grande majorité de cette épargne n’est pas investie. Elle se retrouve d’abord dans les portefeuilles de la population, ou sur les comptes courants. Les billets et les pièces de monnaies en circulation et les dépôts sur les comptes courants dépassent 700 milliards d’euros. En y ajoutant les dépôts sur le Livret A, les autres types de livret et les contrats assurance vie en euros et le total atteint 3 670 milliards. On peut donc dire que près des deux tiers du patrimoine financier des Français ne rapportent quasiment rien, ou pire, rien du tout.


On peut néanmoins comprendre qu’une partie importante de la sur-épargne récente se soit retrouvée sur les comptes courants. En effet, l’incertitude ambiante a sans doute poussé les Français à faire des réserves vite disponibles en cas de besoin. Et ainsi renforcer leur épargne de précaution. Avec cette forme d’épargne, pas question de prendre des risques !

Mais dans son ensemble, la proportion de l’épargne qui rapporte moins que l’inflation (et qui fait donc perdre du pouvoir d’achat à son détenteur) est selon nous trop importante.

Un manque d’investissement dans l’économie réelle

C’est le dernier tiers restant — un peu moins de 2 000 milliards d’euros tout de même — qui sont investis dans les actifs dits risqués, comme par exemple les actions des sociétés (cotées en Bourse ou non), les obligations des entreprises et les placements en contrats d’assurance vie en unités de compte.

Or, ce sont ces placements qui constituent le capital dont les entreprises ont besoin pour investir, se développer et recruter. De façon tout aussi importante, sur des durées longues, ce sont bien ces classes d’actifs qui rapportent plus aux épargnants, comme en atteste le graphique suivant.

De l’épargne dormante à l’investissement efficace

Comment faire évoluer l’allocation des épargnants français et leur permettre de viser des rendements plus importants ? Cela exigera de leur faire prendre un peu plus de risques, dans un domaine où ils sont (en moyenne) peu à l’aise.

La réponse, selon Cashbee, consiste à y aller progressivement, par étapes. Commencez par mettre l’argent qui dort au travail (par exemple via le compte rémunéré Cashbee, qui bénéficie de la couverture du Fonds de Garantie des Dépôts). Puis, prenez l’habitude d’épargner avec régularité. Une fois l’épargne de précaution constituée, passez aux investissements avec la même simplicité d’usage, petit à petit.

Pas besoin d’être un expert d’ailleurs. Cashbee vous permet d’évaluer votre profil de risque en quelques minutes, et de faire des placements selon vos convictions, qui sont ensuite gérés par les gestionnaires experts de notre partenaire Generali.


Enfin, n’oubliez pas de continuer les contributions régulières, idéalement automatisées (pour ne pas avoir à y penser).

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