Le taux d'épargne repart à la hausse

Jun 29, 2023

Selon l’INSEE, le taux d’épargne des Français s’est établi à 18,7% au dernier trimestre de l’année dernière et à 18,3% au premier trimestre de 2023. Qu’est qui explique que nous soyons de moins en moins cigales et de plus en plus fourmis ? Notre éclairage.

Historiquement, les Français épargnent beaucoup

Définition du taux d’épargne

Selon l’INSEE, “le taux d’épargne mesure la part du revenu disponible brut qui n’est pas utilisée par les ménages en dépense de consommation finale. Il est égal au rapport entre l'épargne des ménages et le revenu disponible brut (non ajusté)”. 

En gros, c’est le montant que vous mettez de côté, divisé par vos revenus. Ainsi, si vous gagnez 2000 euros par mois et qu’il vous reste, en moyenne, 250 euros à la fin du mois que vous ajoutez à votre Livret A, votre taux d’épargne sera égal à 250 : 2000, soit 12,5%.

La France est un pays d’épargnants

Au niveau national, le taux d’épargne tourne autour des 15%, avec un pic notable en 2020 et 2021, directement lié à la pandémie du Covid. Durant les longues périodes de confinement, les Français n’ont pas pu dépenser et ont donc en quelque sorte été forcés d’épargner beaucoup plus.

Avec le retour à la normale, il était prévisible de voir le taux d’épargne retomber en 2022.

Avec ce taux d’épargne de 15% environ, la France se situe en tête de peloton au niveau international, loin devant les pays anglo-saxons, mais aussi devant nos voisins espagnols et italiens. Nous nous situons juste derrière l’Allemagne, le champion absolu dans cette catégorie.

Ce qui est plus étonnant, c’est que durant le dernier trimestre de 2022 et le premier trimestre de 2023 le taux d’épargne en France a augmenté de façon significative, pour atteindre 18,7% et 18,3% respectivement. Bien au-delà de la moyenne historique. Ceci, alors que nous ne sommes plus dans un contexte contraignant comme le confinement.

Qu’est ce qui peut expliquer ce comportement ?

Plusieurs facteurs stimulent le taux d’épargne

La méfiance et l’incertitude favorisent l’épargne de précaution

C’est sans doute la combinaison de plusieurs facteurs qui peut expliquer ce rebond du taux d’épargne. À commencer par l’incertitude ambiante, qui peut conduire les Français à redouter le futur. Si on se pose des questions sur le futur, on épargne aujourd’hui, en prévision d’un éventuel coup dur.

Que ce soit la situation géopolitique, avec la guerre en Ukraine, ou les craintes sur le pouvoir d’achat, avec l’envolée de l’inflation qui semble difficile à maîtriser, les causes possibles pour stimuler l’incertitude ne manquent pas.

Et bien que le taux du chômage reste relativement bas aujourd’hui, la crainte d’un ralentissement économique met sans doute de l’huile sur le feu.

La hausse des taux freine les achats immobiliers

Au sentiment d’incertitude s’ajoute le ralentissement du nombre de transactions immobilières. La hausse des taux directeurs s’est répercutée sur le coût des emprunts immobiliers, devenus beaucoup plus chers pour les emprunteurs. Sans parler du resserrement des conditions d’octroi de prêts immobiliers par les banques, devenues beaucoup plus sélectives. 

Par conséquent, un certain nombre d’acquéreurs potentiels diffèrent leurs achats immobiliers. En attendant de trouver le projet immobilier de leurs rêves, que les banques sont prêtes à financer, ils mettent leur cash au chaud sur des comptes d’épargne. 

La population vieillissante épargne plus

C’est bien connu, les vieux épargnent plus que les jeunes. Plus spécifiquement, c’est à l’approche de l’âge de la retraite (autour des 50 ans) que nous mettons le plus de côté.

Or la population française est vieillissante. Cette évolution démographique est certes lente, mais elle est continue, et contribue sans doute à la hausse du taux d’épargne.

Une bascule notable vers les comptes rémunérés

Si les Français épargnent beaucoup (plus), ils sont malgré tout prudents et restent généralement averses au risque. 

Selon la Banque de France, les dépôts des ménages continuent d’augmenter. En revanche, la hausse des taux et celle de l’inflation ont provoqué un changement significatif dans la façon dont les ménages allouent ces dépôts. Il y a quelques années encore, avec des taux nuls voire négatifs, il n’y avait que très peu d'avantages à faire travailler son argent sur des comptes rémunérés. Souvenez-vous, le taux du Livret A était tombé à 0,50%. 

Aujourd’hui, l’environnement est tout autre. Le Livret A verse désormais du 3% et les meilleurs livrets bancaires, dont notamment celui proposé par le partenaire bancaire de Cashbee, verse 4% pendant plusieurs mois, suivi de 2,50%. Une véritable différence avec le zéro pointé du compte courant.

Et les épargnants français l’ont bien compris. Ils retirent les dépôts qui dorment sur leurs comptes courants, pour mettre l’argent au travail sur les livrets rémunérés. Rien que durant les premiers mois de l’année, les dépôts à vue ont vu leur solde total se réduire de plus de 18 milliards d’euros. Au profit notamment des comptes rémunérés sur lesquels les dépôts se sont accrus de presque 34 milliards d’euros !

Si vous ne savez pas quel compte rémunéré choisir, jetez un œil au nôtre. Son ouverture prend 5 minutes, montre en main, et est totalement gratuite.

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