Investir en bourse : faut-il acheter au plus haut ?

Nov 4, 2024

Dans le monde de l'investissement, une question revient fréquemment : est-il judicieux d'investir en bourse lorsque les marchés atteignent des sommets historiques ? Cette interrogation est d'autant plus pertinente que de nombreux indices boursiers mondiaux affichent actuellement des niveaux record, à l'exception notable du CAC 40 français.

Le contexte actuel des marchés financiers : des records successifs partout

Malgré les nombreuses incertitudes économiques et géopolitiques, les marchés actions mondiaux font preuve d'une résilience remarquable. Aux États-Unis, le S&P 500 et le Nasdaq ont récemment atteint de nouveaux sommets historiques. 

En Europe, le DAX allemand et l'IBEX espagnol ont également franchi des records. Cette tendance s'observe également au Canada, en Australie, en Inde et au Nigeria, où les bourses locales ont atteint des pics historiques.

Il est important de noter que cette dynamique haussière ne se limite pas aux actions. Le Bitcoin a dépassé les 64 000 euros, tandis que l'once d’or a battu ses records historiques à plusieurs reprises cette année. Le métal jaune s’échange aujourd’hui à des niveaux proches des plus hauts historiques. 

Ces performances témoignent d'un appétit prononcé des investisseurs pour les actifs risqués.

Les risques et incertitudes sont pourtant nombreux

Nous sommes en droit de s’en étonner. Car il est facile d’identifier des risques (majeurs) qui pourraient peser sur l'euphorie apparente des marchés et des investisseurs. Parmi les nombreux facteurs d'incertitude nous pouvons souligner les suivants.

Le risque climatique

Les événements météorologiques extrêmes se multiplient, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour l'économie mondiale. Les statistiques sont irréfutables. La moitié de la terre de notre planète a souffert d’une sécheresse extrême l’année passée, contre seulement 15% dans les années 80. C’est la même chose pour les pluies extrêmes. La semaine dernière, il est tombé en 8 heures sur la ville de Chiva en Espagne l’équivalent d’une année de pluie. Ce qui a causé des destructions massives et des centaines de morts. 

Les Nations Unies ont averti que sans une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, toutes les économies pourraient être paralysées d'ici la fin de la décennie.

Selon cette organisation multinationale, il faudrait que la réduction des émissions de gaz à effet de serre atteigne au moins 40%. Nous sommes très loin du compte.

L'instabilité politique

Au moment de publier ce papier, l’issue des élections présidentielles aux États-Unis est encore incertaine. Quel qu'en soit le résultat, les conséquences sur la première économie mondiale sont très difficiles à prédire.

En France, l'incertitude politique a sans doute contribué à la sous-performance du CAC 40, qui est en baisse depuis le début de l'année.

De façon beaucoup plus large, la montée de l’extrême droite à travers le monde libre favorise les mesures protectionnistes, favorisant les économies nationales au dépens du libre échange.

Les tensions géopolitiques

Les conflits internationaux en cours ou potentiels sont nombreux. Que ce soit le conflit au Moyen-Orient ou la guerre en Ukraine, le risque d’escalade est réel dans les deux cas. En Asie, la Chine ne cesse d’augmenter la pression sur Taiwan. 

Si un ou plusieurs de ces conflits devaient s’étendre, cela impacterait sans doute et potentiellement fortement le commerce mondial.

L'inflation et les politiques monétaires 

Bien que l'inflation semble se modérer, les banques centrales restent vigilantes. Elles savent qu’une violente hausse du prix de l’énergie (causée par exemple par une guerre ouverte entre l’Iran et Israël) ou l’imposition de barrières tarifaires entre la Chine et les USA pourraient stimuler une hausse des prix. Dans un tel scénario, elles seraient obligées de remonter les taux directeurs, ce qui pourrait affecter les conditions de financement des entreprises.

Les arguments contre l’investissement en action quand les bourses s’enflamment

Les actions sont des actifs risqués. Leurs valeurs ont tendance à monter et descendre avec régularité, parfois de façon violente. On dit qu’il s’agit d’actifs volatils.

En théorie, comme pour toute autre classe d’actif, acheter une action à un prix élevé pourrait en limiter le potentiel de rendement futur. Toujours en théorie, il est toujours mieux d’acheter bas pour vendre haut.

Donc quand on sait que les prix actuels sont élevés par rapport au passé, il peut sembler logique de vouloir attendre, afin de profiter d’une correction qui finira bien par arriver un jour, pour trouver un point d’entrée plus attractif.

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Oui, mais … le market timing est complexe / illusoire

Sauf qu’il est très difficile de trouver le point d’entrée optimal (ce qu’on appelle le market timing), surtout pour des investisseurs dont ce n’est pas le métier à temps plein. Tenter de prédire les points d'entrée et de sortie optimaux est une tâche extrêmement complexe, même pour les investisseurs les plus expérimentés.

Par ailleurs, historiquement, les marchés boursiers ont tendance à progresser sur le long terme, ce qui implique qu'ils atteignent régulièrement de nouveaux sommets. Ainsi, depuis le début de l’année, l’indice du S&P 500 a établi 50 nouveaux records. Il est clair que si vous aviez investi au moment où il a touché son premier record, vous auriez réalisé une très belle performance depuis.

À l’inverse, en restant à l’écart du S&P 500 depuis le début de l’année, parce que cet indice était déjà à son plus haut, vous aurait coûté cher. On appelle cela le coût d'opportunité : en attendant une hypothétique baisse, on risque de manquer des opportunités de croissance significatives.

Stratégies d'investissement à considérer

L'investissement régulier : la puissance du Dollar cost averaging

Bon nombre d’investisseurs individuels mettent de côté et investissent en bourse de façon régulière, typiquement mensuellement. Cette approche, connue sous le nom de "dollar-cost averaging", consiste à investir des sommes fixes régulièrement, indépendamment des niveaux du marché. Ainsi, l’investisseur achète parfois au plus haut, mais aussi lorsque le marché tangue. Cette stratégie permet de lisser le prix d'achat moyen et de réduire l'impact de la volatilité à court terme.

La diversification

Répartir ses investissements entre différentes classes d'actifs et zones géographiques peut aider à atténuer les risques spécifiques à certains marchés. Ne pas mettre tous ses œufs dans un même panier permet typiquement de compenser la baisse d’une partie de votre portefeuille, par la performance d’une autre composante. (Nous précisons que c’est “typiquement” le cas, mais pas toujours. Lors des crises financières mondiales, l’ensemble des marchés actions peut baisser de façon simultanée).

L'horizon d'investissement long terme

Les investissements en actifs risqués, et en actions notamment, doivent être faits dans une perspective à long terme, qui se compte en années. Adopter une perspective à long terme peut aider à surmonter les fluctuations à court terme du marché, qui se manifesteront sans doute à la hausse comme à la baisse.

Il est parfois difficile de s’en souvenir lorsque les indices s’orientent à la baisse, et que les cours de bourse s’affichent en rouge. Mais l’objectif d’une performance à long terme doit vous rester à l’esprit, et vous aider de ne pas céder à la panique, qui pourrait vous faire prendre des mauvaises décisions.

Conclusion

Bien qu'il puisse sembler contre-intuitif d'investir lorsque les marchés sont à leurs plus hauts niveaux, les données historiques suggèrent que cette stratégie n'est pas nécessairement désavantageuse sur le long terme. 

Une étude de la banque RBC, portant sur les actions américaines depuis 1950, a montré que sur une période de 5 ans, le rendement d'un investissement effectué au plus haut n'était inférieur que de 1% à celui d'un investissement régulier.

Il est important de garder à l'esprit que la performance passée ne garantit pas les résultats futurs. Cependant, pour les investisseurs ayant un horizon à long terme, continuer à investir régulièrement, même lorsque les marchés atteignent de nouveaux sommets, peut s'avérer être une stratégie judicieuse.

En fin de compte, la clé d'un investissement réussi réside dans une approche disciplinée, une diversification adéquate et une perspective à long terme. Plutôt que de tenter de "timer" le marché, il est souvent plus efficace de rester investi et de profiter de la tendance haussière à long terme des marchés boursiers.

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