Si l’État devrait garder le monopole de la Justice, il va bientôt abandonner celui des jeux. C’est ce qu’a confirmé le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, en annonçant le 13 octobre la privatisation de La Française des Jeux. Cette institution avait été créée dans les années 30 – par le gouvernement Laval – afin de renflouer les caisses d’un État alors mal en point. C’est avec un objectif similaire, qu’elle prend aujourd’hui le chemin de la Bourse. Les Français sont même clairement incités par le gouvernement à devenir actionnaires de la société : pour dix actions achetées et détenues pendant plus de dix-huit mois, une action sera offerte. De plus, une décote supplémentaire de 2% pourrait être offerte à ceux qui souscriront entre le 7 et le 20 novembre. « Attention, jouer comporte des risques » nous rappelle pourtant chaque publicité pour le PMU, le Loto ou autre BlackJack. Prendrait-on des risques insensés en misant sur les jeux de hasard ? Pas tant que ça en fait. Car du hasard il n’y en a que pour les joueurs. Les revenus de La Française des Jeux ainsi que sa rentabilité sont eux assez prévisibles : la société bénéficie d’un marché captif et il ne semble pas que son monopole puisse être remis en cause à moyen terme. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le volume des mises a sensiblement augmenté ces dix dernières années (+ 62%) pour atteindre 15 milliards d’euros, croissance d’autant plus remarquable qu’elle repose sur un nombre décroissant de parieurs (– 8,6% sur cette même période). Pour revenir à notre introduction en bourse, si vous ne ferez probablement pas fortune en achetant des actions FDJ lors de l’introduction, c’est en revanche un bon placement de père de famille qui, à l’instar d’EDF, devrait vous servir d’honorables dividendes sur le long terme.
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