Les abonnements: pièges à épargne

Dec 7, 2019

Chaque mois c'est la même chose : la salaire arrive et presque immédiatement, nos dépenses régulières viennent s’en soustraire. Loyer, électricité, internet, téléphone, transport en commun... En à peine une semaine, on a souvent cramé le tiers de son revenu dans ce que les économistes appellent les dépenses pré-engagées.

Mais si le business de la souscription était auparavant réservé à des secteurs de première nécessité (logement, énergie, assurance...), il s’est aujourd'hui déployé sur de très nombreux autres pans de marché. À tel point que deux tiers des Français déclarent avoir un abonnement, une proportion en hausse de 15 points (!!) sur les cinq dernières années.

Pensez-y : Spotify, Apple News, Amazon Prime, Netflix... La plupart des entreprises cherchent à lancer (ou reposent déjà intégralement sur) un système d'abonnement. Les constructeurs automobiles louent les batteries de leurs voitures électriques, vos lentilles de contact arrivent à heure fixe, votre caviste vous envoie une sélection de bouteilles tous les mois, et il devient même impossible de manquer de papier toilette. Ajoutez à cela votre abonnement à la salle de sport, au cinéma ou au théâtre, vos cours du soir, la cantine des enfants et un possible remboursement de prêt en cours. Bref, vous avez compris.

Du reste, les mécaniques de paiement en plusieurs fois, ou les primes à la reprise d'un téléphone par exemple, s’apparentent elles aussi à une forme de location. Vous payez moins cher, mais plus souvent, pour profiter d'un produit dont vous n'auriez peut-être pas pu bénéficier autrement.

Pourquoi l’abonnement explose ?

C’est un business juteux

Un abonnement rapporte plus aux entreprises qu’un achat ponctuel. D’une part parce qu'il génère un revenu récurrent, mais aussi parce qu'il multiplie les points de contact avec la clientèle. Cette relation, plus longue et plus riche, contribue à créer de la préférence de marque et permet d’améliorer les produits selon les retours des consommateurs. C’est aussi une formidable occasion pour les entreprises de collecter de la data et de personnaliser ces offres — deux indispensables pour qui veut survivre dans l’économie numérique.

C’est plus adapté à notre mode de vie

Les cycles de consommation se tendent et il devient de moins en moins pertinent d’acheter pour toujours. On a besoin de consommer plus vite (tout, tout de suite), mais sans les contraintes ou les niveaux d'investissements associés à un achat permanent. L’explosion du marché de la seconde main dans le secteur textile ou de la high tech sont deux exemples : on pense notre consommation sur des temps plus courts. On revend aussi vite qu'on achète.

Réapprendre à gérer son budget

L’abonnement a beaucoup de vertus, mais pas celle d’être facile à gérer. On y souscrit souvent très vite : les procédures sont simples, les montants peu élevés, et on a l'impression de faire une bonne affaire. Mais cette simplicité apparente cache parfois un engagement long terme peu rentable. On s’enferme dans des contrats de longue durée difficile à interrompre, on oublie qu’on s'est abonné, on souscrit à des assurances en doublon... et pendant ce temps là le compteur tourne, nous sommes inexorablement débités tous les mois.

Le cas classique est celui de la salle de sport : vous souscrivez au mois gratuit parce que “ça y est, je me prends en main”. En deux clics, vous y êtes. Incroyable. Et ça ne vous a rien couté ! Mais très vite la réalité reprend le dessus. Il devient difficile de tenir vos deux séances par semaine. Et devinez qui a signé pour un abonnement annuel à 29 euros par mois ? Bingo.

Mises bout à bout, ces dépenses récurrentes représentent énormément d’argent (plus de 65% des revenus pour les classes moyennes et populaires). Le reste à vivre, c’est à dire le revenu déduit des dépenses pré-engagées diminue rapidement, et il est de plus en plus difficile de gérer son budget.

Chez Cashbee, nous entendons souvent nos utilisateurs nous dire qu’ils ont du mal à épargner, malgré un niveau de vie très correct. La réalité est qu’il ne s’agit pas seulement d’une question de revenu, il s’agit surtout de maîtriser ses dépenses. Si vous souhaitez mettre un peu plus de côté chaque mois, commencez par chercher sur votre relevé bancaire les montants qui retombent fréquemment. Je vous parie qu’au moins un d’entre eux ne vous sert plus à rien. Si vous ne savez pas par où commencer, cherchez les lignes avec “Premium”.

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