Nous publions régulièrement des articles de vulgarisation économique sur notre blog, mais il existe un sujet que nous avons jusqu’alors évité alors qu’il est fondamental pour tout épargnant : l’inflation. En effet, nous souhaitons que nos articles soient lus, et c’est compliqué d’attirer des lecteurs lorsqu’un mot de ce type apparaît dans le titre ! Alors trois promesses d’emblée : ce ne sera pas long, nous éviterons les termes techniques autant que possible, et surtout, cela sera très utile si vous voulez faire fructifier votre argent.
C’est quoi l’inflation, et comment la calculer ?
L’INSEE définit l’inflation comme “la perte de pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix”. Cet institut est également chargé de son calcul : chaque mois, ses enquêteurs relèvent plus de 200 000 prix sur un peu plus de mille produits et services spécifiques que l’on considère comme représentatif des achats effectués par la population. Il s’agit du fameux “panier de la ménagère” (le terme officiel, et moins sexiste, est le panier de consommation des ménages français), dont la composition est ajustée annuellement afin de tenir compte de l’évolution de ce que nous consommons. Ainsi les dosettes de café et les lecteurs MP3 ont été rajoutés, au dépens des cassettes vidéo et de l’essence avec plomb. La composition exacte de la liste reste secrète afin d’éviter que l’on puisse manipuler le taux d’inflation. Enfin, les prix sont relevés dans les mêmes points de vente dans 96 agglomérations différentes, toujours dans un souci de cohérence. Sur la base des étiquettes de prix ainsi collectées, l’INSEE calcule la variation moyenne des prix de l’ensemble des produits, chacun pris en compte selon son poids relatif dans la consommation totale. Exprimé en pourcentages, ce taux de variation est le plus souvent positif, reflétant une hausse des prix - et l’on parle alors d’inflation -, et plus rarement négatif, indiquant une baisse des prix, signe de déflation.
OK super. Quel est le rapport entre l’inflation et mon épargne ?
L’inflation indique par quel pourcentage les prix ont augmenté sur une année donnée (en moyenne). Si l’inflation est de 2% par exemple, cela signifie qu’à la fin de l’année il me faudra €102 pour acheter ce qui m’aurait coûté €100 en début d’année. Donc si j’avais ces €100 en début d’année, et que cette somme n’a pas généré des intérêts de 2% ou plus, alors j’aurais perdu en pouvoir d’achat à la fin de l’année. En effet, l’inflation aura rongé ma capacité à acheter des biens, le prix de ces biens ayant monté durant l’année.
Soyons concrets. Le taux de l’inflation en 2018 était de 1,85%, donc si mon argent a dormi sur un compte courant sans gagner des intérêts (ce qui est la cas pour les comptes courants chez la plupart des banques françaises), j’aurais perdu ce pourcentage en pouvoir d’achat. Mais il est important de noter que ce taux d’inflation dépasse également le taux d’intérêt versé sur les comptes sur livret classiques (typiquement de 0,10%) ainsi que celui versé sur le Livret A (0,50%). Il dépasse même le taux de rendement versé sur la plupart des contrats d’assurance vie en Euros qui n’a atteint que 1,0% environ en 2020, sans dépasser les 2% pour les meilleurs. En d’autres termes, au-delà de l’argent qui “dort” sur les comptes courants et sur livrets classiques (une somme qui dépasse à elle seule 1000 milliards d'euros tout de même), l’épargne qui “travaille” sur le Livret A et sur certains contrats d’assurance vie en Euros ne génère pas assez de rendement pour couvrir la perte de pouvoir d’achat résultant de l’inflation !
ARGH! Comment faire pour tuer l’inflation alors ?
Elle est déjà très basse depuis un quart de siècle, fluctuant entre 0% et 2.8% en France. Ce qui est inférieur à ce que l’on a pu connaître aux débuts des années 90 quand l’inflation était supérieure à 3% ou encore par rapport aux début des années 80, quand ce taux dépassait les 10% !
Et il faut savoir que l’objectif affiché des politiques monétaires menées par les grandes banques centrales est de maintenir une hausse régulière mais modérée du niveau général des prix. Ainsi, la Banque Centrale Européenne (BCE) se donne pour objectif d’avoir un taux d’inflation de la zone euro à 2% par an environ. Car on estime qu’un niveau modéré d’inflation a des effets bénéfiques sur l’économie : une inflation faible et stable pousse les entreprises à investir et incite les individus à placer leur épargne plutôt que de la conserver sur leurs comptes bancaires. Donc espérer de réduire l’inflation durablement vers un taux proche de zéro n’est pas dans l’air du temps.
Admettons. Mais alors comment préserver mon pouvoir d’achat ?
Voilà la bonne question à se poser. Théoriquement c’est simple : il faut placer l’argent dont on pense ne pas avoir besoin dans l’immédiat de telle façon qu’il rapporte au moins autant que l’inflation. Dit autrement, si l’inflation est à 2%, alors il faut que l’épargne (après frais et impôts) rapporte au moins autant.
C’est dans la pratique que les choses se corsent, car dans l’environnement actuel de taux très bas, ce n’est pas facile de trouver des placements de ce type sans prendre de risques. Et la réponse optimale sera donc différente pour chaque personne selon de multiples critères, incluant les sommes à placer, la durée du placement envisagée, la possibilité de pouvoir disposer de son épargne rapidement ou non, et son appétit au risque. Mais une chose est sûre, l’inflation aussi faible qu’elle soit, ronge le pouvoir d’achat et doit donc être comprise et prise en compte par toute personne souhaitant mettre de l’argent de côté.
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L’objectif de Cashbee est de mettre votre argent à votre service pour vous permettre d’atteindre vos objectifs de vie. Cela passe par la maîtrise des concepts financiers clés, dont l’inflation fait partie. Nous espérons y avoir contribué. Cette phrase incluse, nous sommes arrivés à 1000 mots !
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