Comment les riches battent l'inflation

Apr 18, 2024

Les (ultra-) riches sont-ils toujours plus riches ? Sans grande surprise, la réponse est oui. Mais elle est à nuancer, car elle est à mettre dans un contexte inflationniste. Or, l’augmentation des prix affecte les millionnaires et les milliardaires plus que le commun des mortels. Alors comment font-ils ? Nos explications, sans jargon.

Les personnes fortunées “souffrent” plus de l’inflation

Après une longue période durant laquelle l’inflation avait quasiment disparu, les prix à la consommation sont repartis à la hausse, parfois brutalement, en 2021. Après avoir atteint des niveaux proches de 10%, l’inflation n’est d’ailleurs toujours pas retombée au niveau ciblé par les banques centrales d’environ 2%. Elle est de l’ordre de 3,5% aux US et 2,4% pour la zone euro.

Mais l’inflation n’est pas égale pour tous les secteurs et tous les produits. Et il se trouve que les services et les produits qui sont majoritairement consommés par les tranches les plus aisées de la population ont vu leurs prix augmenter le plus fortement.

Le tableau ci-dessous illustre clairement ce point. Il représente l’augmentation de prix par secteur d’activité aux États-Unis de janvier 2021 à février 2024. En moyenne, cette hausse des prix a atteint 18%. Mais elle était supérieure à 25% pour les chambres d’hôtels, les taxis et la location de limousines ou encore les billets d’avion, typiquement des achats effectués en majorité par les foyers les plus aisés. 

On peut donc dire que les personnes les plus fortunées ont été impactées de façon disproportionnée par la hausse des prix des dernières années. 

C’est d’ailleurs ce que souligne le très respecté Forbes. Le magazine économique a inventé le “Cost of Living Extremely Well Index”, ou l’indice du coût de la vie très aisée (CLEWI). Contrairement à l’indice “traditionnel” du coût de la vie, il inclut des dépenses comme des tickets à l’opéra, les frais d’une école privée et l’achat de voitures de luxe.  

Le CLEWI a augmenté de 4,9% en 2023, bien plus que l’indice des prix à la consommation traditionnel, qui n’a pris que 3,4% sur la même année. Et pendant les deux années précédentes, le CLEWI a augmenté de 7% et 10,1% respectivement.

Donc, toutes choses égales par ailleurs, les riches auraient dû devenir moins riches en termes de pouvoir d’achat, comparés aux foyers moyens. Pourtant, ils ont réussi à renforcer leur richesse, en montant absolu mais aussi en relatif.

Les riches toujours plus riches

Toujours selon Forbes, qui traque les milliardaires et leurs fortunes depuis des décennies, la richesse des personnes les plus fortunées au monde a atteint 14,2 trilliards de Dollars en avril 2024. Ce qui représente une hausse de 14% par rapport aux 12,2 trilliards de Dollars dont ces mêmes riches disposaient l’année dernière.

Une étude parallèle a démontré que les 400 personnes les plus riches aux États-Unis avaient accru la valeur de leurs patrimoines en 2023. En moyenne, ces individus disposaient d’un actif net d’une valeur de 11,3 milliards de Dollars par milliardaire en 2023, en hausse de 13% en un an.  

Ces taux de croissance sont dans les deux cas très largement supérieurs à l’inflation et même à l’inflation “ajustée” qui tient compte de leurs dépenses de riches.

Comment arriver à ce résultat ? Logiquement, deux solutions sont possibles. La première :  ils ont significativement coupé dans leurs budgets.

Les riches ont-ils réduit leurs dépenses ? Hmmm …

C’est la première réponse possible. Remplacer le caviar par des Tucs à l’apéritif, la Ferrari par une trottinette, et les vacances dans une villa à Bali (à laquelle on se rend en jet privé) par un camping dans le Larzac (rejoint à vélo) permet de sérieusement réduire les dépenses annuelles du riche.

Mais ce n’est pas dans cette direction qu’il faut chercher la solution. 

Rolls-Royce et Ferrari ont publié des résultats records, croulant notamment sous les commandes de véhicules ultra-personnalisés qui peuvent porter le coût de ceux-ci à plus d’un million d’euros. Les hôtels les plus luxueux affichent les taux de remplissage les plus élevés, malgré des prix par nuit qui flambent. L’attente pour devenir membre d’un club de golf en Floride est aujourd’hui de plusieurs années, malgré des frais d’entrée qui se comptent en centaines de milliers de Dollars. 

Bref, les ultra-fortunés n’ont pas réduit leurs trains de vie, et dépensent toujours autant, voire plus.

Les riches ont mieux investi

Il ne reste plus qu’une autre solution possible pour expliquer comment les riches ont pu augmenter leur pouvoir d’achat, alors que l’inflation les affecte autant ou plus que le reste du monde.

Ils ont mieux fait travailler leur épargne. Leurs investissements ont généré des rendements supérieurs à l’inflation.

Le Livret A à 3%, ou, pire, le compte courant à 0%, pas trop pour eux. Ou en tous les cas, pas que. C’est-à-dire que ces personnes (très) fortunées ont typiquement diversifié leurs placements et placé une partie, parfois conséquente, de leurs portefeuilles dans des actifs risqués, comme les actions, le private equity, l’immobilier, les crypto-devises et le crédit (les obligations émises par des entreprises).

Ces classes d’actifs se sont avérés être des placements plutôt rentables, voire très rentables ces dernières années. Ce qui ne veut pas dire qu'elles le resteront, car, comme nous vous le répétons souvent, les performances du passé ne sont pas un indicateur pour la performance future.

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Les avantages “compétitifs” des riches

Tout cela est facile à dire, mais moins facile à faire. Car les investisseurs fortunés disposent d’au moins deux avantages par rapport à l’épargnant moyen. D’abord, ils sont aidés par des spécialistes qui attirent leur attention sur des opportunités de placement (parfois confidentielles et difficiles à identifier par soi-même). Ils ont l’info. En outre, il faut savoir que certains types de placement nécessitent d’importantes sommes d’argent au départ. Dont disposent, par construction, les plus fortunés.

L’accès à l’information

Commençons par l’accès à l’information, et illustrons ce point avec deux exemples distincts :  

Il n’est pas facile pour le commun des mortels de savoir qu’une start-up souhaite lever des fonds. Le grand public découvre la levée de capitaux typiquement quand celle-ci a été bouclée, en lisant la presse financière. Mais les fondateurs de ces jeunes entreprises vont naturellement contacter les business angels connus, ces investisseurs fortunés qui misent régulièrement sur des projets entrepreneuriaux en y injectant des fonds. Ainsi, Xavier Niel, fondateur d’Iliad et milliardaire, verra passer de très nombreux dossiers, étant donné la fréquence avec laquelle il déploie sa fortune dans des start-ups.

Deuxièmement, mentionnons l’importance du rôle que jouent les intermédiaires financiers, spécialistes de la gestion de fortune. Les Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP), les family offices et autres banquiers privés consacrent une partie importante de leur temps à analyser l’énorme éventail de placements financiers possibles, afin d’en faire une sélection à présenter à leurs clients …. fortunés. Car pour que leur activité soit rentable, ils se concentrent naturellement sur les plus importantes poches d’épargne, c’est-à-dire sur les riches. Il n’est pas rare que les banques privées imposent des seuils minimums de montants investissables … qui peuvent être de plusieurs millions d’euros dans certains établissements les plus sélectifs.

Le ticket minimum

Abordons également le sujet de l’importance du montant de capital à investir.

Il n’est pas rare qu’un fonds de “private equity” (ou de capital risque) mette des barrières relativement élevées en termes de montant minimal. L’investissement minimum peut tout à fait atteindre, ou dépasser, les 100 000 euros.

Pour les obligations d’entreprises achetées en direct, c’est pareil, leur valeur nominale est souvent de 100 000 euros. 

Dernier exemple : il existe certains fonds (dont de nombreux hedge funds) dont les gestionnaires ne souhaitent pas “s’encombrer” avec des milliers de petits porteurs, à qui il faut régulièrement diffuser des informations sur la performance du fonds. Ils limitent donc volontairement le nombre d’investisseurs dans le fonds en imposant une valeur de part minimale très élevée, de plusieurs centaines de milliers - ou même de plusieurs millions - d’euros. 

Les solutions pour l’investisseur moyen

Ce n’est pas pour autant que l’investisseur moins fortuné n’aurait pas pu réaliser des résultats financiers tout aussi acceptables et supérieurs à l’inflation !

Prendre quelques risques (selon votre profil)

Cela commence par la volonté de prendre quelques risques avec une partie de votre épargne. Votre poche d’urgence, là pour vous permettre de faire face aux coup durs, qu’on appelle aussi l’épargne de précaution, doit toujours être en lieu sûr, et accessible à tout instant.

Mais pour la somme qui dépasse cette poche de secours, il est recommandé de considérer la prise de risque. Car les solutions qui permettent de viser un rendement important sans prendre de risques n’existent pas.

Tout en respectant le principe de la diversification et de ne pas mettre tous vos oeufs dans un même panier. La plupart des investisseurs fortunés appliquent cette règle également. Ensuite le niveau de prise de risque va dépendre de votre goût pour le risque, votre aisance en finance et votre horizon de placement, ces trois facteurs ensemble constituant votre profil d’investisseur. 

Mais en prenant tout cela en compte, un investisseur disposant de fonds modestes aurait pu battre l’inflation aussi. Comme le graphique ci-dessous l’illustre, la bourse (ici la bourse américaine, via l’indice S&P 500) a très largement sur-performé l’inflation ces dernières années. 

Donc en prenant une exposition au marché actions US, par exemple via un ETF, vous auriez pu non seulement protéger, mais battre l’effet négatif de l’inflation sur votre épargne.

Pour l’immobilier, cela aurait été plus compliqué en termes de performances, mais les investisseurs particuliers peuvent accéder à cette classe d’actifs, à partir de quelques milliers d’euros en choisissant d’acheter des parts de SCPI (Sociétés Civiles de Placements Immobiliers), par exemple.

Donc oui, les investisseurs les plus fortunés peuvent accéder à des fonds (ou autres types d’investissement) précis qui requièrent des mises de départ importantes. Mais ce n’est pas pour autant que l’épargnant moyen ne peut pas accéder à la plupart des classes d’actifs lui permettant de constituer son portefeuille diversifié d’investissements à long terme, afin de viser des rendements supérieurs à l’inflation.

Utiliser les plateformes qui démocratisent l’accès aux investissements

Et cela est aujourd’hui d’autant plus facile, que des jeunes entreprises font tout pour démocratiser l’accès à ces investissements. Cela passe typiquement par des investissements technologiques importants pour construire des plateformes digitales, qui facilitent l’accès à l’information sur les placements, ainsi que les placements financiers eux-mêmes.

Vous nous voyez venir, mais illustrons ce propos avec l’exemple d’une fintech dans le domaine que nous connaissons bien, puisque c’est la nôtre, Cashbee.

Notre plateforme se veut éducative et produit des newsletters hebdomadaires et mensuelles, conçues pour vulgariser les concepts financiers, expliquer les principes clés de l’investissement et éclairer le contexte économique et l’actualité financière.

Par ailleurs, l’application propose une gamme de produits de placements relativement simples et complémentaires, allant d’un livret bancaire rémunéré (ouvrable en quelques minutes, et un outil idéal pour faire travailler vos économies) à des placements plus complexes comme les produits structurés. 

L’ensemble des placements proposés sont accessibles à partir de 1 000 euros (à l’exception du livret bancaire, accessible dès 10 euros), y compris pour les classes d’actifs comme les produits structurés, le private equity, et les matières premières qui étaient auparavant réservées aux élites. Par ailleurs, la liquidité des placements, c’est-à-dire la faculté pour un investisseur de les revendre rapidement, reste bonne, car tous les produits peuvent être vendus afin de récupérer l’argent placé en quelques jours en cas de besoin. Attention, cela ne signifie pas que vous récupérerez toujours la totalité de votre capital investi, car cela dépend de la fluctuation dans le temps de la valeur de ceux-ci. Et la valeur des ces placements peuvent fluctuer à la hausse comme à la baisse.

Bref, les plateformes digitales comme Cashbee s’attaquent aux deux avantages historiques des ultra-riches : l’accès à l’information et la barrière que représente un montant d’investissement minimal élevé. Et contribuent ainsi à la démocratisation des solutions d’épargne et d’investissement, qu’il est utile de bien comprendre pour les utiliser dans un contexte inflationniste, qui ronge votre pouvoir d’achat.

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