La correction du premier semestre

Jul 18, 2022

Comme à notre habitude, nous complétons notre “Note d’information trimestrielle” d’un point sur la performance de notre gamme de produits d’investissement. Le constat est sans appel : les marchés corrigent, et les perspectives restent incertaines. 

La performance des profils Pilote Auto

Commençons par la performance de nos portefeuilles thématiques en gestion pilotée, investis de façon socialement responsable.

Le risque de récession pèse sur les marchés

Ces fortes baisses sont dues notamment à une correction significative au mois de juin. C’est en effet dans les dernières semaines du trimestre que le contexte est devenu particulièrement pesant pour les investisseurs. 

L’inflation pas (encore) maîtrisée

D’un point de vue macro-économique, les banques centrales semblent avoir pris du retard dans leur lutte contre l’inflation. Les chiffres sont alarmants des deux côtés de l’Atlantique, avec une inflation annuelle atteignant les 9% aux US et dépassant les 8% en Europe. Les intervenants de marché craignent que la Fed aux US, et la BCE en Europe devront procéder à des hausses de taux plus fortes et potentiellement pendant plus longtemps pour arriver à contenir la hausse des prix. Cela pèsera sur la croissance économique, et pourrait conduire à une récession.

Le conflit en Ukraine se poursuit en Europe

Ce risque est d’autant plus prononcé que la guerre en Ukraine semble s’installer dans le temps. Les sanctions économiques réciproques entre la Russie et l’Europe conduisent progressivement la première à réduire, et potentiellement à couper l’approvisionnement en gaz de la seconde. Le renchérissement du coût de l’énergie et la possibilité de rationnements l’hiver prochain augmentent considérablement le risque d’une récession économique en Europe.

Les marchés actions ET obligataires simultanément en baisse

Les performances de la gamme Pilote auto. sont à comparer avec les performances des grandes classes d’actifs, comme les actions, les obligations, les matières premières et le cash.

Nous l’avions déjà évoqué dans l’article accompagnant les performances au 1er trimestre, mais la corrélation entre notamment les actions et les obligations fut élevée durant le second trimestre. 

C’est-à-dire que les hausses de taux appliquées par les uns (la Fed, la Banque d’Angleterre, les banques centrales scandinaves et canadienne,...) et annoncés par les autres (notamment la BCE) ont provoqué une hausse des taux longs (ce qui fait chuter les prix des obligations) tout en faisant craindre un ralentissement économique (ce qui pèse sur les marchés actions).

Ce phénomène a touché toutes les grandes économies au monde, conduisant à une correction plus ou moins prononcée sur tous les continents, en même temps. 

Un mot sur les crypto-devises

Le moins que l’on puisse dire est que les crypto-devises n’ont pas permis de se protéger contre la chute des marchés traditionnels. Durant les derniers mois, leurs valeurs ont chuté brutalement.

On peut probablement expliquer ce phénomène par l’anxiété des investisseurs en période d’incertitude, qui veulent naturellement alléger leurs positions les plus risquées. Mais le secteur des crypto-devises a aussi souffert de quelques défaillances qui lui sont propres, comme l’implosion du stable-coin Terra, ou encore la faillite de quelques plateformes (comme le crypto-prêteur Celsius), qui ont impacté la confiance de certains en ce secteur encore peu ou pas régulé.

Le cash ne protège pas tant que cela

Parmi les quelques classes d’actif “dans le vert”, il y a l’argent qui dort sur le compte courant et qui ne produit pas de revenus, et les livrets bancaires, dont le fameux Livret A.

Avant de crier victoire, s’il est vrai que ces poches de liquidités préservent le capital de l’investisseur, il ne protègent pas son pouvoir d’achat, qui se fait ronger au fur et à mesure que l’inflation augmente.

Le taux du livret A passera probablement à 2% à partir du 1er août, mais cela restera insuffisant pour compenser l’inflation, proche de 6%. 

Le pétrole gagnant, mais pour combien de temps encore ?

Pour faire simple, il n’y a que les investissements sur le pétrole (et sur son cousin, le gaz naturel) qui ont bien fonctionné en 2022. Se couper des importations russe a provoqué une forte demande pour l’or noir auprès des autres producteurs, conduisant naturellement à une forte hausse du prix du baril depuis le début de l’année.

Faut-il donc tout miser sur le pétrole pour la seconde moitié de l’année ? Pas sûr, car si plusieurs grandes économies, telles que les États-Unis et la zone euro, devaient tomber en récession, l’activité économique se réduirait. Or si les grandes économies tournent au ralenti, les besoins en ressources énergétiques se réduiraient automatiquement. Une baisse de la demande provoquerait à son tour une pression sur les prix du baril.

À quoi s’attendre pour la seconde moitié de l’année ?

C’est la question à 170 millions d’euros (le montant des encours que nos clients nous ont confié). Difficile pour nous — et n’importe qui d’autre — d’y répondre avec précision.

Mais si le futur est par définition inconnu, il est aujourd’hui particulièrement incertain, en tendance. Selon nous, l’évolution des marchés dans les mois à venir dépendra notamment de deux facteurs. 

Le premier est l’efficacité des mesures prises par les banques centrales pour contenir l’inflation. S’étant sans doute trompés sur l’ampleur de l’inflation et de sa persistance, les dirigeants de banques centrales seront-ils capables de rattraper le coup, et de maîtriser l’inflation tout en faisant atterrir l’économie en douceur ? Ce scénario du “soft landing” semble de moins en moins facile à réaliser.  

Le second est l’évolution du conflit en Ukraine et des sanctions économiques prises par les parties prenantes. Il s’agira notamment d’évaluer comment l’économie européenne pourra fonctionner si la Russie décide de totalement couper l’approvisionnement en gaz du vieux continent.

Ces deux sujets, complexes et en constante évolution, maintiendront les marchés en haleine pendant les mois à venir.

Rester calme, diversifier… et considérer les produits structurés ?

Le contexte actuel ne change pas fondamentalement nos préconisations relatives au placement de votre épargne. Pour rappel, il est nécessaire selon nous de : 

  1. Distinguer les investissements à long terme, de l’épargne de précaution, qui sert à faire face aux coups durs. Cette épargne de précaution doit être en lieu sûr, placée sans risques et disponible à tout instant. Le livret Cashbee constitue un excellent support par exemple, rapportant 3% pendant 3 mois (dans la limite de 75K€) suivi de 0,7%, tout en restant parfaitement accessible à tout instant.
  2. Chercher un rendement plus élevé sur des placements à long terme. En se rappelant que l’objectif est de viser un rendement moyen plus élevé, sans tenir trop compte des secousses passagères comme celle que nous traversons aujourd’hui.
  3. Épargner avec régularité, en adoptant la méthode de la moyenne d’achat (le “dollar cost averaging”, en anglais), afin de lisser votre risque.
  4. Diversifier vos placements, sur plusieurs classes d’actifs, et en évitant les concentrations sectorielles ou géographiques, ici aussi pour lisser votre risque.

Pour vous aider sur le dernier point, nous venons de lancer quatre nouvelles alternatives de placement : Or & Matières Premières, Santé, Private Equity et Équilibre (composé pour moitié du fonds euro Netissima, 100% capital garanti, et pour moitié de 2 Sociétés Civiles Immobilières, GF Pierre et Cap Immo).

Enfin, sachez que Cashbee enrichira à nouveau sa gamme de placements à l’automne avec une proposition de produit structuré, dont les caractéristiques permettront aux investisseurs de générer un rendement positif, même en cas de baisse modérée du marché actions. Magique ? Nous vous expliquerons bientôt que non (inscrivez vous sur la liste d’attente ici).

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