Découvrez les avantages, inconvénients des ETF et comment les utiliser pour bâtir une stratégie d'investissement efficace.
Quand on commence à s’intéresser à la Bourse, une question revient souvent : comment investir sans devoir suivre l’actualité économique tous les jours ou passer ses week-ends à lire des bilans financiers ? La réponse, bien souvent, tient en trois lettres : ETF.
Le terme est utilisé de plus en plus souvent. Nous savons que le milliardaire Warren Buffett les recommande à tout investisseur débutant ou qui n’a que peu de temps à accorder à la gestion de ses finances personnelles. Nous savons aussi que de plus en plus d’investisseurs particuliers les utilisent pour faire fructifier leur épargne. Mais concrètement, un ETF, c’est quoi ? Quels en sont les avantages ? Mais aussi, quels en sont les inconvénients ?
ETF signifie Exchange Traded Fund, ou en français : fonds indiciel coté. Dit autrement, il s’agit d’un panier d’actions ou d’obligations que vous pouvez acheter en une seule fois, et qui réplique le plus parfaitement possible, la performance d’un indice boursier donné.
Prenons un exemple. Vous croyez au potentiel de long terme du marché actions américain ? Un ETF sur le S&P 500 va investir dans les 500 plus grandes entreprises cotées aux États-Unis, afin de répliquer, le plus justement possible, l’évolution de cet indice boursier. Pas besoin de choisir entre Apple, Bank of America, Microsoft ou Coca-Cola : vous achetez des actions de chacune des 500 entreprises qui constituent ensemble le S&P 500.
Une action est remplacée par une autre dans l’indice ? Le même changement s’opère instantanément dans l’ETF. C’est pour cette raison que ces instruments sont aussi souvent appelés des “trackers” : ils suivent un indice littéralement “à la trace”.
Les ETF sont devenus des supports d’investissement très populaires, pour de multiples raisons. Ils sont notamment appréciés pour leur simplicité et la facilité avec laquelle, sans trop s’y connaître en finances, un épargnant peut investir dans des portefeuilles d’actions ou d’obligations très diversifiés. Le but d’un ETF est de répliquer, autant que possible, la performance d’un indice boursier ou obligataire. Vous savez donc qu’en achetant une part d’ETF vous visez la performance exacte de cet indice (diminuée des frais de l’ETF) en vous exposant aux risques de l’indice.
Un ETF CAC 40 vous permet d’investir très simplement dans le marché action national (et vous expose aux 40 plus grandes capitalisations boursières françaises). Un ETF MSCI World vous expose aux plus grandes capitalisations boursières dans le monde.
Le tout à partir de montants très modestes. Souvent les ETF sont accessibles dès 100 euros, ce qui vous permet d’investir dans un panier d'actions ou un portefeuille d’obligations même avec un capital de départ modeste.
Ensuite, parce que les frais associés aux ETF sont très faibles, relatifs à ceux facturés par des gestionnaires de fonds actifs. Contrairement aux fonds traditionnels, gérés activement par des professionnels, les ETF fonctionnent en pilote automatique. Ils se contentent de suivre un indice et les opérations d’achat ou de vente de titres sont donc initiées et exécutées par des machines. Il s'ensuit que la gestion des ETF peut se faire à très bas coût (car 100% digitale et automatisée), ce dont profitent les acheteurs d’ETF. Ainsi pour les ETF qui répliquent les indices les plus liquides du monde, de type MSCI Monde, S&P 500 ou encore Eurostoxx 50, les gestionnaires facturent typiquement moins de 0,30% par an. Ce qui est à comparer avec des frais annuels de gestion qui peuvent facilement dépasser le 1% pour de nombreux fonds actions gérés activement.
Un grand nombre d’épargnants apprécient aussi les ETF pour le rendement qu’ils délivrent (sur des durées longues). De nombreuses études montrent que sur le long terme, la majorité des gestionnaires d’actifs ne réussissent pas à battre la performance des indices. Les ETF, eux, vous permettent de capter la performance d’un marché donné, sans chercher à le battre. Autrement dit, en achetant un ETF vous savez que vous allez faire aussi bien que le marché (mais jamais mieux). Ce qui, dans une grande majorité de cas, délivre un rendement plus élevé que celui que réalisent les gérants qui essaient de battre l’indice, sans nécessairement y parvenir.
Même si les ETF permettent une diversification immédiate, tous ne se valent pas. Un ETF sur le CAC 40, par exemple, ne vous expose qu’à 40 grandes entreprises françaises, souvent concentrées dans quelques secteurs (luxe, banques, énergie). La diversification peut donc être trompeuse si l’ETF est trop concentré géographiquement ou sectoriellement. De plus, certains ETF thématiques (par exemple sur le cannabis ou les crypto-actifs) sont très ciblés et donc naturellement plus risqués. Il est important de ne pas se laisser séduire par le thème sans analyser la composition réelle de l’indice.
Comme tout placement en Bourse, un ETF peut perdre de la valeur, parfois brutalement. Contrairement à un livret A ou à une assurance-vie en fonds euros, il n’existe aucune garantie en capital. Si le marché chute, l’ETF chute avec lui. L’effet de volatilité est donc pleinement transmis à l’investisseur. En outre, certains ETF ne sont pas “physiques” (c’est-à-dire qu’ils ne détiennent pas réellement les titres de l’indice) mais “synthétiques” : ils répliquent la performance de l’indice via des produits dérivés. Cela ajoute une couche de complexité et un risque de contrepartie dont il faut être conscient.
Si la majorité des ETF généralistes (comme ceux sur le S&P 500 ou le MSCI World) affichent des frais de gestion ultra-compétitifs, ce n’est pas toujours le cas des ETF plus “exotiques” ou thématiques.
Certains produits sur des niches très spécifiques (énergies vertes, blockchain, intelligence artificielle…) peuvent facturer des frais proches de 1 %, voire davantage. Et comme ces thématiques attirent souvent les investisseurs en quête de “coups”, elles peuvent entraîner des effets de mode… suivis de corrections sévères. Avant d’acheter un ETF spécialisé, mieux vaut toujours comparer les frais, examiner le volume d’échange et analyser la stratégie de réplication.
L’un des grands atouts des ETF, c’est leur flexibilité. On peut les utiliser de plusieurs manières, selon son profil de risque.
Certains les utilisent pour construire un portefeuille diversifié à bas coût. D’autres s’en servent pour miser sur des tendances (climat, IA, énergie propre…). D’autres encore, notamment les jeunes investisseurs, les utilisent avec une stratégie d’investissement programmé : un petit montant tous les mois, sur les mêmes ETF. Et ça, sur 10 ou 20 ans, ça peut faire une énorme différence.
Une autre approche populaire consiste à bâtir un portefeuille entièrement composé d’ETF, chacun représentant une classe d’actifs ou une zone géographique spécifique. Par exemple, on peut combiner un ETF sur les actions américaines, un autre sur les actions européennes, un troisième sur les actions asiatiques, et y ajouter des ETF obligataires (obligations d’État ou obligations d’entreprises). Certains intègrent aussi des ETF crédit ou des ETF exposés aux marchés émergents. Cette méthode permet une diversification optimale, tout en maîtrisant les frais de gestion, souvent très faibles comparés aux fonds traditionnels.
Selon son profil de risque, il est aussi possible de répartir les ETF de manière stratégique dans un portefeuille-type. Ce type de construction permet d’adapter très simplement son exposition au risque en ajustant les proportions d’ETF actions et obligations. Voici trois modèles courants :
Il y a 30 ans, investir dans un portefeuille mondialement diversifié, c’était réservé aux très riches ou aux professionnels. Aujourd’hui, avec une assurance vie, un PEA ou encore un PER, vous pouvez faire la même chose… avec 100 € et quelques clics.
C’est une révolution silencieuse, mais profonde. Les ETF ont démocratisé l’investissement. Ils ont rendu possible ce qui ne l’était pas. Et ils permettent aujourd’hui à chacun de devenir acteur de sa stratégie patrimoniale, sans stress ni surcharge mentale.