Que sont les Credit Default Swaps (CDS) ? Il s'agit d'instruments financiers complexes, dits dérivés, utilisés pour gérer le risque de crédit (c'est-à-dire le risque qu'une contrepartie fasse défaut et ne rembourse pas ses dettes).
Les Credit Default Swaps (abrégés en CDS) sont des produits dérivés, c'est-à-dire des instruments financiers dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution d'un autre titre financier. Les CDS jouent un rôle crucial dans les marchés financiers en offrant une forme d'assurance aux investisseurs contre le défaut de paiement d'un émetteur sur ses obligations ou ses titres de dettes. Pour un investisseur individuel, comprendre les CDS est pertinent pour saisir les mécanismes de couverture du risque de crédit et leur impact sur les portefeuilles d'investissement, même si son utilisation au quotidien est très largement réservé aux investisseurs professionnels.
Un Credit Default Swap (CDS) est un contrat financier qui permet à un investisseur de se protéger contre le risque de défaut d'un emprunteur, tel qu'une entreprise, une institution financière, ou un État. En termes simples, il s'agit d'une forme d'assurance contre le non-remboursement d'une dette et/ou le non-paiement des intérêts dus sur cette dette. Voici comment cela fonctionne :
Le contrat de CDS est généralement basé sur un montant notionnel, qui représente la valeur totale de la dette protégée. En cas de défaut de l'émetteur, le vendeur de CDS doit indemniser l'acheteur en fonction des termes du contrat, souvent en réglant un montant équivalent à la perte subie.
Imaginons qu'EDF ait émis des obligations, c'est-à-dire qu'elle a vendu des titres obligataires à des investisseurs qui lui prêtent de l'argent en contrepartie d'intérêts (aussi appelés "coupons"). Un de ces investisseur qui détient ces obligations émises par EDF craint que l'entreprise ne fasse faillite. Pour se protéger contre ce risque, l'investisseur achète un CDS auprès d'une banque. L'investisseur paie une prime régulière à la banque, qui promet de compenser l'investisseur en cas de défaut d'EDF.
Les CDS sont utilisés principalement pour gérer le risque de crédit (aussi appelé le risque de contrepartie). Ils permettent aux investisseurs de se prémunir contre le défaut potentiel de paiement sur les obligations ou d'autres formes de dette qu'ils détiennent en portefeuille. Par exemple, les banques utilisent les CDS pour se protéger contre le risque de défaut sur les prêts qu'elles ont accordés.
En plus de la couverture du risque, les CDS peuvent être utilisés pour des stratégies d'arbitrage et de spéculation. Les investisseurs peuvent acheter des CDS pour parier sur la détérioration du crédit d'un émetteur ou pour profiter des variations de la prime de CDS. Cela peut permettre de réaliser des bénéfices si les conditions du marché évoluent en faveur de l'investisseur.
Les CDS standardisés sont négociés sur des marchés organisés, comme les bourses de produits dérivés. Ils ont des termes de contrat préétablis, ce qui facilite leur négociation et leur liquidité. Ces CDS sont souvent référencés à des indices de crédit ou à des obligations d'entreprises.
Les CDS personnalisés, également appelés CDS de gré à gré (OTC), sont négociés directement entre deux parties, sans passer par une bourse. Ces CDS peuvent être adaptés aux besoins spécifiques des parties contractantes, mais ils peuvent être moins liquides et plus difficiles à évaluer.
Le risque de contrepartie est le risque que le vendeur de CDS ne soit pas en mesure de payer ce qu'il doit, en cas de défaut de l'émetteur sous-jacent au CDS. Ce risque est particulièrement préoccupant dans les transactions OTC (Over-The-Counter, ou au gré à gré) où les parties ne bénéficient pas de l'intermédiation d'une chambre de compensation.
Les CDS sont également sujets au risque de marché, c'est-à-dire que la valeur des CDS peut fluctuer en fonction des variations des taux de défaut et des spreads de crédit. Les conditions de marché, comme une crise financière, peuvent influencer fortement les primes de CDS.
Le risque de liquidité se réfère à la difficulté de vendre ou d'acheter un CDS à un prix équitable dans un marché peu liquide. Les CDS personnalisés peuvent être particulièrement affectés par ce risque.
Les CDS peuvent amplifier les risques financiers lorsqu'ils sont utilisés de manière excessive ou spéculative. Pendant la crise financière de 2008, les CDS ont été au centre des préoccupations en raison de leur rôle dans la propagation des risques de crédit. La faillite de Lehman Brothers a révélé les dangers associés à des niveaux élevés de CDS non couverts.
Depuis la crise financière de 2008, les régulateurs financiers ont renforcé les exigences de transparence et les règles sur les CDS. Des réformes ont été mises en place pour améliorer la surveillance des marchés de CDS, notamment en exigeant que les CDS soient négociés sur des plateformes centralisées et en augmentant les exigences de fonds propres pour les institutions financières.
Les Credit Default Swaps (CDS) sont des instruments financiers dérivés complexes utilisés pour se protéger contre le risque de crédit et pour exécuter des stratégies de spéculation. Ils jouent un rôle crucial dans la gestion des risques financiers, mais leur utilisation comporte des risques inhérents, notamment le risque de contrepartie et le risque de marché. Ces instruments sont typiquement utilisés et échangés entre investisseurs institutionnels. Ils ne sont pas facilement accessibles aux investisseurs particuliers. Néanmoins, il est utile de bien comprendre les mécanismes et les implications des CDS.